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Sur les pas de la Tunisie profonde, la Tunisie officielle réclame la réforme du FMI

Ayant publié déjà le 3 mai 2023, un article de fond intitulé « Voilà que les Tunisiens réclament à leur tour la réforme du FMI », African Manager a suivi, avec intérêt, le plaidoyer fait, tout récemment, dans ce sens, par le ministre des Affaires étrangères, de la migration et des tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, lors d’une allocution prononcée, jeudi 21 septembre, au nom du groupe des pays africains dont la présidence est assurée actuellement par la Tunisie, dans le cadre du dialogue de haut niveau sur le financement du développement tenu en marge de la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

« Renversement significatif des rôles, au vu du timing ! C’est maintenant la Tunisie officielle qui réclament, de son côté, ni plus ni moins que la réforme du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale mêmes. Par la bouche de son ministre des Affaires étrangères, la nouvelle Tunisie de Kais Saïed, veut désormais que ces deux institutions financières internationales se tiennent davantage aux côtés des pays en développement et les soutiennent de manière plus efficace face aux crises majeures que le monde traverse.

« Pur produit d’un statu quo financier et économique post-1945, cette institution financière (FMI) est appelée plus que jamais à devenir plus représentative des pays en développement afin qu’elle soit à l’affût des mutations dramatiques du monde d’aujourd’hui », a dit le ministre.

Ainsi, la Tunisie officielle rejoint, sur cette question, la Tunisie « profonde », plus prompte à voir et à dénoncer le défaut, étant l’incarnation de la sagesse populaire, pour réclamer en chœur la réforme du FMI.

Dans la tragédie grecque, le chœur  a, souvent, pour rôle de se lamenter sur le sort tragique du héros face aux  coups aveugles du destin. .

Pour le chef de la diplomatie tunisienne, ce destin est représenté, aujourd’hui, par les « faiseurs de systèmes internationaux à leur mesure ». Aussi, a-t-il fustigé, dans son allocution,  les « faiseurs » du système financier international qui, a-t-il dit, n’a pas réussi à répondre aux besoins pressants des pays en développement,  n’ont jamais offert une soupape de sécurité aux pays en développement face à leurs crises récurrentes et aux défis de taille auxquels ils sont confrontés.

Il a évoqué la triste et morose crise de la pandémie Covid-19 lors de laquelle les pays africains n’ont perçu que 5% des revenus et recettes des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI.

Frein au développement

Cependant, le ministre des Affaires étrangères  s’est arrêté longuement, comme il se doit,  sur « la crise sans précédent de l’endettement extérieur des Etats vulnérables et les coûts exorbitants supportés par ces pays au titre des opérations d’emprunt sur les marchés financiers ».

En effet, selon des informations bien fondées, ces marchés auraient réclamé, dernièrement, à la Tunisie, le paiement de 50% d’intérêt sur les prêts qu’elle voudrait  obtenir par ce biais. Aussi, les analystes tunisiens et africains ont parlé de « marchés fermés » aux pays émergents et africains en particulier.

Dans le même contexte, le ministre des Affaires étrangères  a déploré ces divers facteurs qui viennent endiguer les efforts de développement de ces pays et freiner la relance des économies africaines piégées entre le marteau du financement du service de la dette extérieure et l’enclume de la fourniture des commodités de base aux populations locales.

Et le ministre d’ajouter que les cadres structurels et institutionnels d’aujourd’hui sont en peine de pouvoir résoudre ces problèmes de taille, plaidant en contrepartie en faveur de l’instauration d’un mécanisme innovant de règlement de la dette et la mise sur pied d’un cadre juridique multilatéral permettant sa restructuration.

Cependant, comme l’avait souligné l’article d’African Manager du 3 mai 2023, la question centrale demeure  la capacité de ces institutions à briser les entraves notamment d’ordre politique en vue d’entreprendre ces réformes pour développer leur efficacité et améliorer le soutien qu’elles sont en mesure d’apporter aux efforts des pays en développement face aux risques majeurs qui les guettent.

Justement, outre le FM et la BM, les réformistes à divers niveaux, politiques, économiques et académiques, partout dans le monde entier, réclament également la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, et d’autres organisations et Instances internationales, de manière à ce que ces structures mondiales deviennent représentatives et échappent à l’instrumentalisation d’où qu’elle puisse provenir.

S.B.H

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1 COMMENTAIRE

  1. oui peut être il faut réformer les instances internationales FMI et Banque Mondiale mais il faut que les pays surendettés comme la Tunisie après la révolution bénie de 2011 fassent les réformes nécessaires pour que les crédits obtenus de ces deux institutions internationales servent à booster leurs économies et investir dans des créateurs de richesse et de l’emploi à l’instar du Maroc et de l’Égypte qui ont obtenu plusieurs crédits de ces deux instituions , le dernier crédit du FMI obtenu par notre pays en 1986 nommé programme d’ajustement structurel et qui a été remboursé avant son terme avec des réformes économiques et dévaluation du dinar tunisien depuis 1991 on n’a pas sollicité un crédit du FMI JUSQU40 2013 .

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