Les autorités turques ne s’en cachent même pas : Elles ont fait savoir ce lundi 29 janvier 2018 qu’elles ont placé derrière les barreaux 311 citoyens qui ont eu la mauvaise idée de dénoncer sur les réseaux sociaux l’opération militaire en cours au nord-ouest de la Syrie, lancée par Ankara contre les Kurdes. En prison juste pour une opinion que n’agrée pas le président turc, Recep Tayyip Erdogan, que rien n’arrête depuis qu’il a renforcé ses pouvoirs, un recul démocratique qui est passé comme une lettre à la Poste, mises à part quelques gesticulations des chancelleries européennes.
Depuis le coup d’Etat raté du 15 juillet 2016, Erdogan a limogé et ordonné l’arrestation de milliers de fonctionnaires, accusés d’être des partisans de Fethullah Gülen, (qui aurait, selon le régime, fomenté le putsch), tout cela sans que la communauté internationale lève le petit doigt. Erdogan a même été reçu dernièrement en grande pompe par la France. Alors quelques centaines d’arrestations de plus…
Rappelons que la Turquie a classé les milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple) dans la liste des organisations terroristes, en raison notamment de leurs liens avec les indépendantistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui affrontent les troupes gouvernementales depuis 1984.