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Arabie saoudite : Visite à haut risque d’Obama sur fond de polémique sur le 11-Septembre

Le président américain, Barack Obama, va marcher sur des oeufs lors de son déplacement en Arabie saoudite demain mercredi 20 avril. En effet son voyage intervient en pleine polémique autour de la responsabilité du royaume dans les attaques terroristes du 11-Semptembre, les pires qu’aient subies les USA sur son sol. Un projet de loi américain est déjà sur le feu et s’il passe, il ouvrira la voie à des plaintes des familles des victimes contre le gouvernement saoudien, avec à la clé des demandes de dédommagement colossales. Mais le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a déjà miné le terrain en déclarant que les Etats-Unis s’exposent à des représailles d’une ampleur inédite s’ils vont au bout de cette affaire.

Obama va s’entretenir demain avec le roi Salmane, puis il prendra part ce jeudi à un sommet regroupant les pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Oman). Mais dès demain il prendra le pouls de l’ire des autorités saoudiennes contre le projet de loi explosif appuyé par des démocrates et des républicains. Ce texte n’a pas encore été déposé au Congrès pour son adoption mais il terrifie déjà les Saoudiens, au point que le chef de la diplomatie du royaume a brandi la menace d’écouler quelque 750 milliards de dollars en bons du Trésor américain et autres avoirs de son pays aux États-Unis. Vous imaginez les dégâts sur une économie américaine qui surfe sur une embellie depuis des mois et affiche à peine 5% de taux de chômage.

Une simple arme de dissuasion ?

Certes le royaume n’ira jamais jusque-là, lui qui dépend tant de la protection du pays de l’oncle Sam, notamment avec un Iran qui renait de ses cendres et aspire à devenir la plus grande puissance de la région. Mais le coup de semonce de Ryad est suffisamment sérieux pour troubler le sommeil d’Obama, lui qui a déclaré qu’il prendra 60 jours pour déterminer s’il va déclassifier le rapport de 28 pages qui pourrait établir la responsabilité de l’Arabie saoudite dans la tragédie du 11 septembre.

Hier Lundi 18 avril, le porte-parole de l’administration américaine, Josh Earnest, a tenté de clarifier la posture du président : « Notre inquiétude par rapport à cette loi n’est pas liée à son impact sur nos relations avec un pays en particulier, elle est liée à un principe important du droit international : l’immunité des États », a-t-il affirmé. Il poursuit en disant que tordre le coup à ce principe pourrait, « si d’autres pays adoptaient une loi similaire, représenter un risque significatif pour les États-Unis, nos contribuables, nos militaires et nos diplomates ».
Il a ajouté : ce principe « permet aux pays de résoudre leurs différends grâce à la diplomatie et non pas à travers les tribunaux ».

A souligner que la main de l’Arabie saoudite dans les attaques du 11-Septembre n’a jamais été établie. Certes Zacarias Moussaoui, le Français qui purge une peine aux USA pour son implication dans les attentats du 11-Septembre, avait confié à des avocats américains en février 2015 que des membres de la famille royale saoudienne avaient financé Al-Qaïda dans les années 1990 à hauteur de millions de dollars, mais aucune preuve de ces versements n’a été livrée. Et l’ambassade d’Arabie saoudite aux USA a toujours nié énergiquement la responsabilité de son pays. Mais le fait est que le débat sur la déclassification d’une partie du rapport de la commission d’enquête américaine sur le 11-Septembre fait rage depuis des années, et tant qu’on ne saura pas ce qu’il y a dans ces fameuses 28 pages, le sujet ne sera pas clos.

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