AccueilLa UNEInvestissement: Le «Booster» et la «faucheuse»

Investissement: Le «Booster» et la «faucheuse»

De plus en plus, et bien qu’il occupe un ministère horizontal, Samir Saïed représente l’espoir des hommes d’affaires, l’oreille qui les écoute, et la plume qui retranscrit leurs doléances en textes susceptibles de booster l’investissement. En face de lui, c’est une Dame de Fisc, Sihem Nemsia qui a l’oreille de l’Exécutif, et dont toute l’action n’est guidée que par la mobilisation de toujours plus de ressources financières.

  • Deux ministres et deux manières de voir la même chose

Le 1er adopte une démarche participative, toujours en réunion avec des hommes d’affaires, des investisseurs ou un patronat. Au moins, les deux premières rubriques de son Site Web, en disent assez long sur cette démarche, où on remarque des termes  comme « Assises », ou « Dialogue public-Privé ». L’ancien Centralien, qui a débuté dans le secteur bancaire en Tunisie, avant de maîtriser les outils de l’investissement entre Qatar et Oman, et qui pouvait faire montre d’une certaine faiblesse en matière de politique monétaire, n’en révèle pas moins un apôtre de la mise à disposition de l’investissement, seul créateur de richesse monétaire.

La 2ème travaille en solo, presque dans un vase clos, et ne rencontre les 1ers concernés par ses décrets que pour leur montrer, en bref et sans détails, ce qu’elle va leur faire subir. Rigide comme un décret présidentiel ou comme le socle d’une colonne romaine (Sigle de son ministre), elle ne jure que par le chiffre, surtout s’il est toujours en croissance, et s’embarrasse peu de l’échange et de la concertation (Ndlr : Définition dico de concertation : L’action de débattre, d’échanger les arguments, en tenant compte des divers points de vue exprimés et de faire ainsi émerger l’intérêt général, en amont de la mise en forme d’une proposition, avant de s’accorder en vue d’un projet commun). Non adepte du dicton qui dit depuis des lustres que « les taux tuent les totaux », son dada c’est les tirelires, et comment en vider l’une pour remplir l’autre. Les Beys Husseinites auraient été fiers de son zèle dans la collecte de l’impôt. L’avis est unanimement partagé en Tunisie, dans tous les milieux d’affaires !

Sans lui jeter toutes les fleurs à l’un et les orties à l’autre, tout différencie le style et la méthode de travail de Samir Saïed et Sihem Nemsia, même dans l’art de recevoir les partenaires, si tant est qu’on les considère ainsi (Notre photo ici-bas). On passe en effet d’une disposition de chaises en paires et partenaires dans un espace ouvert d’échange à une réunion de style maîtresse d’école à élèves dans un espace clos et officiel !

Il y a quelques semaines, étaient publiés le budget économique de S. Saïed et le décret des finances de S. Nemsia. Et l’expert financier et ancien politicien Fayçal Derbel de remarquer alors pour Africanmanager qu’il « y a des divergences » entre les deux textes qui devaient pourtant être complémentaires, le 2ème mettant en pratique les mesures édictées par l’autre. « J’aurais admis cela s’il y avait deux gouvernements et des ministres siégeant, vraisemblablement dans deux gouvernements différents ». Et l’expert-comptable de métier qu’il est, remarque que « le total du montant du budget n’est pas le même, les volumes de la dette à mobiliser non plus. Et la moindre des choses était de rapprocher les chiffres ». Très peu des idées développées dans le budget économique étaient dans les outils de financement édictés par le décret des finances.

Et alors que Samir Saïed présentait une stratégie d’amélioration du climat des affaires (ar) comprenant 229 mesures, «  vers une vision commune d’un climat des affaires stimulant à travers un système réglementaire et institutionnel harmonieux et complet capable de créer des emplois, de la valeur ajoutée et de la durabilité », la ministre des Finance se débattait encore dans l’opposition de tout le monde, y compris patrons, ouvriers et corporations professionnelles compris, à un texte par tous jugé anti-investissement, accablant tout le monde de nouvelles fiscalités, dans une conjoncture où l’inflation rendrait presqu’impossible l’investissement par crédit bancaire.

Une ministre, qui n’a manifestement pas de caddie pour écumer les allées des marchés, pour constater de visu les hausses de prix impactées par celles de TVA de presque tout, de la production à la consommation, et dont se ressent très péniblement le coût de la vie pour le citoyen, contrairement à ce qu’elle assure, en s’offusquant qu’on soutienne le contraire.

Et brièvement, si la stratégie de relance de l’investissement peut être considérée comme un Booster, le décret des finances ne peut être qu’une faucheuse de l’investissement. Entretemps, la ministre n’entend personne de ceux qui sont contre ses solutions à la crise économique, et ne veut toujours rien savoir de « la courbe de Laffer ». 

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1 COMMENTAIRE

  1. C’est là où intervient le rôle du Président de la République afin de rapprocher les 2 méthodes de la relance de l’investissement des 2 Ministres, toujours est-il d’actualité le slogan Minni Tegraa », le travail d’écoute et de collaboration entre les ministres est un impératif pour la réussite de la mission et si l’un des deux n’écoute pas l’autre, il faut le renvoyer chez lui car le temps presse pour relancer l’investissement dans le cadre d’une harmonisation des méthodes et des chiffres. Ya hasra, dans les années 90, nous avons rencontré ces mêmes difficultés, des ministres qui avancent dans leur meeting des statistiques différentes pour des thématiques identiques, c’était une honte, il l’a fallu l’intervention d’un jeune ministre centralien pour la coordination en créant une commission au sein de l’API à laquelle participaient les différents représentants pour élaborer ce qu’on appelle des plaquettes sectorielles contenant tous les chiffres statistiques validés tenus par les ministres et publiés lors de leur meeting. Autre chose, les pratiques du ministère des Finances pour collecter les impôts sont totalement différentes de celui de l’économie sachant qu’il y ait une forte corrélation entre les deux, le ministère de l’économie travaille pour la promotion de l’investissement et de l’emploi, l’autre finance les projets planifiés par le premier. Il faut que la vision de la création de la richesse soit convergente. On assiste aujourd’hui à un recul de 20 ans à cause de la pratique « Minni Degraa ». On voit aussi l’absence de la première ministre dans ce cas précis alors que son rôle, c’est d’encadrer son équipe et d’harmoniser les méthodes de travail avec des choix judicieux. Personne ne nie que la fiscalité est une composante primordiale pour l’équilibre financier, mais il y a la méthode et les priorités, cette fiscalité ne doit pas être conçue comme une punition des hommes d’affaires qui engagent aussi leurs capitaux en courant beaucoup de risques, elle doit être souple et encourageante si non personne n’investit et personne ne vient en Tunisie pour lancer son affaire, la Tunisie ne détient pas seule les opportunités d’investissement, il y en a d’autres concurrents comme l’Egypte, le Maroc, le Portugal, e d’autres qui offrent des avantages concurrentiels par rapport à la Tunisie. Notre situation actuelle ne permet pas de rendre rigide la fiscalité et fermer les avantages comparatifs.

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