AccueilMondeEgypte : Le Conseil d’Etat bloque la rétrocession des îles à l’Arabie...

Egypte : Le Conseil d’Etat bloque la rétrocession des îles à l’Arabie saoudite

Le Conseil d’Etat, la juridiction administrative la plus importante d’Egypte, a dit son mot dans l’affaire de la rétrocession à l’Arabie saoudite de deux îles de la mer Rouge, Tiran et Sanafir. Et le moins qu’on puisse est que l’arbitrage du Conseil d’Etat est un cinglant désaveu pour le président Abdel Fattah Al-Sissi. En effet les juges ont ordonné l’arrêt de la procédure, sur la base du fait qu’il n’est pas possible de céder ces « territoires égyptiens », rapporte le journal Le Monde.

L’arrêt du Conseil d’Etat « annule la signature du représentant du gouvernement » portant sur l’accord de traçage des frontières maritimes, conclu au début du mois d’avril 2016 lors du voyage au Caire du roi Salmane, a précisé un magistrat de cette institution. Les deux morceaux de territoire situés à un endroit très stratégique, l’entrée du golfe d’Aqaba, « ne peuvent être cédés », martèle l’avocat Khaled Ali, qui avait porté l’affaire devant la justice égyptienne.

Toutefois le gouvernement a encore la possibilité de faire appel de cette décision administrative. Mais on voit mal comment il pourrait piétiner cette décision de justice, qui va sans doute renforcer le camp des nombreux opposants au projet d’Al-Sissi, ce qui risque de créer un climat hautement explosif.

Les autorités égyptiennes, affolées par la montée de la grogne, avaient tenté de légitimer leur geste en affirmant que ces zones sont légalement la propriété de l’Arabie saoudite, et que le royaume avait juste demandé à l’Egypte, en 1950, de veiller sur ces îles. Mais rien n’y a fait, les manifestations étaient montées en intensité au point de contraindre les forces de sécurité à les réprimer de manière musclée.

Cette affaire entre le Caire et Riyad est éminemment politique… et économique. En effet l’Arabie saoudite est un soutien inconditionnel du régime égyptien, qu’elle a aidé à se débarrasser du premier président démocratiquement élu, l’islamiste Mohamed Morsi. Depuis l’éviction de ce dernier, Riyad a misé des milliards de dollars, en aides et en investissements, sur l’économie égyptienne. Nul doute que la rétrocession de ces deux îles était une façon pour Al-Sissi de montrer sa gratitude à son généreux contributeur. Et bien c’est raté… pour le moment du moins.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -