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Adhésion à l’UE : La Turquie encaisse mal le vote du Parlement européen

Les parlementaires européens ont invité hier jeudi 24 novembre 2016 « la Commission (européenne) et les États membres à entamer un gel temporaire des négociations d’adhésion en cours avec la Turquie ». Ankara paye ainsi le prix de son intransigeance à opérer des purges massives au sein de l’administration et des universités, à arrêter des journalistes et à fermer des journaux, à piétiner les droits humains suite au coup d’Etat raté du 15 juillet dernier. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a très mal pris ce camouflet du Parlement européen.

Erdogan a menacé ce vendredi d’ouvrir les vannes et de laisser les migrants déferler sur l’Europe, le cauchemar de toutes les chancelleries du continent, si l’Union européenne continue de fermer la porte à la Turquie, rapporte l’agence Reuters. « Si vous allez plus loin, la porte des frontières sera ouverte », a lâché Erdogan lors d’un congrès à Istanbul. « Ni moi, ni mon peuple ne serons affectés par ces menaces vides. Cela n’aura aucune importance si vous approuvez tous le vote (du Parlement) », a-t-il ajouté.

Déjà hier soir, le Premier ministre turc, Binali Yildirim, avait chauffé la place en déclarant que l’Europe serait « noyée » sous des hordes de migrants si la Turquie ne jouait plus son rôle de zone tampon. D’après lui, son pays souffrirait beaucoup moins que les Européens si les négociations autour de l’adhésion capotaient.

A signaler que le vote du Parlement européen n’est qu’une recommandation, et qu’il n’a donc pas valeur de décision contraignant les gouvernements du continent à stopper les pourparlers avec la Turquie. Même si l’Autriche milite pour un arrêt définitif du processus, l’Allemagne, la France et la majorité des autres pays membres sont favorables au maintien du cadre de discussion sur l’adhésion. Mais ici il n’est nullement question d’un penchant naturel pour la Turquie, les Européens agissent par pur pragmatisme car le travail que font les Turcs pour bloquer les flux de migrants est devenu vital.

Les Européens sont encore traumatisés par le plus de 1,3 millions de réfugiés qui ont débarqué l’an dernier ; il y a même eu des empoignades entre les pays européens, certains ne voulant pas entendre parler d’accueillir des migrants – notamment les pays de l’Est – alors que d’autres – surtout l’Allemagne et l’Italie – se plaignaient d’en recevoir trop. L’accord signé avec la Turquie a permis de soulager les pays européens en freinant les migrants et en les fixant sur le sol turc. Alors on imagine les dégâts si la Turquie, qui dit être le premier pays d’accueil pour les réfugiés au monde – 2,7 millions de Syriens et 300.000 Irakiens – cessait de coopérer…

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