88,6 milliards de dollars. Cette valeur estimée, mais sûrement supérieure dans les faits, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), ne concerne que les capitaux ayant quitté les pays africains. De façon physique, mais surtout sous forme de manque à gagner fiscal. En clair, le continent n’a pas profité à sa juste valeur des richesses qu’il a produites. Fort de ce chiffre, le rapport de la Cnuced met en avant un paradoxe. L’Afrique, réputée pauvre, donne plus qu’elle ne reçoit ! En effet, l’aide au développement en Afrique, fournie par les pays riches, s’établit annuellement à 48 milliards de dollars. Soit la moitié de la fuite des capitaux.
La fausse facturation est l’élément essentiel de la fraude. Elle consiste à minimiser les volumes ou les prix afin de réduire les taxes qui sont dues. Selon le rapport, le manque à gagner fiscal s’élève chaque année entre 30 et 52 milliards de dollars.
Les industries extractives sont, de loin, les plus concernées et en particulier le pétrole, qui représente plus de la moitié (56%) de ces flux illicites. A noter que tous les secteurs d’activité sont touchés, y compris la pêche qui arrive au 10ème rang.
Vue le poids des grands lobbies , qui profitent de la liberté de circulation des capitaux, et la non transparence bancaire , qui couvrent les mouvements de l’argent, on peut penser au double de ce chiffre 180 voir 200 milliards de dollars …. En Europe depuis quelques années il y a le chiffre de 480 milliards d’euros, comme fuite fiscale … Il y des experts qui évoquent le double de ce chiffre. Nous sommes bien devant un mal planétaire que les volontés politiques nationales et internationales n’arrivent pas à le stopper. Pourquoi ?