Auditionné ce lundi 7 mars 2016 par la commission des finances à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), sur le projet de loi relatif à la Banque centrale de Tunisie (BCT), le gouverneur de l’institut d’émission, Chedly Ayari a différé à une date ultérieure, sans doute jeudi prochain, ses réponses à la vague d’interrogations des députés de ladite commission. « Vos observations et critiques sont à ce point intéressantes que je préfère y apporter mes réponses plus tard », a dit le gouverneur de la BCT aux députés, qui ont réagi favorablement à cette doléance, fixant la date du jeudi prochain pour une deuxième séance d’audition du gouverneur de la BCT. Lors de cette réunion, le gouverneur de la BCT doit répondre aux différentes interrogations des membres de la commission des finances sur le nouveau projet de loi régissant l’institut d’émission.
Le membre de la commission des finances à l’ARP, Mongi Rahoui a vivement critiqué ce texte , soulignant que l’indépendance de la BCT telle que mentionnée dans ce projet de loi n’est que de pure forme.
Intervenant lors de l’audition du gouverneur de la Banque centrale, il a expliqué sa position par la composition du conseil d’administration de la Banque centrale, lequel, a-t-il dit, est majoritairement formé de membres du gouvernement : « L’indépendance de la BCT dans le nouveau projet de loi régissant cette institution n’est qu’une question purement formelle », insisté.
C’est ainsi qu’il a appelé la BCT à revoir cette copie du projet de loi régissant l’institut d’émission afin de garantir le minimum d’indépendance, selon ses dires.
Mongi Rahoui a, dans le même contexte, indiqué que la politique monétaire de la BCT doit être en harmonie avec les politiques budgétaires et les équilibres financiers du pays.
Quant à lui, le membre de la commission des finances à l’ARP, Mohamed Fadhel Ben Omrane a appelé à auditionner le ministre des Finances, Slim Chaker sur le projet de la loi régissant la Banque Centrale.
Fadhel Ben Omrane a exigé la présence du ministre des Finances à cette réunion pour s’expliquer sur ce projet de loi préparé par le gouvernement, selon ses dires. « Ce projet de loi devrait être discuté avec le gouvernement et non avec le gouverneur de la BCT », a-t-il ajouté.
Pour sa part, le président de la commission des finances, Iyed Dahmani a fait remarquer que seule la commission des finances décide des personnes à auditionner et que plusieurs projets de loi ont été d’ailleurs approuvés sans interroger le gouvernement.
Un autre membre de la commission des finances a indiqué que l’indépendance de la banque centrale telle que mentionnée dans le projet de loi régissant la banque et son indépendance du contrôle de la cours des comptes n’est pas rassurante, appelant ainsi à coordonner entre la politique monétaire et fiscale du projet en question.
De son côté, Mohamed Ben Salem, aussi membre de la commission s’est interrogé sur le rôle de la banque centrale et du ministère des Finances dans le contrôle des banques publiques, sachant que la corruption n’a pas permis aux banques publiques de se consolider, selon ses dires.
Khadija Taboubi