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Aziza Htira : La Tunisie recevra un important don allemand pour financer la conquête de l’Afrique

Aziza Htira, PDG du Centre de promotion des exportations (Cepex), a déclaré que 2017 sera une année décisive car la Tunisie aura les moyens pour attaquer réellement le marché africain, lequel nécessite une grosse enveloppe.

Pour y parvenir, un don sera octroyé dans le cadre d’un partenariat tuniso-allemand. Par ailleurs les efforts se conjuguent actuellement avec les partenaires français pour l’organisation de la plus importante manifestation économique en Tunisie sur l’Afrique : Africa 2017.

Mme Htira considère que l’avenir de la Tunisie est dans le continent africain, un marché très promoteur, surtout dans cette conjoncture morose. Interview :

L’Afrique est l’avenir de l’exportation, mais nous sommes en retard par rapport à d’autres pays, comme la Turquie ou le Maroc. Qu’en-pensez-vous ?

Tout le monde convient que l’Afrique constitue pour la Tunisie un relais de croissance incontournable permettant de développer et diversifier ses exportations, surtout dans le secteur des services. Mais le handicap majeur pour le développement des affaires dans ce continent demeure le manque de moyens du aux carences de l’État.

Vous pouvez être plus précise ?

On ne peut pas assurer l’incursion en Afrique sans avoir les moyens nécessaires. En effet, le Cepex ne dispose ni des moyens, ni du budget qui nous permettraient de réaliser cet objectif.

On a en fait des problèmes pour financer les déplacements de nos représentants. A titre d’exemple, un cadre en mission en Afrique ne dispose que de 70 dollars. Or, cela ne lui permet pas de répondre à ses besoins alimentaires. Pis, les rencontres B2B coutent énormément cher pour nos consultants, sans oublier la location d’un espace d’exposition.

Mais comment faire ?

Pour pouvoir travailler aisément, il faut qu’il y ait les moyens.

Dans ce cadre, on peut annoncer que nous avons l’accord pour l’octroi d’un don de la part du gouvernement allemand pour conquérir ce marché. Un bon montant qui permettra au Cepex de réaliser cet objectif, surtout avec l’implantation des chambres de commerce allemandes dans plusieurs régions africaines.

Quels sont vos principales cibles ?

Nous n’avons pas encore identifié les marchés, mais on est en train de le faire. A ce titre, on peut souligner qu’on est en train de classer les marchés selon les priorités.

Une chose est sûre : on va démarrer en 2017, surtout que nous allons avoir l’appui nécessaire et ce fonds en question, tout en organisant les rencontres de manière à promouvoir les échanges commerciaux entre les pays arabes et africains.

La volonté existe-t-elle ?

Certainement oui. On a la volonté, qui devient à mon avis une nécessité pour s’attaquer à ce marché. C’est pour cette raison que nous devrons trouver les moyens nécessaires, surtout qu’on n’a plus le choix, d’autant plus qu’un nombre important d’hommes d’affaires ont exprimé la volonté de prospecter ce marché.

Outre les moyens, quelles sont les actions à entreprendre pour booster la présence tunisienne en Afrique ?

Au départ, on rappelle que la Tunisie se tourne de plus en plus vers l’Afrique et ce, suite à la nécessité de changement stratégique. Au cours des dernières années, on a vu plusieurs missions d’hommes d’affaires vers l’Afrique, des visites de membres du gouvernement et des rencontres africaines.

Cela vient à un moment opportun où le gouvernement en place a décidé d’ouvrir deux représentations commerciales du CEPEX. Cette décision prise lors d’un récent Conseil des ministres est motivée par le souci de la Tunisie de dynamiser la diplomatie économique avec les pays africains.

Dans le même contexte, on travaille actuellement en étroite collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et celui du Commerce pour trouver cinq autres destinations où nous devons être implantés. L’objectif étant de faciliter la tâche aux hommes d’affaires et opérateurs voulant se lancer dans la conquête du marché africain.

A mon avis, 7 antennes vont certainement faciliter la tâche en Afrique, surtout que la volonté politique existe et qu’elle pourrait même accompagner la délégation tunisienne en donnant plus de visibilité à la mission.

Donc, si on a les moyens et la volonté nécessaires, 2017 sera l’année où on pourra réaliser des acquis et surmonter le blocage rencontré depuis des années au niveau de l’incursion du marché africain.

Y aura-t-il d’autres initiatives dans ce sens ?

Certainement oui, surtout qu’on a reçu plusieurs offres. A ce titre, on peut mettre la lumière sur une autre action qu’on est en train de creuser avec le partenaire français pour organiser les rencontres Africa 2017 en Tunisie, considérée comme la plus importante manifestation économique sur l’Afrique qui ait eu lieu cette année en France.

C’est une occasion propice pour renforcer le partenariat entre les opérateurs tunisiens, africains et français, tout en facilitant et diversifiant les échanges et pour faire naître des coopérations industrielles, économiques et technologiques à travers le transfert de savoir-faire et le développement des formations.

Choisir de pénétrer l’Afrique avec d’autres pays partenaires européens est une démarche importante pour tisser des réseaux solides entre les hommes d’affaires africains et européens.

La Tunisie dispose-t-elle des atouts pour faire face à la concurrence, sachant que le dragon chinois est très offensif sur le continent africain, dans les secteurs de l’énergie et des matières premières pour son appareil productif et pour commercialiser ses produits?

De par sa position géostratégique, la Tunisie est bien placée pour s’attaquer aux marchés d’Afrique, sans oublier les atouts et les produits dont elle dispose.

C’est important, mais à condition de coordonner nos efforts pour pénétrer le marché africain en assurant une meilleure synchronisation entre les différents intervenants, les chambres de commerce, les diplomates et les structures intervenantes.

Pour ce faire, une stratégie nationale doit être mise en place pour pouvoir faire un travail en commun.

Un tout autre sujet, la Tunisie multiplie les efforts pour organiser la Conférence internationale sur l’investissement, prévue fin novembre. Comment peut-on en tirer profit ?

Cet événement incontournable sera une bonne opportunité pour la Tunisie afin de restaurer son image à l’étranger en présentant aux bailleurs de fonds les nouvelles lois ainsi que les nouveaux points forts de la Tunisie, à savoir la stabilité politique, le rajeunissement de la classe politique, les avancées sécuritaires, l’adoption du Code d’investissement.

Cette conférence sera aussi l’occasion pour montrer notre capacité à booster l’économie, surtout qu’un plan quinquennal de développement « Tunisia 2020 » sera présenté à la communauté internationale afin d’aider les investisseurs privés à identifier les secteurs et les filières à fort potentiel dans chacune des régions du pays.

C’est une excellente occasion, surtout que de grandes personnalités ont confirmé leur participation à cette conférence, ce qui permettra de donner confiance non seulement aux produits tunisiens, mais aussi à nos opérateurs économiques.

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