AccueilLa UNEL’échiquier politique en effervescence à 3 jours du vote de confiance

L’échiquier politique en effervescence à 3 jours du vote de confiance

A trois jours du 1er septembre date à laquelle le parlement se réunira en séance plénière pour voter la confiance au nouveau gouvernement en principe formé par Hichem Mechichi, le perchoir de l’ARP semble gagné par une effervescence inusitée. Rached Ghannouchi s’agite et tire des bords entre le palais de Carthage et Dar Dhiafa pour parlementer avec les maîtres de céans sur les couacs qui entachent leur communication et tirer au clair la situation après la cacophonie soulevée par la nomenclature gouvernementale.
Mais gageons que l’essentiel est ailleurs, et ce sont les lieutenants du chef du mouvement Ennahdha qui semblent s’en occuper. Par exemple, le président de son groupe parlementaire, Noureddine Bhiri, qui clame que son parti est parvenu à former une alliance parlementaire forte composée de 120 députés, ce qu’il a décrit comme « une grande réussite pour le pays ». Peut-être que, ce faisant, il insinue que le nouveau cabinet pourrait ne pas remporter le vote de confiance sans le feu vert du mouvement islamiste.
Sous réserve d’une confirmation de pareille alliance alléguée, c’est au conseil de la Choura qu’il appartiendra de fixer la position finale du parti sur la question, tout en sachant qu’Ennahda était engagé dans un dialogue avec des partenaires d’autres partis politiques avant la tenue des assises de la Choura.
L’activiste politique Yasmine ben Salem, citée par « The Arab Weekly » a déclaré que le parti islamiste « n’a que quelques options » sur la façon de répondre à la composition du gouvernement de Hichem Mechichi. « Tout d’abord, nous ne sommes pas sûrs qu’Ennahda, qui est de plus en plus isolé, puisse obtenir 109 voix pour rejeter le gouvernement de Mechichi. Bien que les islamistes prétendent toujours tirer les ficelles, nous les avons vus dans leur moment de faiblesse fin juillet, lorsque leur leader Rached Ghannouchi a survécu de justesse à un vote de défiance », a-t-elle ajouté, faisant valoir qu’Ennahdha pourrait être « le plus grand perdant » si le gouvernement de Mechichi n’est pas approuvé par le Parlement.
Les choix peu attrayants d’Ennahdha
Depuis que Mechichi a été nommé pour former le nouveau gouvernement, Ennahdha et ses alliés se revendiquent invariablement des résultats des élections de 2019 afin de sauver leurs intérêts et s’assurer une présence dans le prochain gouvernement, rappelle le site qui souligne, en guise de premier scénario, que si Ennahdha et ses alliés décident de rejeter le gouvernement de Mechichi, des élections anticipées seront un dernier recours douloureux, créant un vide politique potentiel de cinq ou six mois à un moment où le leadership et la stabilité sont plus que jamais nécessaires en Tunisie. Ce vide politique de six mois signifierait bien sûr que le gouvernement sortant d’Elyes Fakhfakh, qui est voué aux gémonies par les islamistes, resterait en place jusqu’à ce que les résultats des élections soient annoncés et qu’un nouveau gouvernement soit formé.
En d’autres termes, Ennahdha est confronté à deux choix peu attrayants : soit il accepte de soutenir le gouvernement de Fakhfakh, auquel les islamistes se sont fermement opposés et qu’ils ont tout fait pour l’éjecter, soit il vote en faveur du gouvernement technocratique de Mechichi qui les met sur la touche.
Rejeter le cabinet proposé pourrait également ouvrir une boîte de Pandore sur la scène politique tunisienne, intensifiant les manœuvres politiques et accroissant la frustration du public à l’égard de partis que de nombreux Tunisiens considèrent déjà comme nuisibles, note The Arab Weekly.
Selon le deuxième scénario envisageable, si le gouvernement de Mechichi remporte le vote de confiance, il pourra certainement compter sur le soutien du président de la République et du secteur public, y compris le puissant syndicat général du pays, l’UGTT. Mechichi a déjà envoyé des signaux positifs au syndicat en nommant Mohamed Trabelsi, ancien secrétaire général adjoint de l’UGTT, à la tête du ministère des Affaires sociales.
S’exprimant, mardi, le porte-parole de l’UGTT, Sami Tahri, a déclaré qu' »en principe, la composition du gouvernement de Mechichi semble être majoritairement indépendante et comprend des experts efficaces dans leurs domaines », ajoutant qu' »un certain nombre de ministres proposés sont inconnus du public ».
« Le plus important est que l’équipe travaille en harmonie et que personne ne renonce à ses responsabilités. Nous espérons que les nouveaux ministres auront la capacité de diriger, de résoudre les questions brûlantes et d’établir un dialogue », a déclaré M. Tahri, ajoutant que l’UGTT attend que Mechichi annonce le programme du gouvernement, qui « devrait se concentrer en priorité sur les questions sociales ».

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