AccueilLa UNEUIB : Quand croissance rime avec rigueur pour une bonne affaire 

UIB : Quand croissance rime avec rigueur pour une bonne affaire 

AM*

Faite par un intermédiaire boursier, filiale de la Biat, il était intéressant de savoir comment Tunisie Valeurs (T.V) analysait les résultats financiers d’une banque, somme toute concurrente de la banque-mère. Une analyse qu’il terminait en estimant que « nul doute que l’annonce de l’éventuelle cession majoritaire de l’UIB constitue un catalyseur pour le titre en bourse. Cependant, le processus de cession de la participation de la Société Générale devrait prendre le temps nécessaire. Entretemps, les spéculations sur l’identité du futur repreneur tiendront le marché en haleine dans les prochains mois. Rappelons-nous du désengagement de BNP Paribas du capital de l’UBCI. Il a duré pendant plus de 2 ans. Annoncée en 2019, la cession du bloc de contrôle de BNP Paribas n’a finalement eu lieu qu’en 2021 ».

En attendant, la banque encore filiale de la banque française Société Générale (SG), signait un PNB en  hausse de +8,9 % pour atteindre 255,8 MDT au 30 juin 2023, et un RBE en croissance de +8,5% pour atteindre 128,2 MTND au 30 juin 2023 contre 118,2 MTND une année auparavant. Son bénéfice de la période du 1er semestre 2023 n’est pas encore connu, mais l’UIB signait déjà « des résultats d’excellente facture en 2022, alliant croissance, rentabilité et discipline prudentielle », estime T.V.

Pour le tout 2023, l’intermédiaire boursier se permet de prévoir une « poursuite de la croissance profitable », et explique que « l’UIB est bien outillée pour poursuivre son mouvement de ralliement boursier en 2023 (…). Nous pensons que la banque est bien outillée pour réaliser, en 2023, une croissance de son résultat net de 14,2% à 150,9 MDT et une progression de son résultat net part du groupe de 14,2% à 151,3 MDT ». Et c’est ce qui pousse T.V à dire à propose de l’UIB, que « Nous réitérons notre recommandation à l’achat sur la valeur ». Mais plus concrètement.

L’UIB s’est ensuite rapidement imposée dans le paysage bancaire par sa réactivité commerciale et avec le soutien de son actionnaire de référence SG.

Pour T.V, « l’UIB a réussi à maintenir le cap sur la croissance grâce à un positionnement fort sur le segment des particuliers, qui concentre 48 % des engagements de la banque et fournit 80% des ressources collectées par l’UIB, à fin 2022 ». L’intermédiaire boursier remarque tout de même que « le portefeuille de bons du Trésor de l’UIB est resté peu développé au fil des années comparativement à ses consœurs de la cote ».

  • Tout est bon dans l’UBI, selon T.V

Pour 2022 qui s’écoule lentement, l’UIB avait enregistré une accélération de sa collecte. L’encours des dépôts de la SG a évolué à 5,9 milliards DT. La collecte de la banque a essentiellement été alimentée par les dépôts à terme (+13,4% à 2,1 milliards de dinars) et les dépôts d’épargne (+9,1% 2,1 milliards de dinars). Quant aux dépôts à vue, ils ont affiché une hausse timide de 2,3% à 1,6 milliard de dinars.

« Nonobstant cela, la banque continue à afficher une bonne maîtrise de son coût des ressources. Selon nos estimations, le coût moyen apparent des ressources n’a augmenté que de 27pb (contre une augmentation du TMM annuel moyen de 54pb sur l’année 2022) à 4,4% sur l’année 2022, un niveau qui demeure parmi les plus faibles à l’échelle du secteur bancaire coté », commentait T.V.

Cette bonne collecte a boosté l’activité du crédit qui s’était accélérée. Le volume des engagements de l’UIB s’est ainsi accru en 2022 à 6,4 milliards de dinars, sans pour autant altérer son ratio de transformation réglementaire (Crédits/Dépôts) qui n’a augmenté que de 2%. La banque ne s’engage cependant pas sans réfléchir. « Le total engagement souverain et sur les entreprises publiques demeure faible, atteignant 571 MDT à fin 2022, soit seulement 6,7% du total bilan et hors bilan de la banque », précise à ce sujet T.V, qui indique encore que « les nouvelles souscriptions en bons de Trésor et Emprunt National ne couvrent pas l’amortissement des crédits en devises accordés à l’Etat et la baisse de l’engagement avec les entreprises publiques ».

De manière plus saine, « la banque a développé au fil des années une diversification saine de son portefeuille des crédits », estime l’intermédiaire qui cite en exemple l’agriculture, le tourisme et la promotion immobilière qui ne représentent que 2,7% des engagements globaux y compris les engagements hors bilan, à fin 2022.

Autrement, le PNB avait progressé de 10,8 % l’année dernière, « une performance essentiellement redevable à la marge d’intérêt (+9,8 % à 276,3 MDT) et aux autres revenus (+29 % à 64,9 MDT). Les commissions ont, également, affiché bonne mine en 2022 inscrivant une progression de 6,3% à 149,6 MDT.

L’intermédiaire boursier ne se garde cependant pas de signaler que « l’UIB jouit de la 2ème plus forte exposition aux commissions à l’échelle du secteur bancaire coté après la BTE (…), et d’une plus forte exposition à la marge d’intérêt que la concurrence ». Et T.V de vite rattraper le coup en signalant que ce serait un mal pour un bien, puisque « cette spécificité conjuguée à un spread d’intérêt confortable de 4,2% (contre un spread apparent moyen de 4%pour le secteur, selon nos estimations), permet à la banque de profiter au mieux du contexte de hausse des taux ».

Pour 2022 aussi, « l’UIB a réussi en 2022 à redresser sensiblement ses indicateurs de productivité », constatent les analystes de T.V. Le coefficient d’exploitation de la banque a diminué de 5 points de pourcentage et son ratio de couverture de la masse salariale par les commissions a augmenté de 6,4 points de pourcentage. Les frais généraux de l’UIB ont quasiment marqué le pas, et la sélectivité accrue de l’UIB en matière de risques continue à payer pour la banque. Les dotations aux provisions sur les créances ont sensiblement diminué de 18,7 %. Le taux des créances classées a légèrement régressé de 0,4 point de pourcentage à 7,7% sur l’année. Le taux de couverture desdites créances par les provisions et les agios réservés a quasiment stagné à 77,3 %. « La résilience de l’activité d’exploitation et la baisse du coût du risque ont libéré un important potentiel de croissance bénéficiaire pour l’UIB en 2022. En conséquence, le bottom line de la banque s’est remarquablement redressé (+62,4% à 132,2 MDT). 2022, l’UIB a vu son résultat net part du groupe croître de 60,1% à 132,5 MDT. « Avec un ROE de 14,9%, fin 2022, l’UIB se classe parmi les banques les plus profitables de la cote », comment les analystes de T.V.

  • De bonnes informations pour les boursicoteurs avertis

L’avenir donne quelques bonnes et utiles informations aux boursicoteurs. On apprend ainsi que l’UIB a pris option de s’appuyer sur l’expertise de deux cabinets de conseil pour la construction de son plan stratégique et de sa feuille de route 2022-2025. « Cette décision s’imposait compte tenu de la quasi-stagnation du fonds de commerce sur le marché des particuliers d’une part et de la décroissance du marché des entreprises d’autre part. Elle est légitimée également par les enjeux de rentabilité, de part de marché mais aussi d’efficacité opérationnelle », explique T.V

L’UIB a aussi engagé des investissements en matière de système d’information et de moyens digitaux conformément à sa feuille de route, et mène des chantiers d’amélioration de l’efficacité opérationnelle de ses « front, middle et back offices ». L’étude, qui est en cours, a permis de dresser un diagnostic global -externe & interne – en tirant en outre les enseignements des précédents plans stratégiques de la banque (Corporate & Retail). Ce diagnostic a porté sur les activités de l’UIB (Commercial, Risques, IT, Coûts, …) mais aussi sur la stratégie digitale, monétique & omni-canal en tenant compte de la réalité locale et des innovations dans l’industrie bancaire en Tunisie, en Afrique et dans le monde.

Et « il est attendu qu’une telle démarche initiée par la banque apportera de la valeur ajoutée d’une part, en identifiant les relais et les modèles de croissance organiques ou externes. Elle apportera, d’autre part, des nouvelles pistes d’amélioration de l’efficacité opérationnelle (industrialisation des process de bout en bout), de la productivité, de la rentabilité mais aussi en matière de qualité de service et expérience client, d’attractivité de la marque UIB et de valorisation des données », précisent les analystes.

L’étude en cours englobe, entre autres, la stratégie de résolution des créances non performantes visant à les réduire à moins de 7% à l’horizon. « La banque s’est inscrite dans une trajectoire saine, lui valant aujourd’hui d’afficher des niveaux de liquidité et de solvabilité confortables (un ratio de solvabilité globale de 13,7%, à fin 2022, et un ratio Tier 1 de 11,9%) ».

  • Une bonne affaire, si la SG s’en dégageait

L’intermédiaire boursier ne pouvait pas, en guise de conclusion de sa longue analyse, ne pas parler de l’annonce de la volonté de la Société Générale de se désengager éventuellement du capital de l’UIB, et en parle comme d’un « tournant stratégique majeur pour la banque tunisienne ».

Comme toute la place financière tunisienne, personne ne dispose d’aucune visibilité sur la nature de l’opération (cession à un nouvel entrant au secteur bancaire ou à un acteur bancaire bien établi, cession à un acteur local ou à un acteur étranger). « Une chose est sûre, la réussite de l’opération conditionnera les perspectives d’avenir de l’UIB. Le futur repreneur disposera d’une plateforme de rentabilité prometteuse sur le long terme avec des leviers de croissance présentement sous-exploités ».

Pour l’instant, cette éventuelle cession majoritaire de la SG a donné un coup d’accélérateur au cours de la valeur. L’action UIB engrange depuis le début de 2023 une avancée de 17,9%.

*Synthèse de Note de recherche de Tunisie-Valeurs

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