AccueilLa UNELe secteur public recrute à tout-va !

Le secteur public recrute à tout-va !

A fi juin 2020, la masse salariale déjà dépensée était de 9,451 Milliards DT, sur les 19,030 Milliards DT jusque-là prévus pour tout l’exercice 2020. Une masse annuelle qui représente 40,29 % de l’ensemble des ressources de l’Etat (47,227 Milliards DT selon la LF), 52 % de ses ressources propres, et presque 60 % de toutes les ressources fiscales du pays pour toute l’année.

A fin juin 2020 aussi, la masse salariale enregistrait  une hausse de 14 % par rapport à  fin juin 2019, après la hausse de 11,1 % par rapport au 1er semestre de l’exercice 2018.  En fait, les salaires n’ont jamais cessé d’augmenter. (Voir Tableau en MDT).

En simplement 6 mois aussi, les salaires servis aux fonctionnaires de l’Etat (9,451 Milliards DT) pour le 1er semestre dépassaient déjà les 4,319 Milliards DT en impôt directs prévus pour toute l’année, l’égalaient pour toute l’année (9,651 Milliards DT), dépassaient de loin l’IS récolée en 6 mois, et représentaient deux fois et demie l’ensemble de l’IS (Impôt sur les sociétés qui est de 4 Milliards DT). Au cours des derniers six mois 2020, le trésor de l’Etat avait fait rentrer 14,170 Milliards DT (dont 12,7 Milliards DT en recettes fiscales) dans les caisses de l’Etat en ressources propres, et en avait dépensé 66,6 % rien qu’en salaires et rémunérations.

Le boulet des recrutements

 La question de la masse salariale de la fonction publique reste ainsi à la base du déséquilibre du budget de l‘Etat depuis ladite révolution. Elle représente le principal obstacle à tout accord de concours financier  des bailleurs de fonds à la Tunisie. Cela, même si sur les 19,030 Milliards DT de salaires et rémunérations, l’Etat prélève 6,284 Milliards DT sous forme d’impôts directs.

De tout cela, députés et gouvernement partant, ne semblent pas beaucoup se soucier. Peut-être par calculs politiques. Sans doute aussi par populisme. En attendant, c’est toute l’ARP qui ouvre le bal des recruteurs, en adoptant une loi portant mesures exceptionnelles pour le recrutement dans le secteur public. On parlait, alors, dans les cercles parlementaires, de 75 mille nouveaux recrutements. Peut-être par opportunisme politique, Kais Saïed avait promulgué cette loi.

Pas plus tard que ce mercredi 19 août 2020, c’est le ministre partant de l’Education Mohamed El Hamdi qui annonçait la régularisation de la situation de 2.686 instituteurs et le recrutement de mille autres. Autant de  nouveaux fonctionnaires qui viendront gonfler la cohorte d’une fonction publique, déjà en sureffectif et qui pèse lourd, très lourd dans le budget et les moyens des citoyens.

Cela, sans compter le fait que de telles décisions seront un boulet pour le prochain gouvernement, et un piège pour son chef. Il dit oui , il se mettra à dos tous les bailleurs de fonds. Il dit non, il se mettra à dos tous les syndicats et sa popularité en pâtira fort, surtout que le Covid a déjà détruit 161 mille emplois.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -