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L’Etat face aux banques : Dans l’intérêt bien compris de toutes les parties !

Des analyses extrêmement alarmistes ont continué d’émailler, dernièrement, les rapports locaux et étrangers concernant l’exposition des banques tunisiennes à un défaut souverain, c’est-à-dire l’incapacité de l’Etat tunisien à rembourser les prêts que ces banques tunisiennes lui ont accordés pour financer son budget.

Cependant, nulles traces dans ces rapports à ce qui pourrait arriver à ces banques au cas où elles seraient restées les bras croisés et voir l’Etat tunisien s’effondrer faute de pouvoir financer son budget et honorer ses engagements par ses propres moyens.

D’ailleurs, la Banque centrale de Tunisie aurait invoqué les dispositions de son nouveau statut de 2016, lui interdisant de telles opérations pour s’excuser, en 2023, laissant le soin aux autres banques de décider totalement de leur réponse aux sollicitations de l’Etat.

Quelques uns des rapports signalés ont comporté des insinuations très dangereuses, voire des incitations voilées, à l’instar du rapport publié fin février 2023 par l’Agence Standard and Poor’s Global Ratings où il est écrit en substance : « Dans ce contexte, l’exposition des banques à l’État reste importante à 12,9 % du total des actifs (83 % du total de leurs fonds propres au 31 août 2022 (y compris les prêts directs à l’administration publique) , contre 5,1 % à fin 2010. Bien qu’inférieur à celui observé dans certains systèmes bancaires similaires, il représente une source de risque majeure compte tenu du manque de visibilité sur la manière dont le pays financera ses déficits ».

« Nos calculs montrent qu’un défaut souverain tunisien pourrait coûter au système bancaire 4,1 milliards de dollars à 7,6 milliards de dollars, soit 8 % à 14,8 % du PIB nominal prévu à la fin de l’année 2023. Cela peut coûter cher pour les épargnants et dépositaires. Les pertes feront volatiliser une bonne partie des dépôts et de l’épargne détenus par le système bancaire ».

Conseil bizarre

A en croire certains analystes, la récente faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank aurait été provoquée par de pareilles insinuations propagées on ne sait comment et qui ont poussé de gros dépositaires à retirer du jour au lendemain leurs épargnes.

Le plus étrange dans tous ces rapports locaux et étrangers concernant la Tunisie est qu’ils tendent à pousser l’Etat tunisien à se plier aux exigences du FMI pour avoir le prêt promis de 1,9 milliard de dollars de cette institution financière internationale, présenté comme étant le seul et unique moyen aux Tunisiens pour éviter l’effondrement. Conseil bizarre en effet qui propose de guérir le mal par le mal, le surendettement par l’endettement.

Selon tous ces rapports, le manque de financement externe place la Tunisie dans une situation de défaut souverain.

Ainsi, l’économiste et ancien banquier tunisien Ezzeddine Saidane, commentant le prêt syndiqué de 400 millions dinars en devises signé, le 16 mai 2023, entre l’Etat et 12 banques de la place, a déclaré « qu’il s’agit là de solutions extrêmes pour faire face à la crise sévère des finances publiques tout en continuant de refuser d’entreprendre les réformes qui sont aussi indispensables qu’inévitables » en vue de voir le FMI débloquer le prêt promis.

A l’inverse, à l’occasion de la signature de ce prêt, la ministre des Finances, Sihem Nemsia, s’est félicitée de la réponse positive des banques participantes, rappelant le rôle clé du secteur bancaire dans l’accompagnement des efforts de l’Etat pour préserver les équilibres financiers et soutenir l’activité économique.

L’Etat sauveur

Il avait fallu insister aussi sur le rôle de l’Etat ou plutôt des Etats dans le sauvetage des banques et des entreprises économiques en cas de crises et de situations catastrophiques, comme il s’en est produit, partout dans le monde, en 2008 lors de la crise financière internationale provoquée par les défenseurs de la déréglementation totale (effacement total de l’Etat et libération sans conditions des opérations financières, économiques et commerciales), déclarés depuis, partout, persona non grata, ou encore lors de la pandémie de coronavirus en 2020/2021.

Aussi, des économistes compréhensifs ont été plus raisonnables, dont, entre autres, l’économiste et universitaire Abdelkader Boudrigua qui a estimé que le montant du prêt syndiqué signalé est modeste pour susciter de grandes inquiétudes, disant toutefois craindre que la démarche ne devienne une habitude et une politique systématique.

S.B.H

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2 Commentaires

  1. A mon humble avis l’Etat doit se financer directement de la BCT et pour faire obstacle à toute éventuelle derive la BCT d’abord puis le parlement ensuite et la cour constitutionnelle en dernier recours en cas de conflit de position entre l’Etat, la BCT et le parlement pour la validation d’éventuelle besoin de financement non planifié et imprevu.
    Puis ceci permettra à l’Etat de prendre son independance financiére des banques et éviter tout conflit d’intérêt entre Etat et lobbie du cartel des banques

  2. La BCT doit intervenir auprès des banques pour auditer les états financiers et arrêter cette hémorragie de masse salariale du personnel de la banque en commençant par les DG et les PDG, sachant que les salaires des banques sont issus du CA réalisé et les prêts accordés à l’Etat pour le budget 2023 sont issus de l’Epargne des citoyens. Et si l’Etat ne rembourse pas ou fait faillite, cela va se répercuter sur les malheureux épargnants qui avaient confiance au système bancaire. Ces épargnants se sont privés des dépenses urgentes pour le futur (soins médicaux, opérations en vue, mariage d’enfants, voyage,….). Si l’Etat n’engage pas les réformes urgentes, il court un risque sans précédent, l’effondrement de l’Etat et probablement la révolte sociale. Tous les responsables qui ont mal géré la situation économique passeront un jour devant la justice. Les indicateurs sont au rouge et il faut commencer à réformer quelque soit les conditions, sauver la Tunisie de ce gouffre en passant par le FMI ou autre organisme sans toucher l’argent de l’épargnant. Le gouvernement doit être réactif car on ne voit pas de mèche positive pour l’économie et l’investissement, il faut arrêter les grèves et appliquer la loi aux perturbateurs opportunistes, les punitions doivent être sévères, il y va de la vie du pays.

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