La purge, la énième, a déjà commencé dans les rangs de l’armée après la tentative de coup d’état d’hier vendredi 15 juillet dans la soirée. Le ministre de la Justice a annoncé ce samedi que plus de 1563 soldats sont derrière les barreaux et 250 autres, qui s’étaient barricadés à l’état-major, ont déposé les armes.
Cinq généraux et 29 colonels ont été limogés, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Par ailleurs 16 soldats rebelles ont été abattus par la police gouvernementale dans la capitale, Ankara.
50 autres militaires se sont rendus après avoir été pris en étau par la police à la place Taksim, à Istanbul.
Erdogan et l’armée : une haine cordiale
Entre le président Recep Tayyip Erdoğan et l’armée, c’est loin d’être une histoire d’amour, mais tout au plus une entente cordiale que le chef de l’Etat a travaillée dernièrement après des années de conflit ouvert. En effet dès son accession au pouvoir, en 2003, Erdogan a tout fait pour mettre au pas l’institution militaire laquelle a pourtant été garante de la démocratie et de la laïcité. Il y a eu des vagues de purge au sein de l’armée et beaucoup de généraux et d’officiers ont démis de leurs fonctions, certains ont même été lourdement condamnés suite à des procès spectaculaires où très souvent les dossiers à charge étaient montés de toutes pièces.
Par ailleurs l’armée voit d’un très mauvais oeil les dérives autoritaires d’Erdogan, qui tient à avoir son mot dans les nominations des patrons de l’armée, qui est entrain de se tailler un régime présidentiel fort à sa mesure. On reproche également au chef de l’Etat son attitude trouble vis-à-vis de Daech, certains sont même allés jusqu’à l’accuser de collusion avec l’organisation de l’Etat islamique. Ce qui d’ailleurs n’a pas évité à la Turquie des attentats sanglants dernièrement.