Les homicides, les violences verbales ou physiques, le trafic de drogues, ne cessent d’augmenter d’un jour à l’autre en Tunisie. Hélas, la criminalité a évolué, la délinquance s’est déplacée, vols, hold-up et attaques de voirie, plus de trafics et de guerres de trafiquants, plus de violences sexuelles signalées ou réelles, et plus de morts violentes.
Vivons-nous dans un monde plus violent qu’avant ? Même si les médias en donnent l’impression, lorsqu’on considère l’évolution à long terme, soit celle des dernières décennies !
Des statistiques vertigineuses !
Les statistiques sur les meurtres prémédités en Tunisie révèlent une tendance alarmante. Selon Senim Ben Abdallah, chercheur en sociologie, leur taux a enregistré une augmentation significative en 2020, atteignant 4,69 meurtres pour 100 000 habitants, contre seulement 1,92 pour 100 000 habitants en 2004.
Dans une interview accordée à Mosaïque Fm, Ben Abdallah a souligné que la violence est devenue un phénomène patent et préoccupant dans la société tunisienne. Cette violence, qui touche divers secteurs de la société, s’est notamment intensifiée dans le milieu scolaire.
En effet, d’après l’Observatoire national de l’éducation, les actes de violence dans les écoles ont augmenté de 19 % entre 2023 et 2024. Cette hausse serait en grande partie liée aux conditions de travail difficiles, selon le chercheur.
Ben Abdallah a ajouté que bien que la violence affecte toutes les classes sociales, le véritable défi réside dans l’éradication de ce phénomène. Il a insisté sur l’importance d’une volonté politique forte et de l’implantation d’une culture de paix, inspirée des politiques mises en place dans les pays scandinaves.
Près de 5 mille trafiquants de drogue interpellés
Près de cinq mille trafiquants de drogue ont été arrêtés l’année dernière, en Tunisie, contre 3 165 en 2023, selon Houssem Eddine Jebabli, porte-parole de la Direction générale de la Garde nationale.
Dans un entretien accordée àTAP, Jebabli a fait état d’une hausse remarquable du nombre d’arrestations et d’affaires liées au trafic de drogue, en 2024.
« Les unités spéciales de sécurité luttent aujourd’hui, sans relâche, contre des réseaux internationaux actifs dans le domaine du trafic de drogue et œuvrant à l’introduction de la drogue en Tunisie à partir d’autres pays”, a-t-il averti.
« Les unités ont détecté une présence massive de drogues et de stupéfiants », a-t-il encore souligné, citant notamment la “cocaïne” et le “cannabis”, qui étaient soigneusement dissimulés dans des véhicules.
Concernant le trafic de drogue devant les établissements scolaires, Jebabli a indiqué que d’importantes quantités ont été récemment saisies.
Entre 2024 et début 2025, des trafiquants qui exploitaient des mineurs pour colporter de la drogue (cannabis et pilules psychotropes) à proximité des établissements scolaires, ont été identifiés et interpellés.
Des patrouilles de sécurité sont toujours stationnées à proximité des établissements scolaires, a-t-il rassuré, soulignant l’importance des spots de sensibilisation dans les médias et le rôle de la famille, des artistes, des dramaturges et des articles littéraires dans la sensibilisation aux dangers de la consommation de stupéfiants.
Jababli a, en outre, fait état de saisie de 30 mille pilules psychotropes en 2024, dans la région du Cap Bon et l’arrestation de deux trafiquants, dans une opération conjointe menée par les forces de sécurité. Au début de cette année, des centaines de plaques de cannabis ont été saisies à Msaken (gouvernorat de Sousse), Kasserine, et dans le Grand-Tunis, d’après Jebabli.