Le Maroc, dont la politique de régularisation et d’intégration des migrants clandestins n’a rien à voir avec la main de fer pratiquée par son voisin algérien, va être encore plus généreux. En effet au terme d’une réunion mardi 27 mars 2018 à Rabat, la Commission nationale de suivi et de recours a décidé de desserrer davantage la vis sur les conditions pour obtenir un permis de séjour. A noter que cette instance, présidée par le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Driss El Yazami et composée de membres de plusieurs ministères, a le dernier mot sur les demandes de régularisation déboutées par les préfectures et provinces.
Avec ces nouvelles dispositions, les migrants illégaux qui relèvent des commissions préfectorales et provinciales ne seront plus les seuls à bénéficier de régularisations exceptionnelles, d’autres catégories vont s’y ajouter : “les femmes et leurs enfants, indépendamment des critères initiaux de la circulaire, les mineur-e-s non accompagné-e-s, les étrangers pouvant justifier d’une activité professionnelle, mais démunis de contrat de travail, les étrangers conjoints de ressortissant-e-s marocain-e-s ou d’étrangers en situation administrative régulière, sans critère de durée de mariage, et enfin les étrangers n’ayant pas pu prouver 5 ans de résidence au Maroc mais qui disposent d’un niveau d’instruction équivalent au collège”, précise le communiqué du CNDH, rapporté par Huffpostmaghreb.
A noter qu’entre le 15 décembre 2016 et le 31 décembre 2017, date à laquelle la deuxième opération de régularisation a été bouclée, 28.400 dossiers émanant de 113 nationalités ont été traitées par les 83 préfectures et provinces du Maroc, indique le CNDH.
La première vague de régularisations des clandestins, en 2014, avait permis de mettre un terme au calvaire de 23.096 personnes. D’après une source au sein du CNDH, la deuxième opération de régularisations devrait être aussi un modèle du genre, avec un taux de plus de 90%.
Le roi du Maroc, qui a frappé à la porte de la CEDEAO, mais qui n’a pas attendu ça pour nouer de solides liens – diplomatiques et économiques surtout – avec les nations subsahariennes, est très cohérent dans sa démarche : Il faut s’ouvrir, être généreux avec les malheureux si on veut prétendre à être bien reçu chez eux. Les voisins du royaume, la Tunisie, l’Algérie et la Libye, ne peuvent pas en dire autant. La Tunisie se débat dans ses contradictions, du fait de décennies d’absence quasi totale de sa diplomatie en Afrique ; l’Algérie, sclérosée, frileuse et recroquevillée sur elle-même, continuer de maltraiter les ressortissants subsahariens ; quant à la Libye, nous savons le sort qu’elle réserve aux migrants. Tunis et Alger aussi ont des vues sur le continent africain, et s’activent dans ce sens, mais trainent des pieds sur la question de l’intégration des migrants. Cela ne pourra pas durer, ils seront obligés de faire mouvement, contrains et forcés par les chancelleries africaines et par leurs propres ambitions sur le continent…
Il faut vraiment être bête pour imiter le Maroc.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/10/a-tanger-des-migrants-subsahariens-racontent-ici-meme-les-mendiants-nous-insultent_5213231_3212.html