AccueilLa UNETunis : Qui est le repreneur de la Banque BFT ?

Tunis : Qui est le repreneur de la Banque BFT ?

Le 27 novembre 2015, une AGE de la Banque Franco-Tunisienne (BFT) devait se réunir avec un seul point à l’ordre du jour,  «l’application des dispositions de l’article 388 du code des sociétés commerciales» qui est en fait de statuer sur la dissolution de la société. On ne sait pas si cette assemblée générale extraordinaire s’est tenue, ni ce qui y a été décidé. Le CMF n’a plus parlé depuis de la BFT et n’a rien publié à ce propos. Sur le site du CMF toujours, le dernier bilan publié date de 201O.

  • Un lourd héritage de quelque 500 MDT

Au terme de cet exercice, les états financiers de la BFT présentaient un total actif de 318,319 MDT  et un résultat déficitaire de 171,881 MDT. Au terme de l’exercice 2010 aussi, le montant total de fonds propres était négatif de 164, 826 MDT, en dessous de la moitié du capital social de la banque, un total de passifs exigibles de 394, 717 MDT et un ratio de liquidité de 41,27 %, se situant en  dessous du seuil minimum de 100% exigé par la loi.

Mais la BFT, c’est surtout un litige depuis plus d’une dizaine d’années entre la société ABCI d’un homme d’affaires tunisien vivant à l’étranger. Un litige qui a atterri entre les mains du CIRDI, un organisme d’arbitrage dépendant de la Banque Mondiale. «La Tunisie a formé un recours contre le dernier arbitrage du CIRDI (Centre International pour le règlement des différends relatifs aux investissements) et on attend le résultat», déclarait l’ancien ministre tunisien de l’Economie et des Finances à Africanmanager en avril 2014. . Le Cirdi devrait en effet rendre son verdict dans cette affaire, d’ici fin janvier. Sanctionnée une première fois à 20 MDT, la semaine dernière, par le même Cirdi, dans une autre affaire, celle de la compagnie pétrolière suédoise, «Lundin Petroleum», la Tunisie risque d’être condamnée une deuxième fois dans le conflit l’opposant à l’ABCI au sujet de la BFT.

  • Qui est le potentiel repreneur de la BFT ?

Entretemps, les gouvernements successifs de la Tunisie de l’après Ben Ali (période de genèse du litige avec l’ABCI) n’ont pas eu de cesse de chercher une solution. La dernière avait été arrêtée par l’ancien ministre CPR du gouvernement de la Troïka. Depuis, une banque africaine, la Banque Française Gabonaise Internationale s’était auto-déclarée intéressée par une reprise de BFT. Il semble désormais que le gouvernement Habib Essid ait pris une autre décision.

Le 4 janvier, le chef du gouvernement tunisien tenait le tout premier conseil ministériel de l’exercice 2016. Ce CIM avait été en partie consacrée à «La Poste de Tunisie». L’entreprise est l’un des plus grands opérateurs financiers de la place, sans en avoir pourtant officiellement la qualité. La Poste, c’est 9.706 agents, 1051 bureaux de poste qui rendent des services financiers,  558 mille cartes de paiement électroniques, 22.000 compagnies affiliées aux comptes courants postaux et un chiffre d’affaires de 297,3 MDT en 2014 (Plus que le PNB de la 2ème banque publique qu’est la BNA qui était de 248 MDT en 2014). La Poste, c’est aussi et surtout un volume d’épargne de 3.716 MDT en 2014, en croissance de 5 %, et 3.747.000 épargnants eux aussi en croissance de 117 mille nouveaux épargnants par rapport à 2014. Bénéficiaire en 2013 de 3,687 MDT, elle terminait l’exercice 2014 avec un déficit de 1,247 MDT  certainement handicapée par des charges d’exploitation dépassant les 293,2 MDT, La Poste affichait un total des actifs courants dépassant les 6,583 milliards DT.

Longtemps, il a été question que La Poste franchisse le pas et acquière le statut de banque. Il semble pourtant, selon ce qu’a déclaré son PDG vendredi dernier à la matinale de la radio nationale tunisienne, que la décision a été prise que La Poste reprennent une banque de la place. Or la seule disponible est justement la BFT. Questionné à ce propos par le journaliste de la chaîne radio publique, Moez Chakchouk esquisse un sourire pour éluder la question, la décision n’étant pas encore officielle. Mais cela semblait clair. Restera alors à déterminer la manière de cette reprise et qui fera face au lourd héritage de la BFT qui devra coûter plus de 400 MDT à ses repreneurs, rien qu’en passifs exigibles. Et encore, ce ne sont là que les chiffres de 2010 !

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