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Ça commence, mais avec du menu fretin, et USA et France sur la ligne

Ce n’est pas un putsch (Libération parlait le 27 juillet de braquage des institutions), bien qu’il ait été fait avec l’appui de l’armée et des forces de l’ordre. Ce n’est pas, non plus, un militaire qui l’a fait, bien que le chef de l’Etat soit aussi commandant suprême de toutes les forcées armées, militaires et civiles.

C’est, pour l’instant, ce qui ressemble plutôt à un « Push », un Boost correctif d’une situation de péril imminent, qui essaie le plus possible de respecter la constitution qu’il veut pourtant amender pour installer le régime qui lui permettrait de mettre en place son idée d’un système à pyramide inversée, où le pouvoir monte de la base vers le sommet, et où les représentants du peuple sont à tout moment destituables.

–          Français et Américain en lice, pour un Gentleman’s agreement ?

« C’est un coup qui reçoit une réelle popularité, notamment dans la jeunesse tunisienne. Les gens en avaient tellement ras le bol de l’incurie en matière de gestion sociale, de gestion économique et surtout de cette catastrophe sanitaire », disait à Franceinfo Vincent Geisser, sociologue, politologue et chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman.

Entretemps, Français et Américains entrent en lice. La 1ère avait déjà pressé le chef de l’Etat tunisien de nommer un premier ministre au plus vite. La seconde aussi, presserait en direction d’un retour au plus vite du fonctionnement dans le cadre des institutions, c’est-à-dire lever le gel de l’ARP.

Le 31 juillet 2021, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan s’est entretenu durant une heure avec Kais Saied. Selon une transcription officielle américaine du contenu de l’entretien, ce dernier s’est concentré sur « la nécessité cruciale pour les dirigeants tunisiens d’esquisser un retour rapide sur la voie démocratique de la Tunisie (…), la nécessité de la formation rapide d’un nouveau gouvernement, dirigé par un premier ministre capable de stabiliser l’économie tunisienne et de faire face à la pandémie de COVID-19, ainsi que d’assurer le retour rapide du parlement élu ».

Par ailleurs, et dans ce qui pourrait être un décryptage du sens des positions, française et américaine, Jeune Afrique a publié un article, dans lequel le magazine assure que « le Quai d’Orsay et le département d’Etat américain ont mis au point un gentleman’s agreement confidentiel, qui comprend une des propositions de sortie de crise ». En bref, l’article de JA évoque « un gouvernement sans Ennahdha, Rached Ghannouchi qui reste au Perchoir jusqu’à la mise en place de la Cour constitutionnelle, et Kais Saïed qui retrouve ses pouvoirs étriqués ». En somme, le retour au point zéro de la crise, tout en parachevant les institutions constitutionnelles.

L’Occident confirmerait ainsi son attachement à faire de la Tunisie le « Mini-Lab » pour l’expérimentation d’un islam politique, qui a pourtant démontré ses limites, sociale, sociétal et économique. « Et il n’est pas exclu que derrière ce « gentleman’s agreement confidentiel », il y ait le lobbying nahdhaoui très actif aux USA, et le souci français de rétablir le calme qui lui garantirait de faire ses petites affaires en Libye, dans le calme, fusse-t-il  précaire », nous dit un observateur indépendant averti de l’évolution de la scène politique qui n’a pas souhaité être nommé.

–          Que fera Saïe?

Ce retour, sous pression internationale, au point de départ de la crise Saïed-Ghannouchi sera-t-il entendu par le chef de l’Etat tunisien ? Plaira-t-il à tous ceux qui assurent jusqu’à présent sa primauté dans les sondages ? Pour l’instant, et alors que la population attend toujours le nom du prochain premier ministre, les autorités tunisiennes ont procédé à l’arrestation vendredi d’un député de l’opposition qui est Yassine Ayari, et brièvement détenu quatre membres du  mouvement islamiste Ennahdha à la suite des altercations nées de de la décision du président de s’emparer de pouvoirs exceptionnels, jeudi soir devant l’ARP. « Les membres d’Ennahdha ont été déférés devant des juges d’instruction et accusés d’avoir tenté d’inciter à la violence devant le parlement après l’annonce du président Kais Saïed dimanche », selon le responsable du parti Riadh Chaibi que citait le 30 juillet l’Associated Press. Les quatre ont été interrogés, puis relâchés faute de preuves de violence, selon les mêmes sources.

La « plus grosse prise » reste jusqu’à présent le procureur Béchir Akremi, objet de tout un rapport de l’inspection générale du ministère tunisien de la Justice sur les dépassements observés dans les dossiers des assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi. Akremi aurait tenté de s’envoler vers la Turquie, selon des sources proches du dossier des assassinats de Belaïd et de Brahmi, ce qui aurait justifié la décision de son placement en résidence surveillée pendant une période de 40 jours, avec interdiction d’entrer en contact avec quiconque, sauf autorisation et mise sous scellés de son téléphone.

A part cette possible grosse prise, le reste est du menu fretin. Or, ce n’était pas ce que le peuple voulait. « Ce que nous voulons, c’est de voir les responsables du déclin, économique, social et politique des 10 dernières années, en prison », disait Ali que nous avons rencontré déambulant à El Kantaoui à Sousse, encore optimiste sur le sort du coup de force de Kais Saïed qu’il applaudit. « Regarder notre source de revenus. C’est Ennahdha qui en est la cause », dit-il en pointant quelques hôtels vides de l’esplanade du port.

Recevant vendredi des journalistes du New-York Times, le chef de l’Etat disait que « il n’y a pas eu d’arrestation, à l’exception de ceux qui ont des affaires en cours, et je n’y étais pas intervenu ». Vraisemblablement donc, le chef de l’Etat bridait toujours ses envies de donner au peuple ce qu’il demande. Tiendra-t-il le coup ? Arrivera-t-il à mettre le parti islamiste tunisien hors-jeu la scène politique tunisienne ?    

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2 Commentaires

  1. La Tunisie et un pays indépendant et souverain, les dictats des américains et des français ne sont pas acceptés. L’ingétence dasn nos afaires n’est pas aussi acceptée. Les américains et les français doivent d’abord nettoyer devant leur porte.

    Dans la période du bonbardement en tunisie des palestiniens par Israel, Zaim Bourguiba a convoqué l’ambassadeur des Etats Unis pour protester et passer un message à la maison blanche, l’abmassadeur était debout et lui disait « 2 mots: si les USA utilisent le véto contre la requête de la Tunisie à l’ONU, la Tunisie mettra fin à notre coopération ». C’est pour la première fois dans l’histoire du monde que USA n’ont pas utilisé le véto et la Tunisie a gagné sa requête.

    Nous sommes d’accord pour la nomination rapide d’un premier ministre et la formation d’un gouvernement et KS doit activer la procédure afin de diminuer la pression diplomatique sur lui et freiner les procédures des islamistes et leur pression sur la maison blanche en se présentant comme victimes.

    Par contre, non d’un retour rapide au parlement qui a été laché par les tunsiens qui n’en veulent pas. Ce parlement est conduitar des islamistes violents, des voleurs, des assassins et des menteurs, les tunisiens se sont manifestés pour dans la rue pour appeler le présiden KS à se démarrasser des députés corrompus agressifs islamistes et qui ont des jugements.
    Il faut qu’ils sâchent les américains et les europées que l’islam politique n’a pas de place en Tunisie et nous le combattant comme c’était le cas avec Jamel Abdennaceur et Essissi.

    Notre politique doit être orientée à la Chine et à la Russie, les américains sont des partenaires avec les islamistes qui les utilisent comme des mercenaires. Nois devons travailler avec les pays voisins notamment l’Algérie, la Libye et le Maroc en priorité et avec l’aide des EAU on peut y arriver. Abir Moussi a compris dès le début la position des américains et elle avait raison de ne pas accepter la visite d’un conseiller américain au siège de son partie, Bent Bourguiba, la tête de Bourguiba et l’enfant de Burguiba. J’invite tous les tunisiens qui vivent à l’étranger et aux USA de défendre leur pays auprès de la maison blanche et de leur montrer nos valeurs. La matière existe, le contenu est connu, il suffit de consacrer un peu de temps libre pour communiquer en anglais avec ces institutions étrangères. Je dois ajuter une chose importante, c’est que la jeunesse a applaudit les mesures de KS ainsi que la majorité des retraités qui soutiennent aussi Abir Moussi.

  2. Pas de Gentleman Agrement qui tienne d’avance.
    Il y a une réalité du terrain qui en impose à tous.
    Le Président ne peut plus se déjuger.. Vis à vis de son peuple et surtout de lui même.
    Reste à voir comment ça va se passer concrètement.
    Jusqu’à présent ce n’est que menu frein en effet.
    Et parfois des actions nuisibles même telles ces arrestations spectaculaires alors qu’il suffisait de rien pour respecter les procédures et ne pas donner de quoi se faire fouetter.
    Mais les deux semaines qui viennent seront déterminantes.
    Et surtout établir des priorités qui ne doivent pas venir en interaction avec l’agitation des réseaux sociaux.
    Impossible que le Parlement revienne fonctionner tel qu’il l’était.
    Surtout un ghannouchi à sa tête!
    Impossible de continuer avec un tel système électoral.
    Impossible de faire l’impasse sur les fraudeurs corrupteurs.

    Embrassons nous!!
    Non.
    Débarrassont nous de ces cadavres putrifiés.
    Et on verra par la suite.

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