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Le deux poids deux mesures du CMF et de la BVMT

On en parlait en détail dans notre édition du jeudi, le CMF et la BVMT décidaient enfin de donner un coup de balai dans ses placards où dorment quelques cadavres d’entreprises qui ne sont plus bons pour la bourse.

« Les Offres Publiques de Retrait (OPR) sur les actions des sociétés UADH, Gif-Filter et Electrostar, objet des décisions du CMF N° 45, 46 et 48 du 04 juillet 2023, sont reportées et ce, en application d’une décision judiciaire de la Cour d’appel de Tunis », disaient la Bourse de Tunis (BVMT) et le Conseil du Marché Financiers, dans une information commune publiée sur leurs sites web respectifs.

La BVMT ajoutait que « la cotation des titres de ces trois sociétés est suspendue à partir du jeudi, et ce, à la demande du Conseil du Marché Financier. La cotation reprendra le vendredi 25 août 2023, avec les cours de référence correspondants avant la date de l’ouverture de la procédure des Offres Publiques de Retrait », a encore noté la BVMT. Et comme si elle était sûre que la Cour d’Appel finirait par donner raison au CMF, la bourse a fait part du report des OPR, mais maintient la suspension de la cotation.

–        Pourquoi ces OPR ?

Ces OPR, l’intermédiaire boursier Maxula avait donné maints détails à leur propos, depuis juillet dernier. Toutes ces entreprises vont mal, très mal. Gif-Filter est depuis octobre 2012 sous administration judiciaire. La concession Citroën, qui était le fondement de tout le groupe UADH, n’est plus chez le groupe, même si le groupe Loukil affirmait en 2021 ne pas avoir encore perdu ses recours contre Stafim-Peugeot qui a récupéré cette concession auprès du constructeur français.

L’entreprise de Fethi Hachicha ne va pas mieux non plus. Ses états financiers pour l’exercice 2021 annonçaient déjà qu’Electrostar s’abritait derrière la loi 95-34 et attaquait quatre banques de la place qu’elle considère comme responsables de ses malheurs. Electrostar a été cotée en 2001 au prix de 16,5 DT. Au 25 août 2023, elle n’est plus qu’à 0,43 DT et n’a plus distribué de dividende depuis au moins 2014.  Les deux groupes, Loukil et Hachicha, vont donc mal et leurs situations semblent, il est vrai, inextricables, ce qui justifierait la demande du CMF qu’elles quittent la Bourse. Mais elles sont loin d’être les seules.

–        Elles vont mal et ne publient plus rien, sinon en retard

Le 14 juillet 2023, la BVMT affirmait que 14 sociétés cotées n’ont pas encore publié leurs états financiers annuels au titre de l’exercice 2022. Il s’agissait entre autres d’Alkimia (RN négatif de 29,374 MDT, après le -44,818 de 2021 et le -34, 875 MDT de 2020), des AMS du même groupe Loukil et depuis 2019 où le RN était négatif de presque 29 MDT, de l’accumulateur Assad dont le dernier bilan publié remonte à 2021 et était négatif de 7,738 MDT. Electrostar depuis celui de 2021 qui était négatif de 32,852 MDT, Gif-Filter, MIP qui n’a rien publié depuis 2020, Siphat depuis 2019, Servicom depuis 2020, Sopat depuis 2021 tout comme la Stip et TGH.

Maghreb inter-Pub (MIP) de la famille Cheriha qui figure sur la liste des déserteurs de la BVMT en matière d’information, a été introduite sur le marché alternatif de la bourse de Tunis en 2014 au cours de 4,7 DT. Ce vendredi 25 août 2023, elle ne valait plus que 0,14 DT. Son dernier bilan publié remonte à 2020 et affichait alors un déficit de 1,258 MDT après un exercice 2019 tout aussi déficitaire de 1,179 MDT. En juillet 2021, elle se déclarait incapable d’honorer ses obligations.

Cellcom du groupe Hamila aussi traîne le pas et n’a rien réalisé de ses promesses aux actionnaires. Introduite en février 2014 sur le marché principal au prix de 7 DT, elle n’a plus distribué de dividende depuis 2017 et n’est plus cotée qu’à 2,18 DT.

–        Tous, sauf Tunisair qui perd beaucoup d’argent et s’en cache

Et si on peut considérer que la bourse (BVMT) et son gendarme (le CMF), ont eu raison de donner un coup de balai pour dégager les cadavres qu’ils ont dans leurs placards, on se demande pourquoi ce coup de balai n’a pas touché toutes les cotées, sur toutes ses cotes, qui sont et restent encore en très mauvaises conditions financières ?

Et si Cellcom a encore de l’espoir pour émerger des difficultés où elle s’était mise, la chose est moins évidente pour MIP. Et elle l’est encore moins pour Tunisair, à commencer par le fait qu’elle ne publie plus depuis plusieurs années que de simples indicateurs d’activité.

Le trophée de la non-transparence financière reste, en effet, entre les ailes de Tunisair qui n’a publié aucun bilan depuis l’exercice 2018 qui affichait alors un déficit de 234,382 MDT après les 247,854 en déficit de 2017. Le dernier bénéfice de la compagnie (43,518 MDT) remonte à 2014. Tunisair a été introduite en bourse en 1995 au cours de 23,5 DT. Elle ne valait plus que 0,42 DT (Chiffres Mac Sa au 25.8.2023), et n’a plus rien distribué depuis … 2012 !

Et si on s’en remet à l’avis de certaines sources boursières qui affirment que le papier Tunisair est défendu en bourse par le gouvernement qui ne voudrait pas l’en sortir, et que les plaintes du CMF à ce propos restent toujours lettres mortes, on se demande à quoi servirait de maintenir en bourse une ferraille financière qui n’est plus active en bourse ?

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