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L’Administration Biden planche sur une nouvelle stratégie pour la Tunisie et le Maghreb

A des degrés divers, les Etats du Maghreb sont encore à la recherche d’indices « probants et concordants », pour se faire une idée cohérente de la politique que l’Administration Biden serait en train de réserver à la région délaissée par Donald Trump. Une région  confrontée à des crises qui  la fragilisent  mais  qui représente une belle opportunité pour le nouveau locataire de la Maison Blanche de  réaffirmer le leadership américain et de faire face sérieusement à la Russie et à la Chine mais aussi à la Turquie. On lui prête l’intention de poursuivre le travail démarré par Barack Obama et mis en suspens par l’administration Trump.

Pour ce qui est plus particulièrement de la Tunisie, Joe Biden est convaincu que la révolution de 2011 ne s’est pas soldée par un échec, affirme le chercheur à l’université Johns Hopkins, Hafed El-Ghwell, qui , tout en relevant qu’il y a encore à faire en matière de consolidation démocratique, assure que l’équipe du nouveau chef de l’Exécutif américain est « en pleine préparation d’une conférence portant sur la démocratie à Tunis », citant des sources proches de ce dossier à Washington.

Mais ce qui est pour l’heure clairement constatable, c’est un chassé-croisé  militaro-sécuritaire associant de hauts responsables du Pentagone à la préparation des  futures stratégies américaines dans la région. Ils sillonnent les pays d’Afrique du Nord et de la région du Golfe afin d’actualiser leur point de vue sur les réalités du terrain et de contribuer à façonner la vision du président Joe Biden pour la promotion des intérêts américains dans la région.

En s’entretenant avec les dirigeants et leurs homologues militaires dans les pays de la région, ils cherchent à déterminer les orientations politico-militaires que les États-Unis doivent suivre pour relever les défis auxquels sont confrontés leur commandement militaire en Afrique (AFRICOM) et les forces du Commandement central américain (CENTCOM) dans leurs zones d’opérations.

Dernièrement, Christopher Cavoli, commandant de l’armée américaine en Europe et en Afrique, et le général de division Andrew Rohling, chef de la Task Force Europe du Sud,  étaient en Tunisie, confirmant l’intérêt de l’administration Biden de revoir le stationnement des forces américaines en Afrique du Nord, une zone stratégique reliant le continent africain à l’Europe à partir de laquelle les États-Unis peuvent poursuivre leur lutte contre les activités terroristes dans le Sahel et les pays subsahariens. D’ailleurs, la Tunisie accueillera, en juin,  la plus grande partie des exercices militaires « African Lion », qui se tiennent chaque année sous la supervision des États-Unis. « Cette année, nous allons mener African Lion avec environ 10 000 soldats et environ 20 000 de nos pays  partenaires. Nous allons tenir ces exercices  dans trois pays : Le Maroc, le Sénégal et la Tunisie », a déclaré Cavoli , précisant que ces exercices navals et aériens impliquent également les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Égypte, la Mauritanie, la Belgique, le Canada, la France, l’Allemagne et l’Espagne.

« La Tunisie est un partenaire extrêmement important pour les USA »

Surtout, il a souligné que « la Tunisie est un partenaire extrêmement important pour les États-Unis ». Et c’est dans ce cadre que l’ambassadeur américain en Tunisie Donald Blome a rencontré le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et le chef du gouvernement Hichem Mechichi, tandis que le président de la République Kais Saied en  a fait autant avec les ambassadeurs de l’Union européenne, sur fond de spéculations selon lesquelles la Tunisie pourrait être le centre d’une concurrence franco-américaine croissante, dans le prolongement de la concurrence entre Paris et Washington en Libye et dans la région du Sahel.

Selon des sources sécuritaires françaises, citées par The Arab Weekly, Paris n’aime pas jouer les seconds rôles après Washington sur les questions militaires et de sécurité depuis 2011, lorsque les Français ont apparemment été pris au dépourvu avec l’effondrement du régime de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali.

Le nouvel agenda de Biden

D’après les experts américains, l’administration Biden pourrait être disposée à renforcer son soutien à la transition démocratique de la Tunisie dans le cadre de plans de soutien à la démocratie et aux droits de l’homme dans la région,  alors qu’elle est aux prises avec une grave crise économique dont certains observateurs  craignent qu’elle ne menace sa transition démocratique, avec une économie qui s’est contractée de 8,8 %, un chiffre sans précédent.

Un certain nombre d’analystes arabes craignent que le nouveau programme Biden de promotion de la démocratie et des droits de l’homme ne conduise à une reprise du bouleversement du « Printemps arabe », largement considéré comme ayant apporté le chaos et des conflits violents et ouvert la voie à la croissance du djihadisme dans la région.

Les analystes estiment que la visite de Cavoli et Rohling reflète une portée géographique d’intérêt qui va au-delà de la Tunisie. Ils considèrent que l’administration Biden envisage de réexaminer le positionnement et les tâches des forces américaines en Europe du Sud, en Afrique du Nord et dans d’autres régions, sur la base de la participation des forces militaires à la formulation de nouvelles politiques étrangères qui équilibrent les préoccupations militaires et sécuritaires avec les rôles diplomatiques pour promouvoir les intérêts américains.

Les relations des États-Unis avec la Tunisie, le Maroc et, dans une moindre mesure, l’Algérie ont acquis une importance particulière pour Washington depuis que la Russie a introduit des équipements militaires avancés en Libye, l’année dernière, notamment des avions de combat et des systèmes de défense aérienne et de radar, et a sécurisé des emplacements stratégiques près des puits de pétrole.

L’instabilité politique et les bouleversements sociaux pourraient menacer la stabilité de la région du Maghreb et y intensifier les menaces pour la sécurité, d’autant plus que la situation en Libye est encore précaire.

L’ancien ambassadeur adjoint tunisien en Libye, Bashir Jouini, a déclaré à The Arab Weekly que la Tunisie pourrait servir de rampe de lancement à Washington pour aborder la situation en Libye et contribuer au règlement final dans ce pays par le biais de la mission de soutien des Nations unies en Libye, en mettant plus largement l’accent sur la maîtrise des problèmes socio-économiques et sécuritaires de l’Afrique du Nord et sur la promotion de l’élection de systèmes démocratiques.

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1 COMMENTAIRE

  1. c’est purement sécuritaire et c’est nécessaire pour notre pays mais notre pays a besoin surtout d’un sursaut économique sociale et financière que les gouvernants successifs ont échoué de redresser le pays comme il dit le proverbe aides toi avant de demander l’aide des autres ou bien les pays riches aident les pays qui veulent erre aidés tant que le régime actuel est au commande du pays rien ne fera et la situation du pays est de plus critique

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