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L’Europe fait peu cas de la  démocratie. Elle n’aide pas la Tunisie non plus!

Des eurodéputés  sont en visite en Tunisie, dès ce lundi  pour des consultations sur les progrès réalisés par le pays sur la voie des réformes politiques et le retour à la stabilité institutionnelle.

Selon  la délégation de l’Union européenne à Tunis,  ils discuteront, en outre, de la  manière dont l’UE peut soutenir au mieux les autorités tunisiennes dans la mise en œuvre des réformes économiques au profit de toute la population, dans le contexte de la crise économique et de la sécurité alimentaire, de la pandémie mondiale et des conséquences de l’invasion russe  en Ukraine.

Des protestations de foi qui sont à des années-lumière de ce que l’Europe fait où plutôt ne fait pas pour la Tunisie . L’activiste politique et fondateur de l’ONG internationale European Alternatives, Lorenzo Marsili, est monté au créneau pour appeler l’Europe à « montrer qu’elle est sérieuse dans son soutien aux valeurs qu’elle dit représenter ».

L’Union européenne, qui a agi avec une rapidité et une intégrité surprenantes pour défendre la démocratie ukrainienne, aurait pu facilement aider son proche voisin nord-africain au moment où il en avait le plus besoin. Mais, malheureusement, elle a choisi de ne rien faire pour aider la Tunisie à ancrer sa démocratie et à construire une société prospère et ouverte, s’est il lamenté, reprochant aux capitales européennes  de « n’avoir  offert aucune opportunité ou soutien aux Tunisiens en difficulté ».

Au contraire, a-t-il relevé, l’UE a maintenu des restrictions sévères en matière de visas et a fermé le marché du travail et les universités de l’Europe aux jeunes Tunisiens. Elle a certes transmis quelques doses de vaccin COVID-19 restantes, mais n’a même pas pensé à inclure cette jeune démocratie fragile dans sa stratégie de relance économique post-pandémique.

Il est cependant encore temps pour l’Europe de tendre une main secourable à la Tunisie et de montrer qu’elle peut contribuer à l’épanouissement démocratique non seulement avec des tanks et des bombes, mais aussi avec des investissements et des visas, préconise Lorenzo Marsili. Et il y a de nombreuses raisons pour que l’Europe et l’Occident au sens large changent de cap et donnent la priorité à leurs capacités de soft power dans leurs efforts pour protéger les démocraties. Au siècle dernier, rappelle-t-il,  c’est précisément grâce à cette puissance douce que la démocratie a été ancrée en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Grâce au plan Marshall, les États-Unis ont aidé les vainqueurs et les vaincus de la guerre à reconstruire leurs économies. C’était plus que de la générosité américaine : Il était clair que seule une Europe prospère serait une Europe démocratique, et une Europe démocratique était dans l’intérêt des États-Unis. L’UE elle-même a ensuite mis en place un effort similaire pour les anciens pays communistes d’Europe de l’Est, comme la Pologne ou la Roumanie, ce qui a contribué à renforcer leurs jeunes démocraties.

Le soft power au secours de la démocratie

« À une époque où tant de gens semblent convaincus que nous assistons à l’épreuve de force finale entre les puissances démocratiques et autoritaires du monde, il semble évident que l’Occident devrait utiliser son immense soft power pour aider la Tunisie – ainsi que toutes les autres démocraties naissantes et fragiles », affirme l’activiste politique italien.

Étonnamment, aujourd’hui, seule la Chine autoritaire utilise son soft power de manière aussi ambitieuse. Son initiative « la Ceinture et la Route », qui devrait coûter plus de mille milliards de dollars, vise à tisser ensemble un patchwork d’États amis et à rendre le monde sûr pour l’autoritarisme chinois. Pourquoi n’y a-t-il pas d’effort similaire pour soutenir les démocraties fragiles ?

La Tunisie a besoin d’un soutien politique et économique maintenant, insiste-t-il. Pourtant, l’ambition devrait être de dépasser les modèles passés d’aide au développement – trop souvent utilisés de manière honteuse pour soutenir les dictateurs amis de l’Occident – et d’instituer de nouvelles structures pour une prospérité partagée.

L’UE dispose déjà d’un plan à cet effet. L’Union, par exemple, a réuni des fonds pour le redressement post-pandémie et les a distribués de manière égale entre tous ses membres, de la riche Allemagne à la Grèce appauvrie. Il s’agit là d’un modèle unique d’investissement conjoint, à mille lieues de la relation traditionnelle entre donateur et bénéficiaire.

Ce cadre de solidarité peut s’étendre au-delà des frontières de l’UE.  Et de préciser sa pensée : « Imaginez une institution internationale spéciale qui réunirait les démocraties riches et pauvres. Une telle institution pourrait tirer parti de la cote de crédit des pays riches pour lever des fonds à bas prix sur les marchés internationaux, comme l’a fait l’UE avec ses obligations contre la pandémie. Ces fonds pourraient être utilisés pour soutenir le développement économique et la transformation écologique dans les pays qui respectent les droits démocratiques et sociaux de leurs citoyens. Cet arrangement pourrait permettre à des démocraties fragiles ou en difficulté de participer à des investissements conjoints avec des nations plus riches, de ne pas s’effondrer dans des situations d’urgence telles qu’une pandémie et, surtout, de profiter des avantages d’un voyage sans visa vers d’autres nations démocratiques et prospères participant au programme ».

Joindre l’acte à la parole !

Un tel système pourrait être piloté dans le voisinage de l’Europe, des Balkans occidentaux à l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie.

Et la Tunisie, petite démocratie liée à l’Europe par la géographie, l’histoire et la responsabilité coloniale, est dans une position privilégiée pour servir de test à une telle politique. Si l’Europe peut maintenant agir pour aider la Tunisie et sauver sa démocratie, non pas avec des tanks ou des conférences mais par une véritable solidarité économique, elle peut montrer qu’elle est sérieuse dans son soutien aux valeurs démocratiques qu’elle prétend fièrement représenter. Cela enverrait également le message au monde entier que la démocratie est toujours synonyme d’épanouissement collectif et de respect mutuel.

Si l’Europe et ses alliés veulent vraiment soutenir la démocratie dans le monde, ils doivent joindre l’acte à la parole, a conclu Lorenzo Marsili

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1 COMMENTAIRE

  1. OK POUR LES AIDES RECLAMEES AUPRES DE L’UE
    MAIS LA TUNISIE NE DEVRAIT ELLE PAS PAR COMMENCER A S’AIDER ELLE MEME ????
    !!!! NE DIT ON PAS  » AIDE TOI LE CIEL T’AIDERA  »
    Il faudrait déjà remettre la Tunisie en route par l’intérieur et ne pas bloquer les investisseurs
    par des lois désuètes trop anciennes
    Il peut y avoir du potentiel en Tunisie à condition de pourvoir à la relance intérieur plutôt
    que n’entendre que des menaces de grèves générales de la part des syndicats

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