On ne pouvait pas ne pas le prévoir au regard des ravages multiformes provoqués par la pandémie du coronavirus. Le produit intérieur brut a diminué de 6,1% (-6,1%) au cours du quatrième trimestre de 2020 par rapport au quatrième trimestre de 2019. Comparé au troisième trimestre de cette année, le PIB a diminué de 0,3% (-0,3%). Sur cette base, l’économie tunisienne a enregistré au cours de l’ensemble de l’année 2020 une baisse, sans précédent, de 8,8% (-8,8%) par rapport à l’année 2019. Il est à noter que le taux de croissance du deuxième trimestre a été révisé de 0,4 point pour se situer à -21,3% et le taux de croissance du troisième trimestre a été révisé de 0,3 point pour atteindre -5,7%.
Derrière cette dégringolade, sont pointées les baisses de la valeur ajoutée dans trois secteurs majeurs, les industries manufacturières, les industries non manufacturières, et les services marchands.
Selon les données de l’Institut national de la statistique, la valeur ajoutée des industries manufacturières ont enregistré au cours du 4ème trimestre de 2020 un recul de 4,5 pour cent (-4,5%) par rapport de la période correspondante de 2019. Il est expliqué par la chute de la production dans la plupart des industries à l’instar du secteur des industries chimiques (-13,8%), des industries agricoles, et agroalimentaires (-8,2%), du secteur du textile&habillement (-5,5%) et des industries mécaniques et électriques (-0,9%). En revanche, la valeur ajoutée du secteur des matériaux de construction a affiché une croissance dont le taux est estimé à 1.0 pour cent, en comparaison avec la période correspondante de l’année précédente.
Industries non manufacturières : Un recul de 3,2%
La valeur ajoutée du secteur des industries non manufacturières a, durant le 4ème trimestre de l’année 2020, a régressé de 3,2 pour cent (-3,2%), comparée à celle de la même période de 2019. Un recul imputable essentiellement à celui intervenu au niveau de la production du secteur des mines (-34,0%), et ce en raison de la chute de la production du phosphate brut estimée tout au long de l’année 2020 à environ 3,1 millions de tonnes contre 3,7 millions de tonnes une année auparavant.
Quant au secteur d’extraction de pétrole et de gaz naturel, il a baissé de 0,3 pour cent (-0,3%). La valeur ajoutée du secteur de la construction a, elle aussi, régressé de -1,3%, de même que celui de l’électricité (-1,0%) à cause de la régression de la demande industrielle sur l’énergie.
Services marchands : Un déclin de 9,4%
Le secteur des services marchands a signé, au cours du quatrième trimestre 2020, une contraction en glissement annuel (G.A) de 9,4 pour cent (-9,4%), imputable au recul de la production dans la majorité de ses secteurs stratégiques tels que les services de l’hôtellerie, restaurants et cafés (-49,1%) et celui des transports (-23,0%) alors que, en revanche, la valeur ajoutée des services des communications a augmenté de 3,0% et celui des services financiers de 4,2%.
S’agissant des services non marchands, singulièrement ceux de l’Administration, ils ont enregistré une décrue de -7,6%, en raison de l’horaire exceptionnel dans les administrations publique au cours du 4ème trimestre 2020.
Enfin et concernant l’agriculture et la pêche, la valeur ajouté s’est relativement envolée de 4,4% durant l’année 2020.