Deux jours après l’annonce de l’offensive sur Mekele, la capitale provinciale du Tigré, toujours peu d’informations sur l’avancée des combats dans le Nord, où les télécommunications sont encore coupées. L’Union africaine a rencontré vendredi 27 novembre le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, tandis que l’inquiétude grandit sur le sort des civils dans le Tigré. Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, les 100 000 réfugiés érythréens dans les 4 camps de la province, autour de Shire, n’auront plus rien à manger « dès lundi » si les autorités éthiopiennes n’ouvrent pas la zone.
Les trois émissaires de l’Union Africaine tentaient de convaincre Abiy Ahmed d’arrêter son avancée sur Mekele. Le Premier ministre continue de refuser cette initiative. Selon lui, le Tigré est une affaire strictement nationale. Il refuse d’ailleurs aux émissaires l’accès à la province, eux qui souhaitaient rencontrer les leaders du TPLF.
Difficile de savoir ce qu’il se passe à Mekele. La ville de 500 000 habitants serait calme à l’heure qu’il est, selon des sources diplomatiques. Les combats seraient situés à une cinquantaine de kilomètres. La télévision d’État éthiopienne assure que l’armée a repris Wukro à 40km de Mekele, une information encore difficilement vérifiable. Plus au Nord, des roquettes auraient de nouveau visé la capitale érythréenne Asmara vendredi soir.