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Carburants: Une hausse, massive et bouchon, où l’Etat se remplit les poches sur le dos de tous!

C’est désormais la 5ème augmentation des prix des carburants en une seule année. Une hausse, faite en catimini comme du temps de Bourguiba et de Ben Ali. Et après la décision de fixer le taux de l’ajustement automatique, mensuel, précise la décision du ministère de l’Energie du 23 novembre 2022, il est facile d’imaginer que cette augmentation devrait être suivie d’une autre en décembre, et que le prix du litre d’essence terminerait l’exercice 2022 à plus de 3,1 DT.

Afif Mabrouki, conseiller au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, a confirmé sur une radio locale que « la nouvelle augmentation s’inscrit dans le cadre de l’ajustement mensuel spécifié de 5 % dans la décision conjointe, qui,  à son tour,  a été l’objet d’un amendement et l’a fixée à 7% comme plafond supérieur ».

  • Ce que le ministère de l’Energie ne dit pas

Mabrouki a aussi indiqué que « le processus de hausse des prix vise à atteindre l’équilibre général minimum du budget et des conditions sociales, et que le carburant reste subventionné en Tunisie et n’atteint pas la réalité des prix ».

Le conseiller de la ministre Gounji oubliait cependant d’indiquer que les caisses de l’Etat se sucraient aussi au passage, sans que le contribuable n’en voit les effets sur l’investissement, la création de valeur à redistribuer et de nouveaux postes d’emplois à pourvoir pour les 15 % de chômeurs. En août dernier, les dépenses d’investissements de l’Etat (2,258 Mds DT) ne représentaient que 9 % de toutes les ressources (25,01 Mds DT).

Et comme l’illustrent  notre photo ci-dessus et notre tableau ci-dessous, issus de documents officiels du ministère de l’Energie, les droits et taxes perçus par le trésor public représente 34 % du prix à la pompe de l’essence, 18 % pour le litre de gasoil lourd et 26 % pour le gasoil S.S. L’Etat ponctionne ainsi dans les poches du consommateur 0,785 DT au litre, loin de la marge des stations-service (entre 8 et 9 %) que tout le monde accuse généralement de hausser les prix.

Par simple calculette, et sur la base des prix d’août dernier des seuls Essences pour une consommation de 553 Ktep (Mille tonnes équivalent pétrole), on se rend compte que l’Etat sucre plus de plus de 550 MDT, et il faudra y ajouter les taxes sur le reste des carburants dont l’Etat a le monopole. 

  • Ce qu’Afif Mabrouki oublie

Ce responsable, du ministère de l’Energie, qui fait tout ou presque en cachette et évite la presse qui fouille dans les dossiers, omet de dire, c’est que cette nouvelle augmentation sera massive, en ce sens qu’elle n’impactera pas que l’automobiliste.

Mais aussi tous ceux qui font du transport leur métier, à des tarifs fixés par l’Etat, comme les camionneurs et les taxis, tout autant. Ils seront obligés de répercuter cette hausse sur leurs tarifs pour préserver, eux aussi, leurs équilibres financiers et sociaux. Ils en feront certainement demande aux autorités concernées.

Ces dernières tergiverseront, et ils feront grève et c’est encore le citoyen, dont le pouvoir d’achat sera aussi impacté, qui paiera les pots cassés. Un pouvoir d’achat qui sera durement touché par une inflation qui ne manquera pas de hausser à son tour.

En octobre 2022, les prix du groupe « logement, eau, gaz, électricité » avait déjà augmenté de 0,7%. Il devrait l’être encore plus du fait de la 5ème augmentation des prix des carburants. En octobre 2022, le taux d’inflation était à 9,2% après s’être établi à 9,1%  au cours du mois précédent. Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) augmente à 7,4% après 7,3% le mois précédent. Cette dernière devant être impactée par la hausse des prix des carburants, le taux d’inflation haussera aussi, érodant un peu plus le pouvoir d’achat.

Sur la radio privée où il parlait jeudi 24 novembre 2022, Mabrouki qui est un haut cadre disposant d’une voiture et de ses bons d’essence, oubliait de préciser que la hausse des prix des carburants est un coût de production qui hausse aussi pour une industrie de transformation comme en Tunisie. Et du coup, ce seront les prix des produits manufacturés qui augmenteront. Sur un an, les prix des produits manufacturés avaient déjà augmenté de 9,6% en raison de la hausse des prix des matériaux de construction de 10,3%, des articles de l’habillement de 9,7% et des produits d’entretien courant du foyer de 9,4%.

  • Et si … Mais on ne refait pas le monde avec des Si !

Pour les services, l’augmentation des prix de 6,2% sur un an est expliquée par la hausse des prix des services des restaurants, cafés et hôtels de 9,6%, ces derniers  étant impactés par la hausse des prix de l’électricité et du gaz notamment.

Et si la ministre de la fiscalité, Sihem Nemsia décidait, comme on en doute fort,  de baisser ses revenus en taxes et impôts sur les carburants, mettait en place un plan de sobriété énergétique dans l’administration, adoptait un mode de gestion à la « bon père de famille » des deniers publics, et comblait autrement le trou dans son budget, pourquoi pas par le crédit FMI? Ne serait-ce pas le bon moyen de préserver et soulager le pouvoir d’achat de ses concitoyens, et une sorte de bonne subvention de la croissance du pays ?

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1 COMMENTAIRE

  1. Pas vrai, du temps de Bourguiba et de Ben Ali, la situation économique du pays était meilleures, mille fois meilleure, les citoyens de toute classe vivaient à l’aise d’une façon générale. Aujourd’hui, nous assistons à un gouvernement bizarre, aucune décision favorable pour le citoyen il n’y a que les décisions qui font inquiéter les tunisiens. Les augmentations successives des prix des carburants sans prendre en considération leur impact sur les secteurs d’activité donc sur le couffin du citoyen mettent en danger le social. Tous les secteurs alimentaires, habillement, matériaux de construction, produits mécaniques et électriques, chimiques cuir et chaussure seront touchés et c’est le citoyen qui souffre. Les consommateurs tunisiens ne sont pas contre ces augmentations si celles-ci sont bien étudiées et que l’argent collecté vont à l’investissement et à la création de la richesse, chose n’est pas vrai, elles vont certainement aux salaires et aux emplois fictifs. cette mauvaise gestion et particulièrement l’octroi des voitures de services dans l’administration et dans les établissement publics associées à l’octroi des bons d’essence à gogo ne crédibilise pas le gouvernement d’autant plus que ces voitures de service à gogo se trouvent devant les marchés et servent souvent au transport des enfants à l’école, alors que des enfants de l’arrière du pays se déplacent à pieds nus aux écoles loin de leur domicile d’habitation. est-ce que ceci constitue l’égalité entre les citoyens ? je ne pense pas. Alors commencez monsieur le gouvernement à balayer devant votre porte et supprimer ces voitures et ces bons d’essence et cherchez la bonne décision pour mettre fin à cette hémorragie qui date depuis longtemps. La bonne gestion des affaires gouvernementales fait gagner à l’économie du pays des opportunités considérables.

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