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Son malheureux « tu peux attendre يبطئ شوية » et le « Fakhfakh-Gate », mettent le feu !

Son arrogance, renouvelée lors de la séance plénière du 25 juin 2020 où il était venu célébrer sa victoire sur le Covid-19, finira par perdre le chef du gouvernement tunisien qui a été attaqué de toutes parts sur le sujet du conflit d’intérêts, malgré le mot d’ordre de son partenaire islamiste de le ménager, au moins sur ce dossier, qui grossit chaque jour plus en soupçons.

Une arrogance par laquelle il ouvre les hostilités contre lui-même, en lançant à tous ceux qui lui chercheraient noise sur l’affaire du conflit d’intérêts un  « tu peux toujours attendre » dont la traduction en dialectal tunisien est  « يبطئ شوية » qu’il a proféré avec un sourire jaune,  une arrogance donc  susceptible de porter plus d’un sens, dont la défiance, un je-m’en-foutisme quelque peu insolent et à la limite du politiquement correct. Un chef de gouvernement ne dirait pas ça. Fakhfakh l’a dit et l’a même répété.

Le 1er à lui rendre, en quelque sorte la pareille, a été le député Fayçal Derbel, premier intervenant après la longue allocution du chef du gouvernement que le président du Perchoir, seul à avoir peur du Covid en portant le masque, s’est fait un malin plaisir de rappeler à l’ordre.

  • Le député qui a pris Fakhfakh la main dans le sac du mensonge

Derbel, dès les premiers commencements de son intervention à l’attaque, en rappelant à Elyes Fakhfakh que, « vous avez parlé de la dette extérieure de la Tunisie qui a atteint 60 %, et qu’il n’est pas raisonnable de dépasser ce seuil. Je vous dis que vous saviez, depuis mars dernier, que ce taux a atteint 71 % et devrait atteindre les 75 % à la fin 2020, selon la page 6 du propre document du ministère des Finances. Cette dette ne diminuera pas, car en 2021, on aura à rembourser 8,3 Milliards DT en dettes extérieures après les 7,4 Milliards DT à rembourser en 2020. Des ressources qu’on ne pourra mobiliser qu’avec l’endettement ». Le député a oublié de lui rappeler les 350 M€ que la France a annoncés à la Tunisie devant le chef de l’Etat, cette semaine même.

Derbel enchaîne ensuite toujours sur la question de la dette, cette fois intérieure, et qu’il a considérée comme très dangereuse. « Vous avez dit que la situation nous fera entrer dans le mur. Moi je vous dis que la dette locale, prévue à 2,4 Milliards DT,  a déjà dépassé les 3 Milliards DT. Renvoyer le paiement de l’argent des BTA pour les banques qui ont déjà reporté les dettes des entreprises et des particuliers, j’ai peur que l’une d’elles tombe », avant de lui jeter au nez que « celui qui espère, comme vous, que l’investissement reprendra…  et à des taux de 25 % et plus, moi je lui dis « يبطئ شوية », il peut toujours attendre. Le député n’a pas non plus manqué de lui faire remarquer ne jamais avoir auparavant entendu parler d’un emprunt obligataire ouvert concernant le montant, et de l’appeler à payer les dettes des entreprises publiques pour leur permettre de faire face à leurs propres dépenses, à l’image de la Compagnie  de Phosphates de Gafsa, qui paie 154 MDT en salaires aux seuls « salariés » de la société fictive de l’environnement, alors que l’Etat lui doit 200 MDT.

  • Le Fakhfakh-Gate planait les ailes lourdes d’accusations et de faits nouveaux

Face à un Fakhfakh qu’on découvre grand défenseur des hommes qu’il avait été le tout premier à attaquer et à menacer au moins à deux reprises, à l’occasion de sa propre défense dans son « dossier » du conflit d’intérêts, ce sont des députés qui sont restés focalisés sur ce dossier, comme la « vieille dame qui a attrapé un voleur » chez elle. La palme d’or est à ce titre à décerner à l’élue Ibtihej Ben Helal qui, dans un style très sarcastique  a, peut-être, déplumé le chef du gouvernement par l’ensemble de petits détails qu’elle a donnés dans son intervention, lui demandant de raconter au peuple ce qu’elle a appelée ironiquement la « Success-Story » de son entreprise en temps de Covid, pour qu’il en prenne graine et ne se plaigne plus de ne pas savoir comment monter une entreprise en si peu de temps et lui faire remporter 47 MDT en marchés. (Vidéo à écouter).

Sinon, mais encore dans le désormais baptisé  « Fakhfakh-Gate » qui a pris 25 minutes des 90 consacrées au chef du gouvernement, l’annonce d’une commission d’enquête parlementaire à ce propos, présidée par le député Iyadh Elloumi (Vidéo). « J’aurais aimé voir chez vous un peu plus d’humilité (…). Il n’y a pas de quoi nous dire « vous pouvez toujours attendre », et de lui lancer, presqu’en avertissement déguisé, que « les jours vous apporteront ce que vous ignorez, et vous apportera des nouvelles celui que vous n’attendiez point. Et je vous le dis. Moi Iyadh Elloumi et après votre « vous pouvez toujours attendre ». Le contrat a été conclu alors que vous étiez déjà à la tête du gouvernement. Ce qui s’est passé est une honte. Il y a eu des opérations sur le capital qui sont de l’ordre de l’escroquerie. Votre entreprise n’a pas été la moins-disante  et cela est documenté, et la justice tranchera ». Et le député Iyadh Elloumi de poser  cette question pernicieuse, à la non-réponse du fait  de  laquelle le chef du gouvernement, qui tançait il y a quelques semaines les entreprises les appelant  à participer à l’effort national de lutte contre le Covid-19, pourrait se mettre dans des draps encore plus malodorants : « Est-ce que l’entreprise contre laquelle sont lancées  des accusations de conflit d’intérêts a participé au fonds 18-18 ? Allez-vous prendre part à l’emprunt obligataire taillé  sur mesure pour racketter les hommes d’affaires ?

 

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