La Quatrième Commission chargée des politiques spéciales et de la décolonisation a achevé, aujourd’hui son débat sur l’usage pacifique de l’espace extra-atmosphérique, en alertant l’Assemblée générale de la possibilité d’une course aux armements dans l’espace.
Dans un projet de résolution doté d’un dispositif de 41 paragraphes sur « la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace », adopté sans vote, la Commission a recommandé à l’Assemblée générale de se montrer « gravement préoccupée » et d’engager surtout les États qui sont particulièrement avancés dans le domaine spatial, à s’employer activement à empêcher une course aux armements dans l’espace, condition essentielle pour promouvoir la coopération internationale en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace à des fins pacifiques. L’Assemblée devrait aussi accepter l’idée d’un débat conjoint d’une demi-journée entre la Quatrième Commission et la Première Commission chargée des questions de désarmement et de la sécurité internationale sur les risques éventuels pour la sécurité et la viabilité des activités spatiales.
Tout en adhérant au consensus, l’Iran s’est dit préoccupé par le libellé du projet de résolution: les questions liées à la sécurité de l’espace ou aux aspects militaires ne relèvent pas de la compétence du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, a-t-il estimé. Avant cela, pendant le débat, Cuba a dénoncé les « déclarations guerrières » des États-Unis, soulignant que la militarisation de l’espace extra-atmosphérique serait un des plus grands dangers pour l’humanité. Avec le Pakistan, il a appelé à un traité interdisant la militarisation de l’espace. Le projet de traité, présenté par la Fédération de Russie et la Chine lors de la Conférence du désarmement, pourrait constituer une bonne base de négociation, a estimé Cuba.
Singapour a rappelé que le nombre d’objets mis en orbite ne cesse d’augmenter et que, de nos jours, il y avait plus de 6 000 satellites dans l’exosphère immédiate qui apportent des services essentiels dans les domaines des télécommunications, de l’observation météorologique, du positionnement mondial et autres. Pour le Saint-Siège, les États devraient examiner d’urgence la nécessité d’élaborer un « code de la route » pour éviter les collisions. Un tel code exigerait que l’État lanceur ait conçu l’orbite de l’engin spatial de sorte que l’engin puisse être éliminé de manière sûre et responsable. Dans son projet de résolution, la Commission recommande aussi à l’Assemblée générale de juger « indispensable » que les États prêtent davantage attention au problème de la probabilité de plus en plus grande de collisions d’objets spatiaux avec des débris spatiaux et demander que les recherches sur cette question se poursuivent.
Dans un autre texte, la Commission a recommandé comme à l’Assemblée de nommer Chypre, l’Éthiopie, la Finlande, Maurice et le Paraguay membres du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. La Turquie s’est réjouie de l’intérêt croissant pour le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. Elle a toutefois rappelé que le sud de Chypre est habité par des Chypriotes grecs et le nord par des Chypriotes turcs. Elle s’est donc dissociée du consensus, ajoutant que sa décision de ne pas demander une mise aux voix ne présage en rien d’un changement de position. Le statut de mon Gouvernement est non négociable, a rétorqué Chypre qui a invoqué les résolutions du Conseil de sécurité. Chypre a insisté sur le fait qu’il est le seul Gouvernement légitime représentant l’ensemble de l’île. Il s’est félicité de son entrée au Comité par une décision prise de manière « apolitique ».