AccueilLa UNELa SFBT sous les feux croisés Fisc-CNSS

La SFBT sous les feux croisés Fisc-CNSS

Les palmiers plantés devant la façade de l’imposant immeuble de la SFBT dans la ZUN (Zone Urbaine Nord) sont asséchés et courbent l’échine de soif ; pas ses finances. L’entreprise, française par le capital (63,03 % entre les mains du groupe Castel), et tunisienne par la direction (Mustapha Abdelmoula payé à plus de 1,2 MDT et l’ancien chef de gouvernement tunisien Elyes Fakhfakh payé à 105 mDT), affichait en effet une santé insolente à la fin de l’exercice 2023.

–    L’ivresse des chiffres

En effet, la SFBT qui est la 1ère cotée à publier ses états financiers audités de l’exercice 2023, réalisait, l’année dernière, des revenus de plus de 826,865 MDT et un total de produits d’exploitation de plus de 833,677 MDT, en hausse de plus ou moins 11 MDT en glissement annuel (GA).

L’entreprise qui paie plus de 42,8 MDT en charges de personnel et plus de 32,2 MDT en IS (Impôt sur les sociétés), et autres 6,441 MDT en CSS (Contribution sociale de solidarité), sans compter les 25 MDT au titre de la taxe des 3 % du chiffre d’affaire, terminait l’exercice 2023 par un résultat d’exploitation de 197,645 MDT, en hausse de 5 MDT.

Mais un résultat d’exploitation qui ne couvrirait théoriquement même pas les 442,5 MDT d’achats d’approvisionnements consommés. La SFBT est en effet gros placeur d’argent, une activité dont les produits lui avaient rapporté plus de 92,280 MDT, d’où son résultat net de 253,533 MDT après impôts et quelques autres babioles de pertes ordinaires.

« Malgré une année mouvementée, marquée par des pénuries de matières premières, la perturbation d’approvisionnement et le changement au niveau de la gouvernance, la SFBT, aussi bien en comptes sociaux ou consolidés, a réussi à renforcer sa capacité bénéficiaire et à maintenir ses niveaux de distribution de dividendes », commente l’intermédiaire en Bourse Mac Sa. Et ce dernier d’attirer ensuite l’attention sur le fait que « en consolidé, le RNPG (Revenu net part du groupe) est aussi ressorti en hausse dépassant nos prévisions (265 MDT) pour atteindre un record de 281,7 MDT, soit une augmentation de 9.6% par rapport à 2022 ».  

–    Fisc et CNSS lui font la chasse

Au cours de l’année 2022, la SFBT a fait l’objet d’une taxation d’office, pour non-déclaration des bénéfices non soumis à l’impôt pour les exercices 2019, 2020 et 2021.  La société a été notifiée le 3 novembre 2022 pour un montant de 2.616.520,100 DT. Elle a fait opposition à cette taxation en rejetant son objet par lettre envoyée à l’administration fiscale le 8 novembre 2022, et l’affaire a été clôturée sans suite le 31 décembre 2023.
Que nenni. Un avis de vérification fiscale approfondie a été adressé à la société en date du 3 juillet 2023. La vérification fiscale couvrira l’exercice 2019 et portera sur les différents impôts et taxes auxquels la société est soumise. A ce jour, aucune notification n’a encore été adressée à l’entreprise. 2023 a aussi été l’année où la SFBT a été soumise à un contrôle CNSS au titre des exercices 2020, 2021 et 2022. L’opération du contrôle est en cours, et c’est désormais deux lévriers qui courent le lièvre SFBT.

–    Tentative de dégrisement en bourse

Introduite en bourse depuis octobre 1990 au prix de 36,5 DT, l’action SFBT n’est plus échangée qu’à 14,55 DT, et ne fait plus des étincelles, comme soûlée par ses performances (Perf. Annuelle de 16,23 % selon Mac Sa). Elle est certes, comme en témoigne l’intermédiaire boursier Mac, « une des actions les plus liquides du marché, au vu de son poids (Une Capi de 3,118 Milliards DT). Mais sa performance sur 12 mois n’en a pas moins baissé de 3,65 %. Et c’est ce qui explique peut-être la tentative d’arrêter le glissage entreprise par le management en 2023, comme le signalent les commissaires aux comptes.

« Le rachat des actions propres à la SFBT pour 70 504,660 dinars et ce, conformément à la 12ème résolution de l’AGO du 16 mai 2023. Le nombre d’actions rachetées par la SFBT en vue de régulariser le cours boursier s’élève au 31 décembre 2023 à 5 000 actions.  Le coût d’acquisition de ces actions s’élève à 70 504,660 dinars tunisiens. La valeur boursière de ces titres au 31 décembre 2023 s’élève à 62 250,000 dinars », disaient en effet les commissaires aux comptes.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -