Ce n’est certes pas par hasard si le président par intérim Moncef Marzouk, rend visite au siège de la centrale patronale (UTICA) pour rencontrer les investisseurs tunisiens quelques jours après sa nomination. Une visite qui intervient au moment même où la présidente de l’UTICA a lancé un cri d’alarme à propos de la situation économique du pays notamment après le départ de la société nipponne de câbles Yazaki, situé à Moularès. Il est important de rappeler que, depuis le déclenchement de la révolution, soit depuis un an, 120 entreprises étrangères ont définitivement quitté la Tunisie. Marzouki a choisi de prononcer un discours improvisé au lieu de celui préparé par ses conseillers. Vingt minutes, et dans une ambiance « conviviale » entrecoupée d’applaudissements, le président provisoire a saisi cette occasion pour exhorter les employés des nombreuses entreprises notamment dans les régions les plus industrialisées en Tunisie comme Gabès et Gafsa, à cesser leurs grèves afin d’aider à faire redémarrer les chaînes de production en panne depuis des mois , faisant peser de graves danger sur l’investissement. « Cette situation dominée par les revendications nous poussera à une suicide collectif ».
>Les vives inquiétudes de la communauté des affaires
Naziha, une femme d’affaires à Beja n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude au sujet des déclarations de Marzouki . «Un discours qui manque de la visibilité. On attendait des actions urgentes pour soutenir les entreprises endommagées mais on était surpris pour le simple raison qu’il s’agit d’un discours formel», a-t-elle dit.
Pour un autre investisseur, ces propos demeurent «de simples promesses» en l’absence de mesures urgentes et vitales afin de remédier à la situation. En revanche, l’allocution du président de la République trouve grâce aux yeux de la présidente de la chambre tuniso-américaine, Amel Bouchemeoui Hammi qui y voit « un message rassurant pour une partie importante de la société, celle des hommes d’affaires ». Et d’ajouter « après ce discours rassurant, nous attendons un programme concret qui renferme des actions urgentes favorisant l’investissement en Tunisie après une période assez critique ». Il faudrait aussi prendre des initiatives permettant de drainer les flux d’investissement grâce au fort potentiel des entrepreneurs désireux de s’implanter en Tunisie Dans le même cadre, elle a souligné la nécessité de réunir un certain nombre de conditions pour « le retour à la normale et l’instauration de la sécurité qui demeurent importants pour les investisseurs qu’ils soient t nationaux ou étrangers » faisant remarquer que le grand défi consiste en « le rétablissement de la confiance des Tunisiens et des hommes d’affaires et l’amélioration du climat des affaires en général ».
Mongi Driss, investisseur et chef d’entreprise, s’est déclaré convaincu par cette nouvelle équipe de Jbeli et par Moncef Marzouki. Il estime que ce nouveau gouvernement pourrait remettre le pays en marche. Quant au discours prononcé par le président provisoire, il a affirmé que les préjugés sont favorables surtout qu’il s’agit de désamorcer les tensions.Pour sa part, Rafik Ben Ayed, homme d’affaires a jugé positif le premier discours du Marzouki, un discours qui semble rassurant dont l’ultime objectif est de remettre le tissu économique sur les rails après une période marquée par la multiplication des grèves et des sit-in à répétition.
Partageant les mêmes propos, Rjeb Elloumi, a précisé qu’il s’agit d’un discours réalisable puisqu’il se fonde sur un diagnostic de l’état réel du pays. « Les hommes d’affaires sont les premiers responsables de la promotion économique. Ils sont appelés à donner une image positive de la nouvelle Tunisie notamment avec une volonté politique forte », a-t-il dit.
Wiem Thebti
 pour rencontrer les investisseurs tunisiens quelques jours après sa nomination. Une visite qui intervient au moment même où la présidente de l’UTICA a lancé un cri d'alarme.. ){kind=link}