AccueilAfriqueCEDEAO : Le Maroc promet monts et merveilles pour abattre les barrières...

CEDEAO : Le Maroc promet monts et merveilles pour abattre les barrières !

Tout le monde se pose des questions sur le contenu de cette étude d’impact qui a valu au Maroc le gel de son adhésion à la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) jusqu’à 2018, le temps justement pour les chefs d’Etat de bien éplucher les 66 pages de ce document. Jeune Afrique s’est procuré ce fameux rapport qu’on peut résumer ainsi : la venue du royaume chérifien est plutôt une bonne nouvelle pour l’organisation, mais cette intégration au marché commun ouest-africain doit se faire de manière graduelle et surtout le Maroc est appelé à donner un certain nombre de gages..

«Pour ce qui est de l’adhésion à part entière du Maroc à la CEDEAO, de la Tunisie en qualité d’observateur et de la Mauritanie comme membre associé, le sommet a mis en place un comité composé des présidents togolais, ivoirien, ghanéen, guinéen et nigérian pour adopter les termes de références et superviser l’étude approfondie des implications de cette adhésion». Ce sont les conclusions des chefs d’État africains au terme du 52ème sommet de la communauté économique, le 16 décembre 2017 à Abuja, au Nigeria

A noter que l’étude d’impact présentée aux chefs d’État à Abuja voit d’un bon oeil l’entrée du Maroc. Mais pour le moment les choses butent sur des écueils soulevés par les experts, en rapport avec les disparités économiques entre le Maroc et certaines nations de la région.
Sur le plan juridique, il n’y a aucun obstacle à l’adhésion du Maroc à la CEDEAO. Un simple acte additionnel au traité fondateur ferait l’affaire, puisque rien dans le texte ne ferme la porte à un nouveau membre. Mais en cas de ‘Oui’ au Maroc, il faudra une période pour la transition, le temps d’accorder les violons sur la libre circulation des biens et personnes, le droit de résidence et d’établissement, la monnaie unique ainsi qu’une pléthore de détails techniques de toutes sortes.

Mais le Maroc a déjà montré sa bonne volonté, sur presque tous les sujets, tempérant ainsi ses ardeurs diplomatiques pour ne pas effaroucher les dirigeants ouest-africains, eux et leurs opinions publiques qu’il faudra convaincre du bien-fondé de cette affaire. Nous prendrons en compte «en compte les préoccupations économiques des pays de la zone en leur permettant de protéger leurs secteurs fragiles», a confié à Jeune Afrique une source diplomatique. Cette dernière, très inspirée, et on le comprend vu les enjeux pour toutes les parties, suggère de marcher sur les pas de l’accord d’association Maroc – Union européenne (UE). Il s’agirait pour les 15 Etats-membres de la CEDEAO d’avoir un accès libre au marché marocain, mais sans réciprocité automatique, et pendant le temps qu’il faut pour que la communauté ouest-africaine prenne ses marques.

Il est dit également dans ce document que l’adhésion du Maroc ferait du bien à l’économie de la région, notamment dans les domaines de l’agriculture et de l’industrie, dans lesquels le royaume a une longueur d’avance sur l’Afrique subsaharienne.
«Le marché de l’élevage et des produits laitiers semble offrir une opportunité lucrative pour les États-membres actuels de la CEDEAO en raison de tarifs d’importation relativement bas. Cependant, il reste beaucoup à faire au niveau des pays de la zone pour que leurs exportations dans ce secteur puissent être compétitives», précise l’étude.

Dans le secteur industriel également les avancées du Maroc sont notoires, il est question de mettre en place des programmes de mise à niveau pour permettre aux pays ouest-africains de réduire l’écart et d’aller vers un développement commun harmonieux. Des sources diplomatiques ont confié que le royaume est disposé à prendre sa part dans la concrétisation des grands projets que la CEDEAO aura défini comme prioritaires ainsi qu’à la propulsion de l’agriculture et la co-localisation dans l’industrie.

Enfin sur l’épineux problème du Sahara occidental, le rapport indique que c’est «un potentiel facteur qui pourrait créer des divisions entre les États membres actuels dans le cas où le Maroc deviendrait membre» et qu’il faut obtenir des gages en la matière…

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -