AccueilLa UNEBudget 2024 : En quête du carré magique

Budget 2024 : En quête du carré magique

Rétrécissant constamment ces dernières années, telle une peau de chagrin, l’enveloppe budgétaire destinée à l’investissement public et à la réalisation des projets publics de développement devrait connaître une augmentation importante dans le cadre du budget de l’Etat pour 2024, à en juger par les orientations devant servir de base à sa préparation publiées,  le 26 mai, par la présidence du gouvernement sur son site WEB.

Selon la circulaire relative à ces orientations adressées aux diverses parties concernées par l’opération, ministres, secrétaires d’Etat, gouverneurs, chefs de structures publiques, chefs de programmes, le montant mobilisé grâce à la compression des subventions  des denrées de base et des carburants va être orienté vers le financement des investissements productifs.

Le document signale, à ce sujet, que la révision des politiques de subventions et des mécanismes de compensation permettra de dégager des ressources financières supplémentaires qui seront orientées vers l’investissement public en tant que moteur de l’économie et du développement, notamment en ce qui concerne l’amélioration de l’infrastructure et les interventions sociales en faveur des secteurs de l’enseignement, la santé, l’environnement, l’agriculture et l’eau potable.

Le montant des subventions représente 8,3% du PIB en 2023.

Cependant, d’après la circulaire, l’enveloppe à allouer aux subventions n’est pas encore fixée et elle le sera en fonction des progrès déjà réalisés à cet effet dans la perspective de leur suppression en 2026, sauf pour les catégories démunies qui continueront d’en bénéficier.

Les parties concernées par la préparation du budget sont appelées à présenter les projets de budgets de leurs structures respectives avant le 15 juin, pour engager ensuite les séances de discussion de leur financement.

Un cadre de référence

Le plan de développement économique et social 2023/2025 est signalé comme étant le cadre de référence pour la proposition des programmes à réaliser dans le cadre de ces projets budgétaires.

Outre la poursuite de la réforme du système des subventions, les orientations signalées ont insisté également sur la volonté de comprimer autant que possible la masse salariale dans la fonction publique et le secteur public, à travers la limitation drastique des recrutements et des avancements en grade et échelons, y compris parmi les diplômés des centres et instituts de formation des ministères de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice.

La masse salariale a atteint 22 milliards dinar en 2023, soit 49, 1% des revenus du budget de l’Etat, contre 6,7 milliards en 2010, selon le document.

Il est recommandé l’encouragement de la mise à la retraite avant l’âge légal, en s’abstenant de remplacer les postes laissés vacants.

Il est également recommandé d’encourager les congés et les mises en disponibilité des fonctionnaires en vue de la création de projets économiques propres, conformément à l’article 15 de la loi de finances de 2022.

Optimisme !

Ainsi, économiquement parlant, le budget de 2024 peut être considéré comme un budget placé sous le signe de l’austérité  ou de la quête du carré magique, comme le disait l’économiste britannique Nicholas Kaldor,  du moment qu’il s’inspire « d’une politique économique visant à réduire l’ensemble des revenus consacrées à la consommation, par le recours à l’impôt, au blocage des salaires, à l’emprunt forcé, aux restrictions de crédit et au contrôle de l’investissement, le but recherché étant le retour aux grands équilibres ».

Le carré magique est une représentation graphique de la santé économique d’un pays : croissance forte, solde commercial excédentaire, stabilité des prix et  plein emploi.

A cet égard, tout en étalant au grand jour les difficultés auxquelles est confrontée la Tunisie en ce moment, à divers niveaux, la circulaire s’est montrée optimiste, en ce qui concerne la fin  ou l’atténuation de cette traversée du désert à l’orée de 2026, avec l’achèvement du 14ème Plan de développement  2023/2025 dans lequel s’inscrit le budget de 2024.

Optimisme assez justifié, selon certains commentateurs et analystes, si, comme le fait la circulaire, on ramène les  difficultés à des chocs extérieurs et à des « aléas », dont notamment le conflit russo-ukrainien, et la sécheresse. Ils ont signalé, à ce propos, la résilience montrée, jusqu’à présent, par l’économie tunisienne face aux défis, conjuguée à des prémisses de détente, s’agissant des récentes pluies ayant arrosé abondamment l’ensemble du territoire tunisien, outre la relance enregistrée au niveau des exportations et du tourisme.

Cependant, la circulaire a insisté sur  l’incertitude et l’instabilité marquant le contexte international et régional, « ce qui commande d’œuvrer à l’amélioration du climat des affaires et au rétablissement de la confiance chez les partenaires afin d’attirer les investisseurs », y est-il écrit.

Reste, aussi, les défis liés à l’accroissement de l’endettement public qui ont été aussi évoqués par la circulaire qui signale que la dette publique au total a atteint 79,4% du PIB en 2022.

S.B.H

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -