AccueilLa UNESaied et Mechichi prennent leur envol vers une «tumultueuse cohabitation» !

Saied et Mechichi prennent leur envol vers une «tumultueuse cohabitation» !

Le président de la République, Kais Saied, a été on ne peut plus clair, catégorique  et sentencieux.  Les nouveaux ministres issus de dernier remaniement opéré par le chef du gouvernement, Hic hem Mechichi, et avalisé par l’Assemblée des représentants du peuple ne prêteront pas serment devant lui. Ce qui était regardé comme une formalité presque protocolaire prend, désormais, aux yeux du chef de l’Etat, les contours  d’une procédure qui a valeur de point de passage obligé dont le défaut frappe de rédhibition tout le processus du remaniement.

Saied  a tranché ce nœud gordien alors qu’il recevait  le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, auquel, apparemment, il a tenu à ceindre des lauriers et l’auréoler  de glorieux qualificatifs auxquels son interlocuteur ne semblait guère habitué, voire étonné d’être  couvert de tant d’amabilités, plus est ,  témoignées  en public. Sans doute ignorait-il que, ce faisant, le président de la République  voyait en lui un soutien inespéré, même un précieux allié face à une coalition d’ennemis à la Kasbah et au Bardo, et cherchait à se dédouaner de ne pas  avoir apporté un soutien ferme et indéfectible  à l’initiative de l’Organisation ouvrière relative au Dialogue national qui venait de finir en eau de boudin.

En tout cas, Tabboubi  a été le témoin malgré lui d’une tirade où le chef  de l’Etat, rompant avec ses allocutions elliptiques et sautillantes, s’est fendu d’ un laïus où font bon ménage les emprunts littéraires  tel que celui puisé dans « L’Epître du pardon » du célèbre poète et philosophe Abou al-Alaa  al-Maari, et des libelles juridiques où il démolit, par exemple , l’idée de compétence liée, qu’il enferme dans l’unique cadre du  droit administratif et s’interdit de la voir s’appliquer au registre qui l’occupe,  celui de la prestation de serment de nouveaux ministres , qui iront exercer leurs fonctions, que le président de la République le veuille ou non.

Quelle cohabitation dans l’air ?

Mais ce qu’il importe de relever avec la plus grande minutie dans le présent épisode du bras de fer entre le chef de l’Etat et celui du gouvernement,  c’est l’ordonnance que va prendre la relation entre les deux têtes de l’Exécutif. D’autant qu’ils se retrouvent dans une logique de  cohabitation qu’ils n’ont pas choisie mais qui est en train de s’avérer incontournable pour  la gestion des affaires de l’Etat. Si bien que le président de la République ne semble prêt à lâcher du lest dès lors qu’une compétition inévitablement excessive  va devoir éclater  au sein d’un Exécutif dualiste. Une compétition qui serait susceptible de nuire à la stabilité gouvernementale et pourrait même attiser l’anarchie parlementaire.

Le président de la République ne devrait pas être exempt du soupçon   de conquérir du pouvoir et élargir l’exigu périmètre dans lequel l’a confiné la Constitution, et ce forcément au détriment d’autres pouvoirs, et d’abord ceux du chef du gouvernement.

Une nouvelle configuration de la pratique politique au travers de laquelle  il serait dans l’ordre des choses de prévoir de funestes péripéties et des vicissitudes que nourrit un système politique qui a beaucoup du régime des partis, de sinistre mémoire, qui a planté le dernier clou dans le cercueil de Ia IVème République en France.

Voilà pourquoi  il est essentiel de s’atteler, dès maintenant, à tuer dans l’œuf  ce funeste contentieux  qui prend corps entre le président de la République et le chef du gouvernement et dans lequel le président du Parlement brûle d’être partie prenante et déterminante.  Un prérequis pour la redéfinition du fonctionnement des institutions  et pour revoir la conception de l’équilibre des pouvoirs au sein de la 2ème République.

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