AccueilLa UNETunisie-IDE : Bienvenus, mais à vos risques et périls !

Tunisie-IDE : Bienvenus, mais à vos risques et périls !

Depuis 2014, le mot touriste est devenu en Tunisie synonyme de «tous risques» et les risques, c’est désormais tout un pan de l’économie d’un pays qui les supporte, plie sous son poids et courbe l’échine pour quémander l’aide internationale.

La Tunisie est à moins de deux mois du très important rendez-vous, pour lequel elle déploie efforts et argent,  la Conférence internationale sur l’investissement attendue pour la fin novembre 2016 qui devrait être le couronnement de la campagne pour la promotion du programme quinquennal 2016/2020 et une action de restauration de l’image d’une Tunisie terre d’investissement étranger.

On ne sait pas encore ce qui sortira de la réunion qu’il a tenue (manifestement la manière Chahed de traiter les catastrophes économiques, si on admet que ce qui s’est passé à Kerkennah est économiquement comparable à ce qui s’est passé au Bardo et Sousse), mercredi 21 septembre 2016 sur le sujet.

Mais, à moins d’être aussi inconscient que l’affirmait pour Africanmanager le responsable patronal Nafaa Ennaifer, on imagine qu’il a dû, au moins avoir prononcé le «mot de Cambronne» en apprenant de la bouche de son ministre des affaires sociales que Petrofac a officiellement décidé de plier bagages, a déjà commencé à faire ses cartons et engagé les procédures de règlement (paiement des salaires notamment).

On évoquait la parabole économique avec l’attentat de Sousse, et c’est de nouveau la Grande-Bretagne qui est touchée, cette fois de manière économique, par ce qui se passe en Tunisie. Petrofac est en effet une entreprise britannique, le même pays qui a été l’un des premiers à bannir la Tunisie de la liste des pays où ses touristes passent leurs vacances. L’Angleterre, c’est aussi le plus grand investisseur étranger en Tunisie, à travers British Gaz, l’un des premiers opérateurs énergétiques touchés, depuis 2011, par les Sit-in.

Pour la petite histoire, son site à Nakta (près de Sfax) avait été alors interdit d’entrée aux travailleurs par des locaux qui réclamaient le développement. L’entreprise anglaise avait alors proposé un fonds d’un million DT qui financerait des projets à ceux qui le demandent parmi les manifestants. La réponse de ces derniers avait alors été «donnez-nous l’argent, on saura quoi en faire»! Selon certaines informations, non confirmées, la même chose se serait répétée à Kerkennah avec le Sit-In de Petrofac !

Au-delà de l’Angleterre, la décision de Petrofac de quitter la Tunisie sera certainement le plus mauvais signal que la Tunisie puisse jamais donner aux investisseurs étrangers qu’elle courtise à travers la conférence de novembre prochain. Un signal, d’abord d’absence d’Etat dans un pays où le nouveau code des investissements assure que l’Etat protège les investisseurs. Un signal donc d’incapacité totale à rassurer l’investisseur et à garantir la pérennité de ses installations et de ses finances, non pas contre une catastrophe naturelle, mais contre le banditisme de ses propres citoyens.

Un signal aussi d’indolence du gouvernement face aux dérapages des employés, un signal fort d’incapacité à faire appliquer les lois, et de protéger les droits des entreprises, surtout étrangères, un Etat accommodant avec les ouvriers et pusillanime face aux forces syndicalistes, nonobstant leurs dérapages. C’est désormais ainsi que sera vue la Tunisie par les investisseurs étrangers. Vive la révolution !!

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