AccueilAfriqueAlgérie : Le Premier ministre français devra affronter la colère des autorités

Algérie : Le Premier ministre français devra affronter la colère des autorités

Le Premier ministre français, Manuel Valls, est attendu en Algérie demain samedi 09 avril. Très attendu, devrait-on dire en raison de la tension ambiante entre les deux nations. En effet Alger reproche à Paris les développements du scandale des « Panama Papers », qui ont fait des dégâts collatéraux en mouillant des responsables algériens. Un journaliste du Monde ainsi qu’une équipe de l’émission « Le Petit Journal » de Canal+, qui devaient couvrir le voyage de Valls à Alger, ont même été privés de visa.

Le Premier ministre français va rester deux jours en Algérie, notamment pour prendre part au troisième comité interministériel entre les deux nations. Une dizaine de ministres font le déplacement, dont Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, Audrey Azoulay, ministre de la Culture et Marisol Touraine, ministre de la Santé.

Au menu ce dimanche pour Valls un dépôt de gerbes au monument des Martyrs, puis direction la réunion du comité interministériel de haut niveau, qu’il présidera avec le Premier ministre algérien. Cet forum d’échanges a été mis sur pied lors du voyage du président français, François Hollande, en 2012.

Un terrain miné !

Il y aura pour Valls des virages délicats à négocier lors de ce voyage. On annonce un entretien avec le président Abdelaziz Bouteflika, mais rien n’est confirmé pour le moment. Et pour cause, Bouteflika est sérieusement diminué depuis son AVC de 2013. Et puis il y a un autre obstacle à cette rencontre : La boite de Pandore « Panama Papers », dont les révélations fracassantes en France ont mis sur la place publique le nom du ministre algérien de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb… et même le président Bouteflika (sa photo trônait à la Une du journal Le Monde, à côté des autres dirigeants épinglés par ce séisme). Un journaliste du Monde, qui devait accompagner Valls, en a fait les frais. Idem pour l’équipe de l’émission « Le Petit Journal », qui a pris l’habitude de se payer la tête du président algérien.

L’affaire « Panama Papers » a fait un tolet à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, est allé jusqu’à parler de « campagne fallacieuse et hostile » à l’endroit de l’Algérie. Il a convoqué l’ambassadeur de France à Alger dans la foulée, et a demandé que les autorités françaises se prononcent ouvertement sur cette campagne, ce que l’exécutif français n’a pas fait bien entendu, liberté de la presse oblige.

Rebelote hier jeudi 7 avril devant le Parlement algérien. Le ministre algérien de l’Industrie a juré la main sur le coeur qu’il n’est en rien mêlé aux turpitudes dévoilées par les « Panama Papers « , il s’est dit ciblé par « des lobbies qui ont des intérêts en Algérie parce qu’il a fermé les portes devant eux ». Il n’a pas voulu en dire sur ces vengeurs masqués. Bouchouareb, qui a la main sur des intérêts économiques français en Algérie, se rappellera au bon souvenir des ministres français en visite à Alger.

Et puis il y a le Sahara, l’autre boulet des relations franco-algériennes. Alger n’a toujours pas digéré le parti pris de Paris pour le Maroc sur l’épineux dossier du Sahara occidental, alors que les Algériens soutiennent ostensiblement les indépendantistes du front Polisario. Cette fois Alger, qui a toujours mis cette question sous le tapis pour ne pas froisser ‘l’ami’ français, a bien l’intention de titiller ses hôtes. Déjà le 29 mars dernier, quand le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, était venu en Algérie, son homologue, Ramtane Lamamra, ne s’était pas gêné pour appeler la France à appuyer le processus d’autodétermination au Sahara occidental.

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