AccueilLa UNESaïed verrouille et barricade sa nouvelle monocratie

Saïed verrouille et barricade sa nouvelle monocratie

« Saïed a fait de l’article 80 ce que n’a pas fait Elyssa de la peau du bœuf », pouvait-on lire sur les réseaux sociaux tunisiens. Façon de dire que l’actuel chef de l’Etat tunisien étend à l’infini son interprétation  lato sensu de l’article 80 de la Constitution de 2014, désormais elle-même partiellement gelée. D’autres le comparent désormais à un nouveau Ben Ali, mainmise complète sur tous les pouvoirs, mais sans chambre des députés, même si elle était à ses ordres. Dans un bref Post fb, l’universitaire Abdelkrim Hizaoui qui est professeur à l’Institut de presse et sciences de l’information en Tunisie disait que « Chers Tunisiens, vous avez détesté la démocratie entre guillemets. Vous allez adorer la dictature, sans guillemets ».

A l’exception de ses passionarias, passionarios et de ceux qui le suivent comme un Forrest Gump qui appaudissent et scandent son nom à tue-tête, ces deux réactions comme celles de la grande majorité des partis politiques, pourraient résumer  les réactions aux dernières mesures exceptionnelles, cette fois mises noir sur blanc et publiées de nuit au Journal officiel de la République tunisienne (Jort).

Professeur de droit constitutionnel et ancien président de l’ISIE, Chafik Sarsar [ar] estime que « le Décret présidentiel indique une organisation temporaire des autorités, et non pas un texte relatif aux mesures exceptionnelles ». Il explique cela par « la suppression de certaines institutions et de certaines dispositions, notamment l’instance provisoire  de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi ». Personne ne pourra ainsi plus discuter de la constitutionnalité de ce qu’il a décidé et de tout ce qu’il décidera à l’avenir.

Ce faisant, Kais Saïed verrouille sa propre mini-Constitution et barricade la forteresse présidentialiste qu’il s’était construite par cette nouvelle organisation, dite temporaire des autorités, et qui fait de lui le seul et unique décideur et exécutif de ce qu’il décide lui-même.

Saïed l’avait dit plusieurs fois lors de ses premières altercations verbales indirectes avec Rached Ghannouchi et Hichem Mechichi, il n’y a qu’un seul chef et c’est désormais lui et uniquement lui avec un Premier ministre, simple coordinateur de l’action gouvernementale, sans aucun paravent contre de possibles dérapages, et sans autre forme de le contester que les élections dont il est le seul ordonnateur selon sa nouvelle Constitution. Un texte, aux articles puisés dans  l’ancienne constitution, tant qu’ils ne contredisent pas ceux de Kais Saïed le constitutionnaliste suprême.

Une Constitution « Made-by-Saïed », une « dictature au plein sens du terme » selon la professeure de droit constitutionnel, Mouna Kraiem, qui prend tout entre ses mains, y compris « l’organisation des médias, la presse, et l’édition (Art. 5 du décret 117/2021 qui fera certainement date pour les médias), dans une nouvelle conjoncture où la liberté de la presse deviendrait presque l’unique voix d’opposition, possible et quand il le faudra, à un nouveau chef de tout l’Etat totalitaire, à un Kais Saïed dans tous ses états, plus apte au renvoi qu’à la discussion.

Le chef de l’Etat et ses passionarios, répètent à qui en douteraient qu’il ne touchera pas aux libertés. Ils oubliaient que Ben Ali n’avait pas été un dictateur-né. Il avait même sauvé la vie à son pire ennemi en 1986. Il l’était devenu !  

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2 Commentaires

  1. Cette siruation est semblable à une situation politique suicidaire, tellemet que le peuple tunisien ait subi de l’injustice et de l’inégalité entre les régions, tellement les tunisiens on subi la trahision, le vol et le mensonge des politiciens élus, tellement ils ont été trahis par BCE et par ceux qui l’ont suivi, tellement ils ont eu des massacres et des assassinats compilés par les sectes Ennahdha et Al Karama, 10 ans passés en enfer, compte tenu de tout le mal fait par la classe politique (majorité à l’exception quelques uns patriotes), tellement….tellement…., il s’est révolté et a accepté la dictature, la propreté des mains et la confiance. Vous pouvez raconter tout qui vous semble bon, mais les tunisiens ont dit leur dernier mot, le pouvoir entre leur main car vous étiez incapable de diriger un petit pays de 10 millions d’habitants, vous avez vidé les caisses de l’Etat et vous ne pouvez pas le nier. Vous nous parlez de la démocratie, quelle démocratie vous adoptez ? celle des bandits ou des assassins ou des voleurs, il n’y aura pas de négociation avec l’association des voleurs « Ellousous », KS ne discute pas avec ceux qui ont détruit le pays avec les haineux et les voyous. Gardez votre démocratie et laissez lePérsident travailler et nous présenter sa feuille de route pour la reconstruction de la Tunisie. La démocratie, c’est l’application de la loi à tous ceux qui la violent, à tous ceux qui ont trahi le pays, et tous ceux qui magouillent avec Erdogan et ses semblables.

  2. Les médias réagissent en alarmistes, c’est flagrant.
    Le Président Kaïs Saïed s’est avéré le seul courageux voire sage, en agissant de la sorte aprés maintes allusions de ce qu’il allait entreprendre, tout en étant patient envers les insultes et les moqueries des uns et des autres…
    Maintenant sortez vraiment des les rues, voyez les citoyens comment vivent-ils dans la rue, vous comprendrez mieux la situation.
    Certes, Kaïs Saïed n’a pas de baguette magique pour changer tout, il faut du temps…

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