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La STB divise ses bénéfices par 2, et termine avec une liquidité négative

On le sait désormais, la plus importante des banques publiques, a depuis quelques semaines un nouveau DG. La STB (Société Tunisienne de Banque), vient de publier ses états financiers pour l’exercice 2020. Un bilan qui n’est certes pas le sien, mais qui n’en constituera pas moins le challenge de Mohamed Chouikha, et qui pourrait déterminer la carrière de cet ancien fonctionnaire du ministère des Finances.

Le bilan de l’exercice 2020 fait part d’un total de produits d’exploitation (PEB) de 827,2 MDT, en hausse de 3 % par rapport à 2019. Les charges d’exploitation (plus de la moitié du PEB), augmentent cependant plus vite que le PEB, de 4,4 %. Le PNB de la STB a aussi augmenté de 4,1 %, malgré la hausse des dotations aux provisions et le résultat des corrections de valeurs sur créances de presque 60 %.

–        Un bénéfice divisé par deux et une liquidité négative de plus d’un Milliard DT !

A la fin, il ne restera cependant dans les caisses des actionnaires que 72,16 MDT de bénéfice sur les 176 MDT du résultat d’exploitation. Plus de 100 MDT se seraient ainsi évaporés, entre Fisc et solde en gain/perte provenant d’éléments, dont notamment les 14,2 MDT en contribution conjoncturelle pour le budget de l’Etat, et les 11,6 MDT en don pour la Covid-19. Un résultat, certes bénéficiaire, mais qui est divisé par deux (-54,1 %) par rapport aux 157,3 MDT de l’exercice 2019.

Plus dangereux, la STB terminait l’exercice 2020 avec des « liquidités et équivalents de liquidités en fin de période », négatives de plus de 1,072 Milliard DT. L’explication, on la retrouvera plus loin dans le bilan. « Les activités d’exploitation ont dégagé, au cours de l’exercice 2020, un flux de trésorerie net négatif de 590 421 mDT. Les principales variations se détaillent comme suit :

– Les produits d’exploitation encaissés ont enregistré un excédent de 519 311 mDT par rapport aux charges d’exploitation décaissées.

– Les crédits et les remboursements sur crédits effectués par la clientèle ont dégagé un flux net négatif de 1 229 206 mDT.

– Les dépôts et les retraits de la clientèle ont dégagé un flux net positif de 1 058 887 mDT.

– les acquisitions/cessions des titres de placement ont dégagé un flux net négatif de 121 647 mDT.

– Les sommes versées au personnel et aux créditeurs divers ont engendré un flux négatif de 155 128 mDT.

– Les autres flux de trésorerie liés aux activités d’exploitation se sont soldés par un décaissement net de 307 628 mDT ».

L’explication, pas toujours détaillée, ne diminuera pas le poids de la charge, surtout lorsqu’on sait l’effet d’une liquidité négative sur l’image d’une banque, et l’importance de ces liquidités pour la stabilité de l’activité de toute entreprise. Ce ratio de « liquidités et équivalents de liquidités », s’était même détérioré par rapport à l’exercice 2019, où il n’était négatif que de 0, 538 Milliard DT. Quelque chose ne va donc pas !

–        Des réserves qui se répètent, et une banque qui ne dirait pas tout à la BCT

On ne finira pas cette analyse d’un néophyte du système bancaire, sans évoquer les réserves soulevées par les commissaires aux comptes. C’est d’abord des insuffisances du système d’information de la banque qui impactent les procédures et processus de traitement et de présentation de l’information financière. Ces défaillances se rapportent particulièrement à la justification et la réconciliation des flux et des opérations et à l’arrêté du tableau des engagements.

On passera sur l’absence d’une comptabilité multidevises, autonome tenue en devises selon un système dit en partie double, ce qui ne permet pas d’identifier clairement l’impact des opérations effectuées en devises sur le résultat de la période et d’apprécier l’exposition de la Banque au risque de change. Mais aussi « des comptes qui présentent des suspens anciens non apurés (…), des soldes figés et des suspens se rapportant principalement aux comptes inter-sièges (en dinars et en devises). La STB ne dispose pas d’une comptabilité régulière et exhaustive des engagements hors bilan, ce qui fait dire aux commissaires aux comptes que « nous formulons une réserve sur la régularité et l’exhaustivité de l’état des engagements hors bilan ».

Et comme depuis plusieurs années, la banque dit avoir engagé un travail de justification et d’apurement des opérations restées en suspens qu’elle a confié à des cabinets d’expertise comptable externes.

Reste cette réserve, de taille, formulée par les commissaires aux comptes, indiquant que « les engagements de la STB déclarés à la Banque Centrale de Tunisie « BCT », base de calcul des provisions requises, sont inférieurs aux engagements inscrits aux états financiers au niveau des rubriques « Créances clientèles », « autres Actifs » et « engagements hors bilan », et ce pour un montant compensé de 33,320 MDT. Aussi, certaines natures d’engagements n’ont pas été déclarées à la BCT (…) »

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