Le spectre des affrontements interethniques, une malédiction endémique qui coûte cher au continent africain, refait surface en Côte d’Ivoire. Les autochtones (Baoulé) se sont encore frottés aux allogènes (Dioula, qui viennent du Nord); les heurts ont débuté mercredi dernier à Béoumi (60 km à l’ouest de Bouaké, au Centre) et le bilan est sanglant, a confié hier vendredi une source policière à l’AFP : “Il y a eu sept morts et 44 blessés”. TV5Monde fait elle état de 9 décès et 84 blessés…
Pourtant jeudi 16 mai 2019, le préfet de la ville Djedj Mel avait avancé un bilan de 3 morts et 40 blessés, et décrété un couvre-feu pour calmer les esprits. “Une altercation entre un chauffeur de taxi-brousse et un conducteur de moto-taxi qui se trouvait à la gare des taxis-brousse” s’est muée en rixe, avait raconté mercredi un agriculteur baoulé à Béoumi. A noter qu’il y a un vieil antagonisme entre les transporteurs (taxis-brousse), des Dioulas et les pilotes de motos-taxis, des Baoulés.
Les affrontements de ce type ne sont pas rares dans ce pays prospère d’Afrique de l’Ouest qui affiche un des meilleurs taux de croissance du continent; ici cohabitent plusieurs dizaines d’ethnies et une forte communauté étrangère, et justement le contrôle des richesses, des terres et des secteurs de l’économique met souvent le feu aux poudres…