AccueilMondeDaesh asphyxié financièrement par les bombardements de la coalition

Daesh asphyxié financièrement par les bombardements de la coalition

A en croire des informations concordantes, la coalition internationale serait en train d’asphyxier financièrement Daesh, au point que la pulvérisation de cette funeste organisation serait une affaire de quelques mois. L’argent, comme on a coutume de le dire, est le nerf de la guerre. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est même risqué à un  pronostic, somme doute prudent, mais qui en dit long sur le moral des forces qui combattent l’Etat islamique. Il a dit : « Je pense que d’ici la fin 2016, notre objectif d’affaiblir très sérieusement Daech sera atteint. Je pense que nous sommes sur la bonne voie ». Mais venons-en aux faits qui démontrent que l’organisation a été durement frappée au portefeuille.

On a vu dernièrement dans une vidéo l’explosion d’un bâtiment. Une gosse quantité de billets se sont alors dispersés dans l’air. C’est le commandement de la coalition internationale, qui ferraille avec Daesh depuis des mois, qui venait de détruire une cache d’argent aux environs de Mossoul, forteresse de l’EI au nord de l’Irak. C’était le 11 janvier mais le film a été diffusé une semaine après.

Cette action, plus beaucoup d’autres, aurait commencé à impacter sérieusement les ressources financières de l’organisation au point qu’elle ait décidé de diminuer de moitié les rémunérations de ses combattants en Syrie et en Irak, d’après un papier transmis par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et sorti par le journal britannique The Independent. Le document viendrait directement du Beit Al-Mal de Raqqa, l’administration financière et fiscale de l’organisation.

Les combattants contraints de se serrer la ceinture

« Face aux circonstances exceptionnelles auxquelles fait face l’Etat islamique, il a été décidé de réduire de moitié les salaires des moudjahidines », lit-on dans ce texte, traduit par l’OSDH. « Personne ne sera exempté de cette décision, quelle que soit sa position, mais la distribution alimentaire se poursuivra deux fois par mois comme d’habitude », ajoute le document.

Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH, a fait ses calculs et d’après lui, cette nouvelle disposition fera passer les rémunérations des membres de Daesh de 400 à 200 dollars (de 369 à 184 euros). Les jihadistes étrangers, deux fois mieux payés que les Syriens, ne recevront plus que 400 dollars (369 euros) par mois.

Ces mesures sont à ajouter à d’autres décisions qui vont radicalement changer le quotidien de ceux qui vivent sous le joug de l’EI. A Raqqa, bastion de Daesh en Syrie, le pain n’est plus subventionné. D’après le journal Le Monde, les tarifs, qui étaient bridés par l’EI jusqu’au début de cette année, ont explosé depuis que les cours de la farine ne sont plus encadrés. En effet pour compenser ses énormes pertes financières, Daesh a écoulé une partie de ses stocks de farine, et l’heureux acquéreur n’est autre que Bachar Al-Assad, d’après les confidences des combattants de Raqqa recueillies par le quotidien.

Des coupes également sur certains postes de dépense tels que les pensions allouées aux familles de « martyrs », selon Le Monde, qui a repris les propos de l’analyste irakien Hicham Al-Hachémi, chercheur en stratégie militaire. « En manque de liquidités, l’Etat islamique n’a pour l’instant plus les moyens d’assumer une partie de ses missions sociales à destination des proches et des familles de ses combattants », a dit le chercheur.

Il est vrai que dernièrement, neuf bombardement ciblés de la coalition ont réduit en cendre des « dizaines de millions » de dollars de Daesh stockés dans des agences bancaires, déclare un porte-parole du Pentagone. Une catastrophe pour l’EI qui « fonctionne seulement avec du liquide ».

Le business de Daesh a été durement frappé

Les attaques de la coalition ont partiellement détruit les installations pétrolières contrôlées par l’organisation en Syrie et en Irak. La commercialisation du pétrole sur le marché noir a permis à Daesh de se constituer un trésor de guerre d’environ 450 millions de dollars (415 millions d’euros) en 2015, d’après le Financial Times, qui s’est beaucoup intéressé aux ressources du groupe. Depuis que les frappes sont passées à la vitesse supérieure en octobre avec l’opération « Tidal Wave II », puis en novembre 2015 suite aux attaques terroristes de Paris, ce pactole a diminué drastiquement, a déclaré le département d’Etat américain à CNN…

Les infrastructures routières de Daesh ont également été affectées, ce qui a compliqué l’acheminement des marchandises. « Un certain nombre de voies de communication ont été coupées, notamment en Syrie, ce qui va rendre les choses très difficiles pour les jihadistes dans les mois prochains. Pareil pour la Turquie, où les voies de communication sont en train d’être coupées ou, en tout cas, vont l’être progressivement », a affirmé Myriam Benraad, chercheuse à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman.

Mais il ne faut pas vendre pas la peau de l’ours…

L’Etat islamique a néanmoins de beaux restes et surtout sait preuve de créativité pour renflouer ses caisses, malheureusement pour ses administrés. D’après le Financial Times, l’EI ramasse autant de sous avec les taxes, les extorsions et les réquisitions de biens qu’avec la commercialisation du pétrole et du gaz. Depuis qu’elle a mis la main sur des morceaux des territoires irakien et syrien en 2014,  l’organisation exige systématiquement la « zakat ». Tous les opérateurs économiques sont obligés de passer à la caisse. Pour les producteurs de céréales et de coton, ce prélèvement peut s’établir à 5-10% des recettes globales.

Même les salaires des fonctionnaires de Mossoul, qui sont pourtant payés par l’ennemi, comprenez le gouvernement chiite irakien, sont ponctionnés. Tout cela ferait une cagnotte de 23 millions de dollars (21 millions d’euros). « Ils ne laissent aucune source d’argent intacte – c’est leur carburant », déclare un déserteur de Daesh au Financial Times. La revente des antiquités est également une énorme source de profit.

D’après Myriam Benraad, Daesh est assis sur un trésor « très important », qui pourrait lui permettre de tenir « plusieurs années ». D’après elle l’organisation lorgne aussi du côté de la Libye, avec ses terminaux pétroliers. A moins que d’ici là les Occidentaux ne s’occupent du volet libyen, un scénario de plus en plus probable…

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