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Tunisie : L’huile d’olive et les dattes aujourd’hui, demain les agrumes

La Tunisie se défend bien à l’export en ce moment, en tout cas beaucoup mieux que ces dernières années, avec une balance commerciale tourmentée par les importations massives. Les choses vont mieux actuellement, à en croire les dernières données, grâce aussi aux exportations agricoles (l’huile d’olive, les dattes, les produits bio…). Les agrumes, un secteur florissant, auraient pu faire partie de ces champions de l’export, mais voilà… La Tunisie exporte seulement 5%, de la production nationale d’agrumes alors que le reste de la production est destiné à la consommation nationale, a indiqué mercredi 16 mai 2018 l’expert Mehdi Ben Mimoun, appelant à varier les variétés d’agrumes à l’exportation et à multiplier les destinations de ces exportations.
Intervenant lors d’un atelier de travail organisé à Tunis, sur « l’étude d’évaluation de l’impact de l’ALECA sur la filière des agrumes en Tunisie« , l’expert a affirmé que « les exportations tunisiennes dans la filière des agrumes sont très limitées puisqu’on exporte pratiquement un seul produit, l’orange maltaise, vers un seul pays qui est la France alors qu’il est possible d’exporter 39 mille tonnes d’oranges vers l’Europe exemptés de droits de douane dans le cadre du futur accord de l’ALECA« .

« Ces exportations sont en baisse depuis 10 ans, puisqu’elles sont passées de 28 mille tonnes en 2008 à moins de 19 mille tonnes en 2017« , a-t-il précisé, soulignant une prédominance du marché français, alors que les importations de ce dernier, de maltaises de Tunisie, sont en diminution.
Les contraintes qui entravent les exportations des agrumes tunisiens à l’étranger se résument surtout en les difficultés à respecter les normes, le manque important de moyens logistiques pour l’exportation et surtout la forte concurrence du marché national qui peut freiner le recours à l’exportation, a-t-il dit.
Le marché européen connait une demande de plus en plus importante pour les produits sains, naturels et sans pesticides, répondant à des normes spécifiques. Il exige des fruits faciles à consommer en plus d’une offre qualitative avec un calendrier de production plus allongé, a-t-il souligné.

Une étude indique la voie

L’étude montre que la commercialisation des oranges « Thomson » sera plus rentable à l’exportation que celle des maltaises étant donné que le coût de production des oranges « Thomson » est de 0,276 D/kg, pour un prix de vente de 0,964 D/kg (moyenne annuelle 2014/2017) contre 0,473 D/kg pour la maltaise, pour un prix de vente 0,590 D/kg, a indiqué Lamia Arfa, consultante ENPARD (programme européen de voisinage pour l’agriculture et le développement rural) pour l’étude de l’impact de l’ALECA sur la filière agrumes en Tunisie et docteur agro-économiste.
Elle a évoqué l’augmentation des superficies consacrées à la culture et la production des agrumes, au cours des 15 dernières années ainsi que du rendement du secteur. Pourtant, « cette augmentation ne signifie pas la progression des exportations, lesquelles sont basées sur un seul produit, à savoir les maltaises (46%) » a-t-elle précisé.
« Les difficultés liées à la mise sur le marché des agrumes consistent en la perte de grandes quantités de produits dans les circuits de distribution puisque 80% des quantités commercialisées transitent par le circuit informel alors que seulement 20% transitent par les marchés de gros« , a-t-elle dit.

« Ce domaine nécessite l’analyse des options de négociation dans le cadre de l’ALECA, pour bénéficier d’une ouverture accrue du marché européen et la réflexion sur une stratégie globale sur la filière agrumes outre des mesures d’accompagnement pour les exportateurs » a dit Mme Arfa.
Elle a fait savoir que les plus importantes contraintes à l’exportation des agrumes tunisiennes vers les marchés internationaux sont la multiplicité des institutions intervenantes dans cette filière à l’exportation, l’absence de stratégie, le faible encadrement des agriculteurs et l’absence de l’innovation privée et de la recherche-développement.
Cette étude est élaborée dans le cadre du projet d’appui à l’Initiative ENPARD Méditerranée, mis en œuvre par le CIHEAM-Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier (CIHEAM-IAMM).

TAP

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