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Véritable OPNI, K. Saïed est contre le remaniement. Tout comme Qalb Tounes !

On l’appelait Robocop du verbe, le Sphinx de Carthage, ou encore l’extra-terrestre comme s’était lui-même dit à la veille du nouvel an. « Je sens parfois que je suis d’une autre planète », avait-il dit le 31 décembre dernier, en guise de vœux de bonne année 2021. On l’appelle désormais l’OPNI (Objet politique non-identifié), car personne désormais en Tunisie ne sait de quel bord sociopolitique est Kais Saïed, ni ce qu’il veut ou voudrait faire le chef de l’Etat pour sortir le pays des multiples crises multidimensionnelles, où se débat la Tunisie depuis 2011.  

–          Le chef de l’Etat n’est pas au courant. Mais il en a parlé depuis le 31 décembre

Hier encore, il invitait Samia Abbou, en sa qualité de  membre du bureau de l’ARP en charge des relations avec la présidence de la République, pour lui signifier que « le remaniement ministériel qui est actuellement en train d’être fait, le chef de l’Etat n’en est pas au courant, et n’a pas fait l’objet de consultation avec lui », comme l’avait indiqué Dame Abbou dans sa déclaration à l’issue  de l’entretien à Carthage, où l’avait déjà précédée Monsieur Abbou depuis le 25 décembre dernier. Et pourtant, ce n’est pas pour démentir le chef de l’Etat, mais c’était bien le même chef d’Etat Kais Saïed qui affirmait, le soir 31 décembre 2020 à 19H45, ou exactement 11 jours avant la rencontre avec Samia Abbou, que « Au jour d’aujourd’hui, les préparatifs continuaient pour introduire des changements dans l’actuel gouvernement ». Il en était tellement au courant, et manifestement même dans les détails non-dits, qu’il avait, alors, même évoqué la possibilité d’une motion de censure contre le gouvernement en place (Voir la vidéo à la minute 1’40’’). Le chef de l’Etat avait, à l’occasion, placé le remaniement qui se prépare, dans le cadre de « manœuvres qui se trament, des affaires gérées [Ndlr : Référence certainement à l’expression  de gouvernement de gestion des affaires courantes, dont il penserait du gouvernement Mechichi], qui se conjuguent au passé, au présent et au futur, dans le but de réaliser des équilibres, dont la plus grande partie est invisible ».

Contrairement à ce qu’il avait dit à la Dame Abbou, ou ce qu’elle lui avait fait dire dans sa déclaration, Kais Saïed était donc au courant de ce qui se trame à La Kasbah et au ministère de l’Intérieur (Ndlr : Les deux bureaux où siège le chef du gouvernement Hichem Mechichi depuis le renvoi du ministre Charfeddine). Et il s’était même exprimé à ce propos, depuis le 31 décembre dernier, comme on l’entendait bien à la fin de l’année 2020, et en avait à son habitude parlé, presque comme d’un complot qui s’ourdirait on ne sait contre qui.

–          Saïed et Qalb Tounes se rejoignent dans le refus, mais pour des raisons différentes

Et alors que Mechichi et son gouvernement dans le tourmente, s’apprêtent à prendre le bus de leurs Mercedes en direction de l’ARP, à la recherche d’un vote de confiance nominal, chaque ministre proposé à part, et que les négociations-marchandages prennent le pas sur tout autre souci économique du travail du chef du gouvernement, le chef de l’Etat se positionne désormais contre tout changement de gouvernement.

Un positionnement, pour le moins étrange, lorsqu’on l’entendait, un certain soir, se lamenter, parlant « avec amertume » comme il dit, de l’action gouvernementale, « le cœur serré et dégoulinant de sang et de douleur, surtout lorsque vous écoutez les soupirs de notre peuple, partout, à cause de l’appauvrissement, l’oubli et les abus », dit-il en évoquant certainement, sans le dire, les conséquences de l’action des gouvernements sur les conditions sociales de la population tunisienne. Le refus de remaniement du gouvernement Mechichi s’apparenterait ainsi au soutien à un gouvernement dont l’action, ou l’inaction, le font souffrir et qu’il soutient pourtant !

Et tout aussi bizarrement, cette position du chef de l’Etat rejoint celle de soutien aussi par le refus de tout remaniement, de Qalb Tounes dont Saïed ne voulait pourtant pas dans le prochain Dialogue national. Les deux, Qalb et Saïed, n’ont cependant pas les mêmes raisons de refus. Le premier voudrait d’abord voir son président sortir de prison et négocier avec. Le second, voudrait peut-être arriver jusqu’à la motion de censure contre Hichem Mechichi, rebattre les cartes de la scène politique pour imposer sa propre solution !

Aux dernières nouvelles, Hichem Mechichi n’aurait plus l’intention de faire remaniement. Et c’est le même Iyadh Elloumi qui le dit. Peut-être que Mechichi tenterait-il ainsi de revenir dans les bonnes grâces de Saïed qui le menaçait de motion de censure. Peut-être qu’Elloumi ne tenterait que de faire croire que Mechichi aurait peur pour son remaniement de Qalb Tounes !

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