AccueilLa UNEWashington torpille la résolution tuniso-française. Les deux parrains ne désespèrent point !

Washington torpille la résolution tuniso-française. Les deux parrains ne désespèrent point !

Les États-Unis ont surpris tous les autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies en empêchant le vote de la résolution  parrainée par la Tunisie et  la France  en faveur d’un cessez-le-feu dans divers conflits à travers le monde afin d’aider les nations en difficulté à mieux lutter contre la pandémie de coronavirus. Un revirement  de dernière minute d’autant moins concevable qu’il est intervenu un jour après l’acceptation du texte, ont déclaré les négociateurs sous couvert de l’anonymat.

« Les Etats-Unis ne peuvent pas soutenir le projet dans sa forme actuelle »,  s’est borné à déclarer leur  délégation, sans plus de détails, aux 14 autres membres du Conseil de sécurité, après près de deux mois de négociations difficiles sur le texte. Lorsqu’on lui a demandé une explication sur la volte-face  américaine, un responsable du Département d’Etat a indiqué que la Chine avait « bloqué à plusieurs reprises des compromis qui auraient permis au Conseil d’avancer ».

Des  diplomates ont déclaré à l’AFP que les termes utilisés  dans le projet de résolution pour décrire l’Organisation mondiale de la santé étaient à l’origine de la décision américaine d’empêcher le vote. Mais d’autres sources ont déclaré que Washington voulait que le Conseil revienne à un projet initial de résolution qui soulignait la nécessité de la « transparence » dans la coopération mondiale pour lutter contre la pandémie.

Dans le droit fil de la logique de Trump

« Selon nous, le Conseil devrait soit édicter une résolution limitée au soutien d’un cessez-le-feu, soit à  résolution élargie qui répondrait pleinement à la nécessité d’un engagement renouvelé des États membres en faveur de la transparence et de la responsabilité dans le cadre de COVID-19 », a déclaré un  responsable du département d’État, étant rappelé que le président américain Donald Trump a accusé l’OMS de minimiser la gravité de l’épidémie en Chine. Début avril, il avait  suspendu le financement américain de l’OMS l’accusant de ne pas avoir réussi à empêcher la propagation du virus lorsqu’il est apparu pour la première fois en Chine. Il a déclaré qu’elle « doit être tenue responsable »

En tout cas, le projet de résolution tuniso-français  qui aurait été approuvé jeudi soir par les deux pays et envoyé à tous les membres du Conseil pour toute objection, comprenait ce que les diplomates ont estimé être un langage de compromis acceptable pour les deux pays.

La dernière version du texte appelle à une cessation des hostilités dans les zones de conflit et à une « pause humanitaire » de 90 jours pour permettre aux gouvernements de mieux faire face à la pandémie parmi ceux qui souffrent le plus. Elle appelle tous les Etats à « renforcer la coordination » dans la lutte contre le virus et souligne « l’urgente nécessité de soutenir tous les pays, ainsi que toutes les entités concernées du système des Nations Unies, y compris les agences sanitaires spécialisées, et les autres organisations internationales, régionales et sous-régionales concernées ».

Tunis et Paris ont encore de l’espoir !

Pourtant, les Etats-Unis avaient renoncé il y a plus d’une semaine à leur exigence de mentionner la transparence dans le texte tuniso-français. La « balle est dans le camp des Chinois » maintenant, a déclaré un diplomate américain.

Le revirement américain « est une très, très mauvaise nouvelle pour les Nations unies, le Conseil de sécurité et le multilatéralisme », a déclaré un ambassadeur d’un membre du Conseil de sécurité.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a fait pression pour une cessation des hostilités dans le monde entier depuis le 23 mars, exhortant toutes les parties en conflit à déposer les armes et à permettre aux nations déchirées par la guerre de combattre le coronavirus.

L’ambassadeur français Nicolas de Rivière a déclaré qu’il aimerait « bien sûr continuer à essayer de parvenir à un accord, s’il y a de la place pour cela ». Son homologue tunisien, Kais Khabthani, a  assuré  que les discussions se poursuivent « pour convaincre les Américains ». Il a promis que la procédure pour aller au vote serait reprise.

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