Le Pacte européen sur la migration et l’asile pourrait avoir des répercussions négatives sur la situation des migrants tunisiens dans l’espace Schengen, a averti le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
Il a indiqué que ce pacte pourrait conférer une légitimité aux violations allant jusqu’à l’expulsion collective des migrants et transformer les pays de la rive sud de la Méditerranée en simples gardes-frontières de l’Europe, à travers des accords de réadmission et l’intensification du contrôle aux frontières.
Dans un communiqué publié ce mercredi, le Forum a souligné que le Pacte européen sur la migration et l’asile, adopté par le Parlement européen le 10 avril 2024 malgré de vives critiques, constitue « un instrument visant à légitimer un système répressif et sévère de contrôle des personnes, considérées comme indésirables »
Ce pacte vise également à isoler les migrants, à les marginaliser et à annuler de facto le droit à la mobilité et à l’asile en Europe, » lit-on dans le même communiqué.
Le Forum a souligné que ce pacte aura des répercussions importantes sur les politiques migratoires dans les pays du Sud, car il vise en réalité à « gérer les contrôles imposés aux demandeurs d’asile en dehors du territoire de l’Union européenne, via la création de « points chauds » et le recours aux sources externes pour assurer le contrôle des frontières dans les pays d’origine ou de transit, même si cela implique la création de centres de détention pour migrants. »
Le communiqué précise également que ce pacte sera traduit en textes de loi à travers tous les pays membres de l’UE, après que la Commission européenne a annoncé, en mars 2025, une nouvelle proposition législative visant à accélérer les procédures de renvoi.
« Si cette proposition est approuvée par le Parlement et le Conseil européens, elle mettra en place un système d’expulsion collective élargi, brutal et néocolonial, avec la complicité de pays tiers » ajoute le communiqué.
Le FTDES a appelé à un rassemblement de protestation ce jeudi devant le siège de la délégation de l’Union européenne à la banlieue nord de Tunis, en guise de protestation contre ce pacte. Il invite tous ceux et celles qui défendent le droit à la mobilité, les droits humains et qui s’opposent aux politiques d’expulsion et aux politiques coloniales européennes, à y participer.