Le gouvernement burundais a trouvé un étrange moyen de financer l’organisation des élections de 2020 en contournant l’aide des bailleurs de fonds étrangers : Taper dans la poche des citoyens, un cas unique dans le monde. Pour créer l’émulation chez les citoyens, il y aura même une compétition nationale pour identifier la commune qui ramassera le plus de sous, d’après un document officiel transmis à l’AFP vendredi 8 mars 2019.
Ce sera donc “un système de compétition intercommunale”, selon une lettre du ministre de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, qu’il a envoyée à tous les gouverneurs du pays
“Il s’agit d’un exercice d‘évaluation des communes (basé) sur le seul critère de maximiser le plus possible les contributions de la population, et dont la cérémonie de publication des résultats se déroulerait dans la commune qui se serait classée 1ère et sous le haut patronage de M. le président de la République”, a-t-il indiqué.
L’affaire serait même bien partie puisque le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, a dit dès la semaine dernière qu’il dispose déjà de 70% du budget de ces élections.
Les temps ont changé. Le Burundi auparavant pouvait compter sur ses partenaires traditionnels (Union européenne, États-Unis…) pour financer ce type d’opérations, mais Nkurinziza s’est mis à dos la communauté internationale à cause de ses dérives autoritaires et les exactions qu’il commet sur ses opposants. Alors il a mis en place ce système, une véritable extorsion de fonds à des Burundais dont près de 70% vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Une mesure assortie de chantage et de brimades puisque dans certaines communes, les citoyens qui ne cotisent pas sont privés de services publics de base (« documents officiels, soins médicaux, gratuité de l’accouchement… ») et les élèves en âge de voter qui ne déboursent pas les 1.000 francs burundais (0,5 euros) par an sont virés de l’école. Ainsi va le Burundi de Nkurunziza…