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Saïed affirme que la Tunisie a de l’argent, beaucoup d’argent. Le FMI mentirait-il ?

Le FMI (Fonds Monétaire International), vient de publier un communiqué qui reprendrait presque à l’identique celui de l’agence de rating Moody’s sur l’état de l’économie et des finances tunisiennes. « Le PIB réel s’est contracté de 8,2 % en 2020, le ralentissement économique le plus prononcé depuis que le pays est devenu indépendant. La hausse du taux de chômage, à 16,2 % fin septembre, a touché de manière disproportionnée les travailleurs peu qualifiés, les femmes et les jeunes, et contribue au mécontentement social », constatait  le dernier communiqué du conseil d’administration du FMI.

Et d’ajouter à ce sombre tableau, un « déficit budgétaire (hors dons) estimé ayant atteint 11,5 % du PIB. Les recettes ont diminué, en raison d’une baisse des recettes fiscales. Des embauches supplémentaires (dont environ 40 % dans le secteur de la santé, notamment pour combattre la pandémie de COVID-19) ont fait s’accroître la masse salariale de la fonction publique à 17,6 % du PIB, soit l’une des plus élevées du monde. En raison de l’augmentation du déficit budgétaire et de la contraction du PIB, la dette de l’administration centrale est estimée avoir augmenté à près de 87 % du PIB ».

On s’étonnait, alors que tous les spécialistes tunisiens s’alarmaient des mauvaises perspectives que dessinait ce tableau de bord du FMI, comme nous le rapportions le 25 février, que le chef de l’Etat tunisien n’en soit pas plus ému que d’habitude et n’en parle même pas. On ne comprendra ce silence de Kais Saïed que samedi. En fait, le chef de l’Etat n’est pas du tout convaincu que Moody’s, le FMI, la banque centrale, et tutti quanti, lui disent la vérité. Pour lui, son pays a de l’argent, voire des richesses.  

–        Parlait-il d’Ennahdha, pour l’argent dilapidé ?

En effet, dans ce qui paraît être une lettre au vitriol au parti islamiste tunisien, qui faisait  samedi un démonstration de force dans les rues de la capitale, le chef de l’Etat tunisien qui rendait une viste d’inspection à son projet de pôle hospitalier dans le Kairouanais, a lancé des accusations de mauvaise gestion, faisant remarquer que « vous le voyez, aujourd’hui malheureusement dans la capitale, comment apparaît l’argent et comment il est dilapidé ».

En fait, le chef de l’Etat tunisien avait certainement vu, sur sa route vers le Kairouanais, les dizaines de bus loués par le parti islamiste tunisien pour gonfler les rangs de sa manifestation du samedi dernier. Il avait, peut-être, vu  ou entendu (n’est-il pas à la tête du Conseil national de sécurité, et qu’il était au courant du détail des détails ?) tout ce qui se raconte sur l’argent dépensé par Ennahdha pour trouver des manifestants. C’est, peut-être, de cet argent que le chef de l’Etat parlait. On se demanderait, dans ce cas, pourquoi n’ordonnerait-il pas une enquête sur les finances d’Ennahdha ? Pourquoi n’ordonnerait-il pas de confisquer toutes ces richesses dilapidées, tous les « nouveaux Trabelsi » ? Institutions, étrangères et locales, savent pourtant que le « Fassed » et la corruption que le pays connus durant les 10 dernières années dépassaient les 30 années de Ben Ali !

–        Saïed ne croit pas que la Tunisie soit en banqueroute !

Or, Kais Saïed n’avait pas dit que cela, et ne semblait pas viser que son ennemi politique, au Kairouanais devant les maquettes  de son prochain hôpital de campagne. En effet, le chef de l’Etat s’était aussi étonné, dans la même allocution prononée au  pied levé, que « ils disent [Ndlr : dans l’indéfini] chaque soir, que la Tunisie n’a pas d’argent et que le pays est en banqueroute », avant d’affirmer que « le pays a des hommes et des femmes, de l’argent et des richesses. Il suffirait seulement que la volonté, issue de la volonté du peuple, soit là pour vivre dignement dans un Etat indépendant. Vous regardez comment l’argent est dépensé. Mais nous sommes sur une autre voie, où l’argent du peuple est dépensé pour le peuple, pour les nécessiteux, et non pour ceux qui n’ont pas de conscience ».

Or, ceux qui le disent depuis des semaines sur les plateaux TV, ce sont divers experts tunisiens, alertés par les rapports du FMI et de Moody’s. Tout ceux-là mentiraient-ils ? Où seraient alors ces richesses dont parlait le chef de l’Etat tunisien, alors qu’il est à la tête d’un Etat qui fait saisies conservatoires sur ses propres biens (La CNSS sur le groupe Tunisair pour ne citer que cela) ? Pourquoi le FMI parlerait-il de déficit budgétaire insoutenable et demanderait de baisser la masse salariale des fonctionnaires ?

Le chef de l’Etat aurait-il des informations autres que celles données par le gouvernement à ses bailleurs de fonds ? Et si le chef de l’Etat est sûr que le pays n’était  pas au bord de la faillite , pourquoi accepterait-il l’aumône des Qataris, soutiens de son ennemi Rached Ghannouchi, pour financer l’hôpital du Kairouanais, ou celle des Chinois  sous forme de quelques milliers de doses de vaccin ?

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