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Le projet économie de Saïed dans une caricature effrayante de 86 ans d’âge !

Le chef de tout l’Etat tunisien a enfin parlé économie. Une première du genre pour tout le mandat Saïed, et qui dit, peut-être, qu’il aurait enfin pris conscience de l’urgence économique par rapport à ses soucis politiciens, et qu’il accepte d’en discuter,  quatre heures durant,  avec de vrais connaisseurs, même s’ils restent de simples théoriciens. Ceci, en supposant que le chef de tout l’Etat reste ouvert à la possibilité de changement de son Mindset de néophyte en économie et en finance.

  • Un exemple vieux de 86 ans

Il recevait ainsi, le 31 mai 2023, un aréopage de 15 universitaires de son choix, la plupart méconnus des plateaux TV, mis à part Abdelkader Boudriga, Ridha Chkoundali, et Fatma Charfi, pour « trouver des solutions proprement tunisiennes et issues de la volonté du peuple (…) et baliser la voie de l’avenir ».

Des solutions, que résume la caricature, vieille de 86 ans, montrant la jeunesse tunisienne qui balaie les anciennes têtes et littératures de développement, pour paver le chemin de la nouvelle Tunisie. Le chef de tout l’Etat tunisien présentera certes autrement le document d’un autre temps, en lien avec le diktat étranger et « des têtes avec des tas de poubelles », que la jeunesse tunisienne voudrait balayer selon la légende de la caricature, mais où Saïed voit plutôt « des êtres humains qui n’ont rien à voir avec les chiffres ». Et la parabole était très probablement claire dans toutes les têtes !

  • Une caricature-parabole qui fait peur

Mais aussi, selon nous, une caricature-parabole qui pourrait déjà en dire assez long sur les intentions économiques du chef de tout l’Etat tunisien, dont la cabale contre les hommes d’affaires, et tous les opérateurs économiques privés, est connue, comme lors de sa visite musclée et toute en menaces verbales en 2022 dans une usine de fer à béton, ou contre les circuits de distribution qu’il qualifie de « circuits d’appauvrissement d’affamement », ou encore son exigence d’une conciliation judiciaire, car mécontent des résultats de l’IVD. Une caricature donc, qui fera certainement la joie du « Peuple veut » de Kais Saïed, mais qui n’est pas de nature à rassurer l’actuelle classe entrepreneuriale en Tunisie depuis 2021 sur le gril présidentiel.

  • Une consultation qui en rappelle une autre

Le tout, dans une réunion,  cependant, dont le format et le contenu de discussion qui a été délibérément tenu secret, rappellent la consultation faite en 2022 avec une poignée choisie d’universitaires en droit, dont il aura  fait peu cas, pour décider de ses propres choix constitutionnels pour sa propre République. La consultation de 2022 avait pourtant déterminé le projet politique de Saïed pour la Tunisie qu’il voulait. Et certains de ses invités, comme Sadok Belaïd et Amine Mahfoudh avaient alors dénoncé les conclusions tirées par Saïed après cette consultation. Celle de 2023 déterminera certainement son projet économique et le modèle de développement que le chef de tout l’Etat tunisien veut mettre en place.

  • Saïed sur la même ligne que Tabboubi et Ben Salah

Au passage, Saïed a répété que « nous n’accepterons aucun diktat de l’étranger » en référence au programme de réformes économiques, plus d’une fois présentée par sa cheffe de gouvernement au FMI. Ensuite et comme le SG de l’UGTT avant lui, Kais Saïed a dressé les entreprises publiques (EP) en ligne rouge, précisant qu’il n’en cèdera aucune. En 2019, les créances des EP auprès de l’Etat dépassaient les 6 Milliards DT, et les 110 EP que gère l’Etat tunisien qui y injectait 8,9 % du PIB (chiffre 2020) en subventions de fonctionnement, enregistraient des pertes annuelles moyennes de 400 MDT. Et cela devra continuer aux dépens du contribuable.

Et pour répondre à ceux qui l’accuseraient de mettre en place un nouveau modèle économique basé sur le secteur public, Saïed parle de l’initiative privée et donne pour exemple à cette initiative qu’il encourage, la création d’entreprises citoyennes ou communautaires (الشركات الاهلية) pour les chômeurs.

Saïed reprendrait ainsi à l’identique le projet économique de funeste mémoire des années soixante de Ben Salah, qui avait poussé le bouchon jusqu’à créer une Ecole supérieur des coopératives. Ben Salah était alors allé jusqu’à mettre en place des circuits de distribution étatiques, avec notamment « La Cop » de mémoire populaire des années soixante.

  • Pas de levée de la compensation, mais sa ristourne pour ceux qui ne méritent pas

Rien n’a sinon été dit (Comme toujours avec Saïed) du contenu des discussions du chef de tout l’Etat tunisien avec les Universitaires, sauf cette déclaration de Ridha Chkoundali indiquant que « le président de la république a proposé une taxe à payer par ceux qui bénéficient du système des subventions sans le mériter au profit de la Caisse générale de compensation pour continuer d’en bénéficier ».

Le FMI appuyait la proposition du gouvernement Bouden de lever progressivement la compensation. Avec cette proposition de Saïed, on comprend qu’il ne veut pas lever la compensation pour aucune catégorie, mais imposer sa ristourne par le biais d’une taxe sur ceux qui ne la mériteraient pas. On pourrait ainsi trouver cela dans une nouvelle taxe dans l’R et sur le dos des classes moyennes et de certains métiers comme l’hôtellerie, la restauration et autres, dans la loi de finances 2024. Et nous pensons que ce n’est que le début !

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