L’Etat islamique (Daech) a rendu compte via les réseaux sociaux de son activité militaire en Tunisie, notamment les patrouilles, la préparation d’engins piégés et l’exécution d’un responsable sécuritaire tunisien. Ces opérations peuvent avoir été effectuées par les éléments d’une nouvelle cellule établie en Tunisie, bien qu’aucune annonce officielle n’ait été faite à ce jour, indique le Centre israélien Meir Amit d’Information sur les Renseignements et le Terrorisme au Centre d’Etudes Spéciales (CES) dans un rapport publié le 21 mars 2019.
Le 17 mars 2019, un site Internet affilié à l’Etat islamique a publié des photos de membres de l’Etat islamique en Tunisie au cours d’une opération militaire. Ils se montrent en train de patrouiller et de préparer un engin piégé. Il a également été fait état de l’exécution d’un membre de l’appareil sécuritaire tunisien. Le format des photos et l’inscription du nom de la province sont caractéristiques des autres provinces de l’organisation. Les photos distribuées portaient l’inscription Tunis en arabe à droite, bien que le mot “Province” (wilaya) n’apparaisse pas, rapporte le document.
La même source estime que les dernières publications pourraient refléter les efforts déployés par l’Etat islamique pour s’établir en Tunisie, probablement en raison du retour de nombreux membres de la Syrie dans leur pays d’origine. Il est également possible que le moment choisi pour ces publications soit lié à l’intérêt manifesté par l’organisation pour démontrer que malgré la forte pression qui est exercée en Syrie, son activité dans le monde entier se poursuit et est même en augmentation. En tout état de cause l’installation de l’Etat islamique en Tunisie est une autre expression de la transformation de l’Afrique en un centre d’activité central pour l’organisation, dont les provinces créent une instabilité politique et sécuritaire en Afrique du Nord et dans les pays d’Afrique subsaharienne.