À circonstances exceptionnelles hommage exceptionnel. Le défunt chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi (BCE), quoi qu’on pense de son action politique et de ses choix, méritait sans doute les messages et oraisons funèbres qui lui ont été adressés, partout dans le monde. Le Parlement tunisien ne pouvait pas être en reste. Alors son président par intérim, Abdelfatah Mourou, du mouvement Ennahdha, s’y est collé. Et ce qu’il a dit et la façon dont il l’a fait ont marqué les esprits…
Lors de cette plénière spéciale organisée mercredi 31 juillet 2019 pour saluer la mémoire de feu Essebsi, Mourou a commencé par ceci : ″Béji! Si El Béji! Bajbouj! Maître Béji! Monsieur le Président! Je t’ai appelé par tous les surnoms que l’on te connait mais contrairement à d’habitude, tu ne m’as pas répondu”, rapporte HuffPost, alors que l’image de BCE passait sur un écran. “Je t’ai cherché (…) partout Béji (…). Béji, tu nous a fatigués, moi et ceux qui t’ont côtoyé, pas parce que tu es fatiguant mais parce que nous n’avons jamais pu te cerner« , ajoute-t-il dans un discours de haut vol de plus de 10 minutes qui a magnifié l’“homme d’État”, celui qui a su “préserver la démocratie” et “la liberté d’expression”.
Enfin Mourou a promis de “préserver ses legs”. On pourrait considérer cela comme un engagement électoral, puisque que le président de l’ARP a dévoilé hier ses ambitions : S’asseoir sur le fauteuil du palais de Carthage…