AccueilLa UNETunisie : Un énorme scandale écologique qui perdure et tue, par milliers

Tunisie : Un énorme scandale écologique qui perdure et tue, par milliers

Environ 150 millions de tonnes de phosphogyps ont été jetées au Golfe de Gabès, durant les 25 dernières années, selon le 30ème rapport annuel de la Cour des Comptes (CC). Ce déchet de substances toxiques pollue les eaux et a des effets néfastes sur les espèces maritimes et la santé humaine.
La CC indique dans son rapport sur la gestion des déchets dangereux que le GCT a élaboré, depuis les années 90, plus de 32 études pour l’aménagement d’une décharge spécifique à ce genre de déchets. Le site de Mekhacherma dans le gouvernorat de Gabès, d’une superficie de 950 hectares, a été identifié et le coût du projet a été estimé à 400 millions de dinars (MD), mais, le projet n’a pas encore vu le jour faute d’adoption des études d’impact sur l’environnement.

Selon le rapport de la CC, le Groupe chimique tunisien (GCT) jette, chaque jour, l’équivalent de 15 mille m3 d’eaux fluorées, considérées comme déchets dangereux aux impacts néfastes sur l’environnement.
Plus de 5000 personnes sont morts en Tunisie, en 2016, à cause de la pollution de l’air
En 2016, 5077 personnes sont mortes à cause de la pollution de l’air, selon les données collectées par la plateforme et base de données « Our world in Data« . Par rapport à 2010, ce nombre a augmenté de 14,83%. Il avait été estimé à « seulement » 4421 personnes.
Dans le monde, près de 3 millions de personnes perdent la vie, chaque année, à cause de la pollution de l’air.
Pour le rapport publié à l’appui des données en chiffres, en avril 2017, il est difficile d’identifier le décès dû à la pollution de l’air. Mais, un « décès » dû à la pollution de l’air est défini comme une personne qui décède prématurément (peut être de l’ordre de plusieurs mois ou années) par rapport à ce qui serait attendu en l’absence de pollution de l’air.

Dans de nombreux cas, la pollution de l’air exacerbe les maladies cardiorespiratoires préexistantes et les personnes souffrant d’asthme, par exemple, sont particulièrement vulnérables.
Les chercheurs établissent un lien entre les concentrations de pollution et les risques pour la santé en utilisant des relations empiriques exposition-réaction et leur relation avec les taux de mortalité.
L’Egypte a enregistré le plus haut taux de mortalité dans le monde arabe à cause de la pollution de l’air, soit 68,895 mille personnes en 2016.

Le son de cloche de l’ITES

L’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) a recommandé, dans le cadre d’une étude intitulée « Stratégie maritime tunisienne » publiée en mars 2018, d’approfondir les recherches scientifiques relatives aux changements climatiques et à leur impact sur l’activité économique.
L’ITES a aussi souligné la nécessité d’étudier l’impact des changements climatiques sur les exigences de réhabilitation des zones côtières basses, des îles et de leurs infrastructures (ports, routes, zones urbaines, zones agricoles…).
Il a, en outre, recommandé de réviser l’étude relative à l’évolution des écosystèmes environnementaux (cours des oueds, bassins des fleuves, sebkhas, lacs côtiers…) et de prendre en considération les modifications, à long terme, des régimes de précipitations et les changements des systèmes d’eau de surface dans l’élaboration des grands projets sur les côtes.
Il a également invité à élargir le champ d’étude de l’impact des changements climatiques sur les ressources en eaux de surface, et de la récurrence des périodes de sécheresse et de l’érosion du littoral sur les plans de développement.
L’institut a considéré nécessaire de mettre en œuvre les mécanismes législatifs et techniques et de concevoir le cadre institutionnel à même de limiter les impacts des changements climatiques sur l’environnement et l’économie.

Les éclairages de l’AFD

En Tunisie et au Maroc, les citoyens bénéficient de bons services de raccordement à l’eau grâce à des infrastructures appropriées, en dépit du stress hydrique, dont souffrent les deux pays, a estimé la cheffe de division « Eau et Assainissement » à l’Agence Française de Développement (AFD), Céline GILQUIN, citée par le site d’informations européen Euractiv.
La responsable a indiqué, dans le même contexte, que l’approvisionnement en eau dépend plutôt de la bonne gouvernance et non de la disponibilité des ressources.
« Dans certaines régions du continent africain, dont l’Afrique centrale, on ne souffre pas de stress hydrique, et malgré ça les eaux distribuées sont de mauvaise qualité. Car, les gouvernements dans ces pays n’ont pas investi dans ce domaine et n’ont pas placé l’eau comme priorité« , a-t-elle noté, soulignant que les pays africains ne consacrent que 0,27% de leurs budgets locaux au service de l’eau.

Les initiatives de l’ANGED

L’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED) a lancé un appel d’offres pour l’exploitation de l’unité de traitement des déchets ménagers et assimilés pour le prétraitement mécano-biologique des déchets à Djerba.
L’appel d’offres est destiné aux entreprises opérant dans le domaine de traitement mécano-biologique des déchets ou celui d’exploitation des décharges contrôlées des déchets ménagers ou de centres d’enfouissement technique.
Les entreprises tunisiennes exerçant dans le domaine de collecte et de transport des déchets ménagers et assimilées et celles spécialisées dans le domaine des travaux publics peuvent participer à cet appel d’offres, et ce, dans le cadre de groupements solidaires avec une entreprise opérant soit dans le domaine d’exploitation de décharges contrôlées des déchets ménagers et assimilées ou dans le domaine de valorisation par traitement mécano-biologique des déchets.
En cas de groupement avec une entreprise étrangère opérant dans ces domaines, l’entreprise tunisienne sera la cheffe de fil, précise l’ANGED.

Des solutions sur la table à Berlin

Entre 4,8 et 5,7 milliards de personnes dans le monde vont vivre dans des zones souffrant de rareté des eaux, à l’horizon 2050
Environ 3,6 milliards de personnes vivent actuellement dans des zones souffrant de la rareté des ressources en eau, durant au moins un mois par an. Ce nombre va atteindre 4,8 ou 5,7 milliards à l’horizon 2050, selon un rapport 2018 de l’UNESCO sur la promotion des eaux.
Ce rapport, publié en mars 2018, indique que la demande sur les eaux va accroitre d’une moyenne de 1% par an en raison de la croissance démographique et économique et le changement des méthodes de consommation de l’eau.
La demande sur l’eau va encore accroitre durant les deux prochaines décennies dans les pays aux économies émergentes et en voie de développement.
Selon le même rapport, la qualité de l’eau va se dégrader, ce qui augmente les risques pour la santé de l’homme, l’environnement et le développement durable.

Le Dialogue de Berlin sur la transition énergétique (Berlin Energy Transition Dialogue – BETD) se tiendra, cette année, les 17 et 18 avril 2018 à la capitale de l’Allemagne, et réunira des représentants de plus de 90 pays, 30 ministres et secrétaires d’Etats, plus de 100 intervenants et environ 2000 participants.
Ce conclave, qui réunit aussi les principaux décideurs internationaux en matière d’énergie issus des domaines de l’économie, de la politique, de l’industrie, des sciences et de la société civile, permettra de discuter des évolutions dans le secteur de l’énergie, des instruments politiques innovants et des possibilités de traduire des idées en projets réels et des actions menées dans le cadre de la concrétisation des objectifs de l’Accord de Paris.

TAP

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