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Tunisie : Le secteur privé sauve la croissance d’une chute

En 2016, les sociétés tunisiennes cotées en bourse, presque toutes du secteur privé, ont réalisé un chiffre d’affaire de 1,193 Milliards DT et distribuaient des bénéfices de 686 MDT. Des chiffres qui indiquent que le secteur privé tunisien ne connait pas la crise. La même année, les opérateurs téléphoniques tunisiens, non cotées en bourse et donc non-incluses dans les précédents chiffres, réalisaient un chiffre d’affaire de 2,7 Milliards DT. Au 1er trimestre 2017, ce chiffre d’affaire du secteur des télécommunications était de 661 MDT. L’INT ne dit rien sur leurs bénéfices, mais on sait aussi qu’elles ne connaissent pas non plus la crise. Cette déduction est confirmée par les derniers chiffres de l’INS (Institut national de la statistique) sur l’état de la croissance économique pour le second trimestre 2017.

Au terme de cette période, l’économie tunisienne a en effet enregistré une croissance de 1,8 %, en hausse de 0,1 % par rapport au 1er trimestre 2017. Cela donne une croissance de 1,9 % pour tout le 1er semestre de l’exercice en cours par rapport à la même période de l’année 2016. «Le diable est cependant dans les détails». Le diable entre guillemets pour ainsi le nommer, c’est la source de cette croissance. Loin d’avoir été générée par les secteurs gérés par l’Etat, elle l’a été en très grande partie par le secteur privé, longtemps et jusqu’à maintenant décrié par les apôtres d’un retour à l’Etat providence, des syndicats et une opposition de gauche.

  • Un secteur industriel, plombé par le pétrole et le gaz

Selon les chiffres de l’INS, la VA (Valeur Ajoutée) du secteur industriel a baissé de 2 %, fortement impactée par le repli de la production pétrolière et du gaz qui a chuté de 14 %. Et la même source d’affirmer que «le PIB, hors extraction pétrolière et de gaz, aurait été en croissance de 2,2 % au 1er trimestre 2017». Il faut rappeler à ce propos que les mouvements sociaux dans le sud tunisien ont fini par décourager plus d’une société pétrolière et si certaines résistent, d’autres pensent déjà mettre clé sous porte, au moins pour le moment. C’est ce qui explique la baisse de la production de 14 % et le repli de la VA de tout le secteur industriel où le poids des sociétés pétrolières est important, malgré une reprise de 4,4 % et qui reste surtout fragile.

L’INS indique encore que la VA du secteur de la construction a aussi connu un repli de 3,2 %. Derrière cela, il y a le peu d’investissement de l’Etat dans l’infrastructure et le recul aussi du secteur de la promotion immobilière, contraint notamment par les lenteurs administratives et la nouvelle législation fiscale qui impose l’enregistrement des actes de vente et d’achat de biens immobiliers auprès des Recettes des finances, sans oublier l’alourdissement des frais d’enregistrement. Baisse encore de la croissance dans les industries chimiques, fortement dépendantes du secteur phosphatier, et du secteur des céramiques qui est en lien avec l’immobilier. Petite embellie par contre, celle d’une croissance de 0,2 % de la VA des industries manufacturières (entre les mains des privés) qui enregistre une évolution de 3,5 %, et le secteur des industries agroalimentaires (encore le privé) de 1,5 %.

  • Les bienfaits de la reprise touristique

Parmi les autres secteurs qui ont boosté la croissance, il y a ce qu’on appelle les «biens et services marchands», des biens vendus et des services rendus par les entreprises contre rémunération, et qui représentent quand même 45 % de l’économie. Ce secteur a connu une croissance de 4,5 %, grâce notamment aux services hôteliers, des cafés et restaurants dont la VA a connu une hausse de 7,6 %, le transport, notamment aérien, avec une croissance de 6,3 %, les télécoms avec 4,4 % et les finances de 7,6 %. Tous encore des activités privées.

Ces secteurs auraient pu faire mieux, n’eussent été les services de l’administration qui représentent «les services non marchands» qui n’a cru que de 0,2 %, dont 0,1 % pour l’Administration, en forte baisse par rapport aux 3,7 % de la même période de 2016. Une Administration pourtant surpeuplée et qui est rémunérée à plus de 13,5 Milliards DT, ce qui représente presque 1/3 du budget au moins. L’Administration et la fonction publique plombent ainsi la croissance de l’économie tunisienne.

  • L’agriculture, encore un secteur heureusement entre les mains du privé

Tout cela, sans oublier l’agriculture et la pêche, heureusement entre les mains des particuliers, avec un poids de 10 % dans le PIB. Ce secteur a en effet enregistré une croissance de 3,8 % et pourrait même, selon des informations issues du ministère de l’Agriculture, atteindre 4 % à la fin de cette campagne où l’agriculture céréalière a performé, aidée par une bonne saison pluviométrique. Une croissance qui intervient après l’année de vaches maigres de 2016 où la croissance a été négative de 8,1 %.

Sans vouloir le défendre, les chiffres de l’INS le font mieux, c’est ainsi en définitive ce même secteur privé qu’on accuse de tous les maux sociaux et économiques de la Tunisie, qui aura en définitive sauvé la croissance. Ce secteur privé qu’on accuse d’être le voleur des richesses du pays, qui se nourrit de la sueur des employés, qui détourne les aides de l’Etat et qui ne paie ni ses dettes, ni sa fiscalité, résiste et créé de la croissance alors que le secteur public se goinfre de salaires, ne travaille pas et ne laisse personne travailler. Et Viva la Revolucion !

 

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