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La démocratisation encore fragile de la Tunisie

Pour que la transition démocratique de la Tunisie réussisse, des politiques ciblées sont essentielles pour faire avancer le développement politique, économique et social du pays et pour regagner la confiance des citoyens dans l’État. Une recommandation mais aussi et surtout la conclusion d’une analyse multipartite conduite sous la houlette du DGAP, le Conseil allemand des relations extérieures, point de passage obligé dans la conception de la politique étrangère de l’Etat et du gouvernement d’Allemagne ;

Une étape importante vers cet objectif serait de mettre en place des structures administratives qui garantissent une plus grande division du pouvoir grâce au processus de décentralisation actuel, insiste-t-il expliquant que ces structures renforceraient également la capacité des administrations locales et régionales à répondre aux besoins de leurs communautés. Cependant, constate le DGAP, la mise en œuvre du processus de démocratisation a été lente et l’introduction d’outils participatifs efficaces et inclusifs au niveau local s’est avérée difficile. En outre, comme la Constitution tunisienne de 2014 prévoit les fondements du nouveau système politique du pays, il est vital pour la crédibilité de la transition de mettre en place la Cour constitutionnelle tunisienne. Une fois installée, la cour représenterait une institution cruciale pour garantir l’autorité de la constitution.

C’est une recherche qui a été engagée dans le cadre de l’atelier « Promotion des travaux des groupes de réflexion sur le développement des régions marginalisées et le renforcement des institutions en Tunisie ». Parmi les recommandations figurent celles intimant aux autorités tunisiennes et aux institutions de l’État d’accroître la transparence et la responsabilité afin de renforcer la confiance du public dans l’État. À cette fin, les autorités devraient réviser les outils participatifs au niveau local afin de les rendre plus inclusifs et d’y intégrer des mécanismes efficaces de suivi et d’évaluation. Dans le même temps, le gouvernement tunisien devrait renforcer les autorités locales en réformant le système fiscal local et en leur accordant un plus grand rôle dans le processus de collecte de l’impôt. Cela contribuerait également à garantir l’autonomie financière des autorités locales et leur capacité à fournir des services de base à la population. L’offre d’outils numériques et de plateformes en ligne pourrait améliorer l’accessibilité et le partage d’informations dans des domaines tels que les services publics ou le secteur de la santé.

Renforcer la loyauté envers l’Etat

En outre, des politiques ciblées visant à soutenir le développement socio-économique des régions marginalisées sont jugées essentielles pour répondre aux doléances existantes et renforcer la loyauté envers l’État. Cela inclut un soutien financier et technique aux petites entreprises agricoles, ainsi que des programmes de restructuration urbaine et de réhabilitation territoriale qui vont de pair avec une approche participative de la gouvernance. La mise en place d’incitations à la création d’entreprises et de start-ups dans les régions marginalisées pourrait également être une option viable, et les programmes d’enseignement devraient être révisés en consultation avec le secteur privé afin de combler l’écart actuel entre le système éducatif et les besoins du marché du travail.

L’adaptation et l’amélioration de l’éducation ne sont pas seulement essentielles pour accroître l’employabilité des jeunes Tunisiens. Il est également indispensable pour traiter les questions liées à la santé, à la participation politique et aux politiques de déradicalisation. C’est pourquoi une révision complète des programmes d’éducation et de formation s’avère nécessaire, qui comprend également l’éducation à la santé, l’expansion des programmes d’éducation civique et la formation du personnel pénitentiaire travaillant avec des individus radicalisés.

Le rôle et le soutien de l’UE

Il appartiendrait dans cet ordre d’idées à l’Union européenne de soutenir l’élaboration et la mise en œuvre de telles réformes par le transfert d’expertise dans des domaines tels que l’éducation civique, les programmes de déradicalisation dans les prisons ou la réforme fiscale. En outre, un soutien continu aux organisations de la société civile (OSC) est considéré comme crucial, car elles ont été le moteur de la transition. Pour soutenir les activités actuelles de l’UE, il est recommandé que l’UE fournisse davantage de financement institutionnel aux OSC tunisiennes, augmente le nombre de petites subventions et cible plus explicitement le financement des organisations de la société civile dans les régions intérieures.
La grande conclusion qui s’est dégagée de ce conclave est que « bien que la Tunisie ait fait de grands progrès au cours des sept dernières années, son processus de démocratisation reste fragile ». La désillusion et la méfiance à l’égard du gouvernement, particulièrement élevées parmi les jeunes, se manifestent également par un faible taux de participation électorale. Les jeunes électeurs ont été remarquablement absents lors des élections parlementaires de 2014, et lors des premières élections municipales de mai 2018, seuls 33,7 % des Tunisiens ont voté. Cette désillusion est due en grande partie aux divers problèmes socio-économiques persistants qui ont conduit aux soulèvements et à la chute  de l’ancien régime autocratique en 2011

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