Au Mali, il y a un réel besoin de créer des emplois, en particulier pour les jeunes des zones rurales
Au Mali, il y a un réel besoin de créer des emplois, en particulier pour les jeunes des zones rurales. Les produits alimentaires importés sont parfois inaccessibles, risquant de provoquer des situations d’insécurité alimentaire. Pour Moulins Moderne du Mali, il fallait faire face au défi par la production locale de farines et de pâtes alimentaires.
L’entreprise a obtenu un financement de 16,8 millions d’euros de la Banque africaine de développement, en 2014, pour l’extension et la diversification de ses activités industrielles. Un soutien qui a permis à M3 de construire sept chaînes de production installées à Ségou avec une capacité de production annuelle de 27 000 tonnes de pâtes alimentaires, 7 200 tonnes de couscous de blé, mil et maïs et 55 000 tonnes de farine. Les résidus de la production seront valorisés sous la forme de production d’aliment pour le bétail (environ 84 000 tonnes par an).
« M3 a été créé pour faire face aux besoins alimentaires de la population. Notre succès est d’assurer l’autosuffisance alimentaire au Mali, explique Abdou Dramane Tassembedo , directeur général de M3. Sans la Banque africaine de développement, ce projet n’aurait certainement pas vu le jour. Il a permis de créer plus de 400 emplois directs et 1 000 indirects. Nous travaillons pour améliorer l’emploi des jeunes et pour leur permettre de réussir en Afrique. »
Hamidou Fane (32 ans) est boulanger. Il est l’un des bénéficiaires des chaînes de production mises en place par M3. « Nous avons de nombreux clients réguliers. Presque tous les habitants de la commune de Ségou sont nos clients. Avec l’implantation du moulin M3, nous obtenons la farine à un prix assez bas et avec cette farine, nous produisons du pain à un coût réduit », explique-t-il.
À Ségou et dans les villages environnants, la baguette de pain coûte 100 francs CFA. « Cela ne s’est jamais fait ici auparavant. Il fallait débourser 150 FCFA pour une baguette. Aujourd’hui, il est facile, pour la plupart des Maliens, d’y avoir accès parce que nous faisons notre pain sur place. Je passe mes journées au travail : je fais mon pain et le vends à la population, c’est ce que j’aime le plus », conclut Hamidou.